Burundi : Nkurunziza menace de commettre des crimes contre l’Humanité

Redigé par NDJ
Le 6 novembre 2015 à 10:44

La situation burundaise est explosive. Les média locaux et internationaux lancent une alerte à la Communauté internationale pour que l’irréparable soit stoppé. En vain, cette Communauté internationale toute diffuse qu’elle est ne semble pas prête à assumer ses responsabilités afin de venir au secours des citoyens burundais qui sont traqués et abattus à bout portant par la Police politique burundaise qui répond aux injonction du régime Nkurunziza.
Ni Nkosazana Dlamini Zuma de l’Union Africaine, ni Ban (...)

La situation burundaise est explosive. Les média locaux et internationaux lancent une alerte à la Communauté internationale pour que l’irréparable soit stoppé. En vain, cette Communauté internationale toute diffuse qu’elle est ne semble pas prête à assumer ses responsabilités afin de venir au secours des citoyens burundais qui sont traqués et abattus à bout portant par la Police politique burundaise qui répond aux injonction du régime Nkurunziza.

Ni Nkosazana Dlamini Zuma de l’Union Africaine, ni Ban Kimoon des Nations Unies ; personne ne veut fouler le sol burundais pour tenter de concilier les parties en conflit, le Régime Nkurunziza et les frondeurs des quartiers contestataires de Bujumbura, la Capitale du Burundi. Non ! Ils ne peuvent que déplacer la question. Ces figures de la communauté internationale capables de lever des armées de pacification : le East African Stand By Force pour Nkosazana Zuma ou des milliers de Casques Bleus pour Ban Kimoon, se tournent vers des grandes figures de l’opposition burundaise en exil. Elles commettent une erreur de ne pas venir au secours de la situation délétère interne.

Un Discours volontiers ethniciste

Laura Martel de la RFI de ce 5 novembre lance un SOS et montre la démesure d’un régime Nkurunziza dont les hautes autorités adoptent un discours sibyllin appelant au pogrom comme dans les années pré génocide des Tutsi de 1994 :

"... depuis mercredi 4 novembre, le 1er vice-président et cinq ministres parcourent les quartiers de la capitale en relayant cet ultimatum assorti de propos menaçants...

Il y a d’abord eu les propos du président du Sénat : « aujourd’hui, les policiers tirent au niveau des jambes pour ne pas tuer alors qu’on leur lance des grenades. Le jour où on va leur dire "travailler", ne venez pas pleurer », a-t-il déclaré la semaine dernière.

Lundi, le 2 novembre, c’est le président lui-même qui a lancé un ultimatum. Il a donné cinq jours aux « insurgés » pour déposer les armes. Si ce n’est pas fait, Pierre Nkurunziza a demandé aux forces de l’ordre d’ « utiliser toutes les techniques pour mener à bien ce travail », rapporte toujour la RFI.

Le discours officiel de la haine

Egréné à longueur de journée sur les principaux médias publics, le discours de violence entretenu par le Président Nkurunziza et ses lieutenants galvanise la foule des miliciens IMBONERAKURE renforcés par des éléments FDLR rwandaises rompues à l’art de génocider : "TUZABAMESA", (Nous allons vous lessiver -Pour dire ’Nous allons vous balayer’), scandaient les miliciens IMBONERAKURE de la Province de Cankuzo à l’Est du Burundi. Cette surenchère prend de plus en plus une teinte ethnique, autant que le veut le régime.

"La récréation est finie" !!!!

Depuis mercredi 4 novembre, le 1er vice-président et cinq ministres parcourent la capitale avec un mot d’ordre : « la récréation est finie ». « Si on attrape quelqu’un avec une arme », précise le ministre de la Défense, qu’il ne vienne pas se lamenter ». Et ceux « qui vont pleurer ou crier seront considérés comme des complices », explique-t-il.

Attendez ! Qu’est-on sensé comprendre dans cette boutade ? Qu’on ne devra pas pleurer ses morts parce qu’ils seront fichés comme des ennemis ? Pourtant il n’y a pas d’ennemi extérieur qui attaque le pays. Ce ne sont que des Barundi. A moins que donc on les catégorise ethniquement entre les vrais citoyens (hutus majoritaires) et les gens à "lessiver" donc les Tutsi.

C’est du reste ce que clame tout haut le Ministre de la sécurité publique de façon voilée dans son périple intérieur de galvanisation des masses rurales : "Même si le forces de l’ordre ne parvenaient pas à ramener la sécurité, on a une population de 9 millions de personnes à qui il suffit de faire signe », assure-t-il. « En quelques minutes, ils seraient ici... Qui survivrait alors parmi ceux qui n’accepteraient pas d’aller au même pas ? », interroge le ministre.


