"Big Men", un documentaire sur la production de pétrole en Afrique de l’Ouest

Redigé par Afriquinfo
Le 13 avril 2014 à 12:52

La cinéaste américaine Rachel Boynton a mis presque dix ans à réaliser un documentaire consacré à la production de pétrole en Afrique de l’Ouest, "Big Men", un film encensé par la critique.
"Big Men", un documentaire sur la production de pétrole en Afrique de l’Ouest © Getty/AFP/Archives Kevin Winter. Brad Pitt et la cinéaste américaine Rachel Boynton lors de la promotion de "Big Men" le 26 mars 2014 à Los Angeles.
Produit par l’acteur Brad Pitt, le film montre notamment, fait rare, le conseil (...)

La cinéaste américaine Rachel Boynton a mis presque dix ans à réaliser un documentaire consacré à la production de pétrole en Afrique de l’Ouest, "Big Men", un film encensé par la critique.

"Big Men", un documentaire sur la production de pétrole en Afrique de l’Ouest © Getty/AFP/Archives Kevin Winter. Brad Pitt et la cinéaste américaine Rachel Boynton lors de la promotion de "Big Men" le 26 mars 2014 à Los Angeles.

Produit par l’acteur Brad Pitt, le film montre notamment, fait rare, le conseil d’administration d’une compagnie pétrolière américaine s’apprêtant à lancer l’exploitation de nouveaux gisements découverts au Ghana.

On y voit aussi des activistes de la région pétrolifère du Delta du Niger, dans le sud du Nigeria, dont l’insurrection avait entravé la production de brut jusqu’à la signature d’un accord d’amnistie en 2009.

"Big Men" a été présenté l’année dernière en avant-première au Festival du film de Tribeca de New York et est sorti en salles aux Etats-Unis le mois dernier.

"Si (le film) devait avoir une conclusion, ce serait simplement : chacun ne pense qu’à soi", a expliqué Mme Boynton dans un entretien à l’AFP.

Le Nigeria, dont les importants revenus pétroliers ont été largement érodés par des décennies de corruption, était censé être le sujet principal du film.

Mais quand la société texane Kosmos Energy a commencé à s’investir dans le forage de puits offshore au large du Ghana, la cinéaste a décidé d’inclure ce pays dans son film.

"La partie du film qui se déroule au Ghana concerne vraiment un conflit entre un gouvernement et une compagnie", explique-t-elle. "Et le conflit au Nigeria est vraiment un conflit entre un gouvernement et son peuple".

 "Pas un autre Nigeria" -

Des comparaisons sont souvent faites entre les deux anciennes colonies britanniques, le Ghana et le Nigeria, en particulier depuis que le premier a commencé à produire du brut fin 2010.

Quant au Nigeria, premier producteur de brut d’Afrique, il est pour beaucoup l’exemple même des ravages que peut entraîner l’or noir pour un pays s’il est mal géré.

Au Ghana, des responsables officiels, des entreprises privées et des personnalités de la société civile soulignent avec insistance dans le film que leur pays ne doit pas devenir un autre Nigeria.

Le Ghana produit actuellement environ 100.000 barils par jour - soit moins que la quantité volée quotidiennement au Nigeria, qui a extrait environ deux millions de barils par jour en 2013.

Malgré quelques incidents mineurs, le Ghana a jusqu’à présent été loué pour la gestion de son secteur pétrolier naissant : pas d’insurrection dans sa région productrice de pétrole, adoption de loi destinées à promouvoir la transparence et assurer la répartition équitable des revenus pétroliers...

Pour Mme Boynton, il est trop tôt pour dire si ces lois ont porté leurs fruits.

"Il n’y a aucun moyen de connaître la réponse à cette question avant, je dirais, une dizaine d’années", déclare-t-elle. "Tous ceux à qui j’ai parlé au Ghana semblent avoir une vraie volonté (...) de faire les choses correctement".

 Nature humaine -

Au Nigeria, cet optimisme a disparu depuis longtemps.


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