Au Kenya, des réfugiés deviennent entrepreneurs et parfois...

Redigé par IGIHE
Le 26 juin 2016 à 08:30

Du haut de son trône improvisé – une pile de cartons remplis de sachets de lait en poudre – Mesfin Getahun répond d’une voix douce aux questions d’un employé, régissant avec minutie l’activité bouillonnante de cet entrepôt aux allures de caverne des merveilles. Bientôt, les sacs de céréales entassés jusqu’au plafond, les montagnes de boîtes de biscuits et les conserves de tomates iront garnir les étagères des épiceries du camp de Kakuma, apportant un peu de saveur à la vie trop amère des quelque 192 000 (...)

Du haut de son trône improvisé – une pile de cartons remplis de sachets de lait en poudre – Mesfin Getahun répond d’une voix douce aux questions d’un employé, régissant avec minutie l’activité bouillonnante de cet entrepôt aux allures de caverne des merveilles. Bientôt, les sacs de céréales entassés jusqu’au plafond, les montagnes de boîtes de biscuits et les conserves de tomates iront garnir les étagères des épiceries du camp de Kakuma, apportant un peu de saveur à la vie trop amère des quelque 192 000 réfugiés entassés au beau milieu de cette région délaissée du Kenya.
Grâce à son commerce de gros, cet Ethiopien de 41 ans à la carrure athlétique fait tourner tout un réseau de magasins implantés aux quatre coins du camp, les fournissant en produits locaux et internationaux importés par des intermédiaires kényans. Car, dans cet agrégat de tôles ondulées, de toiles de tente et de morceaux de bois qu’est Kakuma, rares sont ceux qui dépendent encore entièrement des rations du Programme alimentaire mondial (PAM) et des dons d’organisations non gouvernementales internationales.
Réfugié « millionnaire »

Depuis longtemps, les commerces ont fleuri, répondant à une forte demande en biens et de services et générant des revenus pour les entrepreneurs. L’arrivée du système de transfert d’argent par téléphone M-Pesa, et celle, plus récente, des téléphones intelligents, n’ont fait qu’accélérer le développement de ce microcosme économique. On trouve désormais tout, ou presque, dans les allées du camp : restaurants, épiceries, boutiques de vêtements, cafés Internet, salles de billard, barbiers… Et surtout l’entrepôt de Mesfin le grossiste, sa façade flanquée d’un énorme écriteau rappelant à ceux qui l’auraient oublié que « Jésus est Seigneur ».

Lemonde


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