Le Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), sis à Arusha en Tanzanie, va rendre aujourd’hui son verdict dans le procès de deux généraux rwandais, Augustin Bizimungu et Augustin Ndindiriyimana.
 
Le verdict intervient sept ans après le début du procès et plus de 11 ans après l’arrestation de Ndindiliyimana, ancien chef de la gendarmerie rwandaise.
 
Ndindiliyimana et l’ancien chef d’Etat-Major des ex-Forces Armées Rwandaises (FAR), Bizimungu ont tous deux été jugés pour des accusations de génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité, à la fois pour des crimes qu’ils ont eux-mêmes commis et pour les crimes qui auraient été commis par leurs subordonnés.

Les deux généraux ont été jugés par TPIR aux côtés de deux autres officiers : le major François-Xavier Nzuwonemeye, le commandant du bataillon de reconnaissance et le capitaine Innocent Sagahutu, qui a dirigé un escadron de cette unité.

Les verdicts pour les quatre seront rendus ce mardi, conformément au calendrier du TPIR.

Ndindiliyimana a été accusé d’avoir conspiré avec ses co-accusés dans la planification et la perpétration d’un plan d’extermination desTutsi au Rwanda.

Il lui est également reproché d’avoir contrecarré les tentatives de la force onusienne au Rwanda pour enquêter sur des caches d’armes et pour sa responsabilité dans les atrocités qui auraient été commis par les forces sous son contrôle, y compris la mort de 10 casques bleus belges en avril 1994 qui a provoqué le retrait de toutes les troupes belges de la mission de l’ONU.

Le procès s’est ouvert le 20 septembre 2004, et l’accusation a requis la réclusion à perpétuité pour les quatre hauts gradés en juin 2009. Les avocats des quatre militaires ont demandé leur acquittement et l’affaire a été ajournée depuis.

Ndindiliyimana a été arrêté en Janvier 2000 en Belgique et Nzuwonemeye le mois suivant en France. Sagahutu a été détenu au Danemark et Bizimungu a lui été arrêté en 2002 en Angola.

Ce long procès est plus connu comme le “dossier des Militaires II”.

Dans le “procès des Militaires I”, le colonel Théoneste Bagosora, présenté par l’accusation comme le cerveau derrière le génocide des Tutsi de 1994, a été condamné à la prison à vie en décembre 2008, ainsi que deux autres hauts responsables militaires.

Bagosora a interjeté appel et l’audience a eu lieu du 30 mars au 1er avril, mais le verdict d’appel n’a pas encore été rendu. 

Photo : Le général Augustin Bizimungu, ancien chef d’état-major des ex-Forces Armées Rwandaises (ex-FAR)