Toutes les confessions religieuses, sauf l’islam, dans le secteur de Rilima et dans ses parages comme à Mayange, les chrétiens de toutes les confessions, célèbrent une fois par an, l’évangile tel qu’écrit dans la Bible. A travers une procession commune, ces chrétiens font un tour de grandes artères de Rilima en chantant pour le Seigneur. Ils se réunissent ensuite dans la grande Eglise catholique pour proclamer l’amour de Dieu et articuler des discours. L’unité en trouve ses assises.

Une grande foule anime les grandes artères de la circonscription de Rilima. Les chansons religieuses sont perçues de plus loin. Les femmes et les filles dominent la foule et puis les vieilles personnes.

"Il s’agit de la procession en termes de l’évangélisation de la bonne nouvelle dans l’entité administrative de Bugesera. Toutes les confessions chrétiennes tiennent place à cette marche, excepté l’Islam qui n’est pas de la foi chrétienne", témoigne Joseph Sekabara , Pasteur de l’Eglise protestante de la place.

Selon le quinquagénaire Ananias Nzabamwite, adepte catholique de Rilima, cette procession fait preuve de l’amour entre chrétiens de différentes confessions chrétiennes. Il affirme avoir remarqué la convivialité solide entre les chrétiens. "Dans le temps, les protestants dits Abarokore (chrétiens de haute foi) étaient indifférents à l’endroit des adeptes catholiques pour leurs pratiques religieuses dont part l’exemple du signe de la croix et la haute admiration de la vierge Marie, alors que la Bible en reste silencieuse. A présent, toutes ses considérations n’existent plus, car les pasteurs et les prêtes se rencontrent souvent pour étudier comment éliminer les différences entre les confessions au profit de l’unité des citoyens", explique le vieux Ananias Nzabamwite.

Pour Jean Claude Kamasa, le secteur administratif de Rilima illustre bien l’unité de sa population. Les Protestants et les Catholiques ne sont plus des rivaux au niveau de la perception de la Bible. "Nous avons vite compris après plusieurs séances de culte de nos pasteurs, que la Bible de l’Eglise Catholique n’a rien de mauvais sur la foi protestante. J’ai remarqué nos supérieurs pasteurs faire référence à cette Bible dans notre Eglise d’ADEPR", atteste ainsi Jean Claude Kamasa.

A travers les allocutions tenues dans l’Eglise Catholique de Rilima, toutes ont convergé sur l’amour de Dieu qui interpelle tout un chacun à aimer son prochain de la même façon qu’il s’aime　 ! Un bref rappel a été focalisé sur le déroulement des Juridictions participatives Gacaca qui ont permis aux Rwandais de refaire leur histoire après la tragédie qui a endeuillé le Rwanda en 1994. "En 1996, nous ne savions pas grand-chose sur l’amour du prochain. Dans les Juridictions Gacaca, c’étaient les hauts et les bas. Mais depuis les années 2000, nous avons compris, à travers les processions en termes de l’Evangile, que nous sommes tous fils et filles de Dieu, Créateur", renforce le Pasteur Joseph Sekabara. "Je me souviens qu’en 1996, les adeptes catholiques étaient appelés à dire la vérité sur le déroulement du génocide contre les Tutsi à travers le "synode". C’est à partir de là que d’autres confessions ont été intéressées. Elles ont d’abord compris que la Bible ne doit pas être sujet des divisions. La convivialité règne entre les chrétiens, toutes les confessions confondues", a rappelé le vieux Ananias Nzabamwita.

"Il n’y a pas longtemps, aucun Murokore protestant pouvait inviter un catholique dans les cérémonies de mariage. Actuellement, c’est déjà dépassé", témoigne Pierre Claver Munezero dont la femme était hostile aux adeptes catholiques.

La Nouvelle Releve