BIRMANIE • Les violences menacent l’esprit de réforme

Redigé par Le Courrier international
Le 31 mars 2013 à 02:59

A la suite des émeutes contre des musulmans orchestrées par des mouvements extrémistes bouddhistes, les tensions restent vives dans l’ensemble du pays et menacent les efforts d’ouverture. Quant à Aung San Suu Kyi, elle déçoit par son silence. Des maisons détruites après les émeutes dans la ville de Meiktila, dans le centre de la Birmanie, le 23 mars 2013 - AFP
Depuis les violences – le 20 mars 2013 et pendant trois jours – qui ont secoué la ville de Meiklita, dans le centre de la Birmanie, d’autres (...)


A la suite des émeutes contre des musulmans orchestrées par des mouvements extrémistes bouddhistes, les tensions restent vives dans l’ensemble du pays et menacent les efforts d’ouverture. Quant à Aung San Suu Kyi, elle déçoit par son silence.

Des maisons détruites après les émeutes dans la ville de Meiktila, dans le centre de la Birmanie, le 23 mars 2013 - AFP

Depuis les violences – le 20 mars 2013 et pendant trois jours – qui ont secoué la ville de Meiklita, dans le centre de la Birmanie, d’autres émeutes contre des musulmans se sont produites dans la province de Pegu, à proximité de l’ancienne capitale Rangoon.

Plus de 20 000 personnes ont déjà été déplacées. Cette situation pourrait remettre en cause le processus de réformes dans un pays composé d’un tissu ethnique très fragile. Certains observateurs s’interrogent désormais sur ce qui pourrait être une stratégie délibérée des opposants aux réformes du président Thein Sein.

Que s’est-il passé à Meiklita ?, demande le rédacteur en chef du trimestriel Irrawaddy, étonné de la passivité de l’armée face aux exactions commises contre des musulmans. Alors que les forces de l’ordre ont rarement hésité par le passé à réprimer les manifestations contre le gouvernement, elles sont restées étrangement absentes lorsque certains individus ont franchi les cordons de militaires pour aller frapper des musulmans, note le journaliste.

"Certains éléments radicaux pourraient être derrière ces violences. Ils pourraient être opposés au gouvernement Thein Sein dans le but d’affaiblir les réformes du président," avance le journaliste. La Prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, réélue le 10 mars à la tête de la Ligue nationale pour la démocratie (NLD, opposition), est très critiquée pour son silence vis-à-vis des exactions intercommunautaires. Pour la première fois, elle a assisté le 27 mars à la parade annuelle de l’armée.


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