Les forces de sécurité kényanes, appuyées par des éléments israéliens, tentaient toujours, hier soir, de neutraliser les Shebabs, ces islamistes, retranchés depuis samedi dans le centre commercial de Nairobi. Vers 23h30, l’armée a annoncé que la plupart des otages avaient été mis en sécurité. Le bilan de cette attaque terroriste (68 morts hier soir) est très lourd.

« Il y a davantage de morts à l’intérieur et certains assaillants sont toujours armés et lancent des grenades et tirent sur les policiers ».

Hier soir, vers 23 h 45, la situation était toujours assez confuse autour du centre commercial « Westgate Mall » de Nairobi, attaqué samedi par un groupe de terroristes de la mouvance des Shebabs. On dénombrait déjà 68 morts, mais les policiers qui ont pu pénétrer dans l’enceinte du centre estimaient que ce bilan pourrait être beaucoup plus lourd. Selon les autorités kényanes, 10 à 15 assaillants se trouvaient encore dans le bâtiment hier soir. Et la question était de savoir s’ils détenaient des otages. Les autorités ont cependant annoncé à 23 h 30, que la plupart des personnes avaient été secourues et que les forces de sécurité avaient « pris le contrôle de presque tout le bâtiment ».

Samedi, un commando de Shebabs, des fanatiques somaliens se revendiquant d’Al Qaïda, avait pris d’assaut ce vaste ensemble commercial où se pressent chaque samedi la classe aisée des Kényans, et les expatriés, dans un dédale de boutiques, cinémas, banques et de restaurants. On a assisté à de véritables scènes de guerre, avec ces hommes armés qui tiraient sur tout ce qui bougeait, de préférence sur les « étrangers ». Deux Françaises, trois Britanniques, un ressortissant sud-africain, une Sud-Coréenne, et deux Indiens sont décédés dans l’enceinte du « Westgate Mall », ainsi qu’un célèbre poète et homme d’État ghanéen, Kofi Awoonor. Cinq autres Français se trouvaient dans le centre commercial au moment de l’attaque mais ont pu prendre la fuite, l’un d’eux est touché. 173 personnes en tout sont blessées. Hier soir, des forces spéciales israéliennes étaient toujours sur place, le centre commercial étant détenu en partie par des hommes d’affaires israéliens.

Cette attaque des Shebabs est une réplique à la présence de soldats kényans en Somalie. Les extrémistes islamiques avaient en effet réussi à prendre le contrôle d’un vaste territoire où ils appliquaient notamment la charria sous sa forme la plus barbare. Petit à petit, ils ont été chassés par l’armée régulière somalienne alliée à l’armée kényane. En septembre 2012, les forces kényanes et gouvernementale faisaient tomber le bastion des Shebabs, Kismayo.

Une défaite que ces extrémistes ne digèrent toujours pas. Ils se sont désormais reconvertis dans le harcèlement et les attentats. Le dernier en date remonte au début du mois de juillet : 17 personnes tuées dans l’attaque d’une église à Garissa, ville kényane proche de la Somalie.

Le Kenya, Nairobi en particulier, était désigné comme un endroit dangereux à éviter sur le site du ministère des Affaires étrangères français.

ladepeche.fr