Plusieurs centaines de jeunes ont défilé en dansant et chantant des slogans anti-Nkurunziza.
Les manifestations hostiles au président burundais Pierre Nkurunziza ont repris en demi-teinte lundi matin dans plusieurs quartiers de Bujumbura, où la police était déployée en force, a constaté un journaliste de l’AFP.
A Cibitoke (nord), plusieurs centaines de jeunes défilaient en dansant et chantant des slogans anti-Nkurunziza. Ils tournaient en boucle dans les rues de Cibitoke et du quartier voisin de Mutakura.
Les routes principales étaient jonchées de grosses pierres, de barricades de fortune faites de troncs d’arbre parfois calcinés et encore fumant.
Les rassemblements ont débuté à 4 heures du matin
Les rassemblements ont débuté dès l’aube, selon les manifestants. « On a commencé à barrer la route à 4H00 du matin à cause de l’assassinat de Zedi Feruzi », opposant et figure du mouvement anti-troisième mandat abattu samedi soir avec son garde du corps, a expliqué Cadet, enseignant de 32 ans.
Aucun affrontement n’était à signaler, ni tension particulière avec les forces de l’ordre, policiers ou militaires, dont très peu étaient visibles à l’intérieur même du quartier.
Les policiers étaient en revanche positionnés aux entrées de Cibitoke, des barbelés étaient déroulés par endroits au milieu de la route, pour empêcher d’aller vers le quartier voisin de Ngagara. Ce quartier, où Zedi Feruzi a été assassiné samedi soir, était totalement bouclé par les forces de l’ordre, et désert de tout manifestant. En lisière du quartier, bus et taxis attendaient les piétons pour les amener au centre-ville.
La situation sous contrôle
Au sud de la capitale, les quartiers de Musaga et Kinanira, deux bastions de la contestation, étaient totalement quadrillés par la police, a-t-on constaté.
Des policiers étaient par petits groupes tous les dix mètres le long de la Route nationale 7 qui traverse le quartier. La route était totalement dégagée. A Kinanira, quelques pierres restaient sur la chaussée, mais la plupart avaient été dégagées pour laisser passer la circulation automobile.
Toute la zone était sous le contrôle de la police, alors qu’elle avait été la semaine dernière le théâtre de nombreux affrontements avec les manifestants.
Des manifestations ont également été signalées dans d’autres quartiers, à Kanyosha et Nyakabiga, ainsi qu’à Kinama, plutôt épargné par la contestation jusqu’à présent.
Des tirs sporadiques à Kanyosha
Il y a eu quelques tirs sporadiques à Kanyosha, où là aussi on pouvait observer un très fort déploiement policier, à l’intérieur comme à l’extérieur de quartier. Des dizaines de manifestants étaient rassemblés dans le calme à proximité. Manifestants et policiers avaient l’air peu motivés.
Dans le centre-ville de Bujumbura, la situation paraissait normale, avec quelques magasins ouverts, a-t-on constaté.
Un week-end de trêve endeuillé
Le mouvement contre un troisième mandat du président Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005 et candidat à la présidentielle du 26 juin, avait appelé à une reprise des manifestations avec encore plus de « vigueur » ce lundi, après un week-end de trêve endeuillé par l’assassinat de Zedi Feruzi.
L’Eglise catholique a néanmoins appelé dimanche de son côté à prolonger cette trêve de 24 heures, jusqu’à mardi matin.
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