Une réplique du discours génocidaire de 1993-1994

A propos de ces quartiers dits contestataires, le président du Sénat avait également déclaré que si les forces de l’ordre devaient recevoir l’ordre de « travailler », « des parcelles » pourraient alors devenir « disponibles », rapporte la RFI. Histoire de dire qu’une fois que les indésirables auront été éliminés avec leurs familles entières des quartiers contestataires et ailleurs, les biens qu’ils laisseront ne seront pas mis en déshérence. Ils seront propriété de ceux qui uront commis ces crimes contre l’humanité.
Depuis une semaine, les plus hautes autorités du Burundi multiplient les avertissements à destination des habitants des quartiers dits « contestataires » de Bujumbura, accusés d’héberger des insurgés armés, à l’origine, selon le pouvoir, de l’insécurité qui prévaut depuis la contestation du 3e mandat. Lundi, le président Nkurunziza a donné cinq jours à ceux qu’il appelle les « insurgés » pour déposer les armes. Et depuis mercredi 4 novembre, le 1er vice-président et cinq ministres parcourent les quartiers de la capitale en relayant cet ultimatum assorti de propos menaçants. Conséquence : craignant pour leur sécurité, certains habitants des quartiers dits « contestataires » fuient.

Il y a d’abord eu les propos du président du Sénat : « aujourd’hui, les policiers tirent au niveau des jambes pour ne pas tuer alors qu’on leur lance des grenades. Le jour où on va leur dire "travailler", ne venez pas pleurer », a-t-il déclaré la semaine dernière.

Lundi, le 2 novembre, c’est le président lui-même qui a lancé un ultimatum. Il a donné cinq jours aux « insurgés » pour déposer les armes. Si ce n’est pas fait, Pierre Nkurunziza a demandé aux forces de l’ordre d’ « utiliser toutes les techniques pour mener à bien ce travail ».

Et depuis mercredi 4 novembre, le 1er vice-président et cinq ministres parcourent la capitale avec un mot d’ordre : « la récréation est finie ». « Si on attrape quelqu’un avec une arme », précise le ministre de la Défense, qu’il ne vienne pas se lamenter ». Et ceux « qui vont pleurer ou crier seront considérés comme des complices », explique-t-il.

Ces propos font échos à l’ultimatum lancé lundi par le président Nkurunziza. Mais depuis le ton s’est encore durci. Désormais, le ministre de la Sécurité publique n’exclut pas de faire appel à la population civile pour venir à bout des détracteurs du régime. « Même si le forces de l’ordre ne parvenaient pas à ramener la sécurité, on a une population de 9 millions de personnes à qui il suffit de faire signe », assure-t-il. « En quelques minutes, ils seraient ici... Qui survivrait alors parmi ceux qui n’accepteraient pas d’aller au même pas ? », interroge le ministre

Des discours qui poussent certains habitants à fuir les quartiers dits contestataires comme Mutakura et Cibitoke, raconte ce témoin. « Nous avons entendu le discours du président, nous avons aussi écouté le discours du président du Sénat puis du vice-président. La plupart ont décidé de quitter le quartier, puisque chaque jour il y a toujours des morts et nous pensons qu’il faut quitter les lieux pour essayer de sauver nos enfants. Il y a ceux qui quittent définitivement et ceux qui se mettent à l’abri quelques jours. »

A propos de ces quartiers dits contestataires, le président du Sénat avait également déclaré que si les forces de l’ordre devaient recevoir l’ordre de « travailler », « des parcelles » pourraient alors devenir « disponibles ».
« 

Je compte fuir le quartier parce que ceux qui sont en train de mourir n’ont pas d’armes, ce sont des gens innocents.

Un habitant du quartier contestataire Mutakura de la Ville Bujumbura (RFI)

 »

"La Communauté internationale est désormais mise devant ses responsabilité. La presse aura fait son travail d’alerte contre un imminent génocide. Si elle n’intervient pas à temps, elle aura montré qu’elle travaille pour des intérêts cachés loin de tout humanisme. Elle sera cette fois-ci accusée de non assistance à peuple en danger. Et elle n’aura pas d’excuse puisqu’elle peut uniquement déplacer aumoins 4.000 Casques Bleus de la Monusco d’à côté en RDC pour sauver des citoyens burundais pourchassés par une police politique extrêmement répressive", a dit un activiste des droits de l’homme rwandais soucieux de ne pas voir se répéter un génocide des Tutsi cette fois-ci au Burundi.

Un autre intrvenant s’est posé la question de savoir le bien fondé d’une East African Stand By Brigade dont on a loué sa capacité théorique d’intervention rapide dans les pays de l’East African zone.

"Mais au fait qui peut lever ces armées afaibn qu’elles volent au secours d’un peuple en danger ? L’Union Africaine ? Mais qui ? La conférence des Présidents de l’Union ? Ici ceci risque de ne pas être automatique. Et d’où viendraient le financement de toute cette logistique ?, s’est-il posé la question montrant encore une fois que l’Afrique doit se tourner vers l’extérieur pour résoudre ses propres questions avec toutes les difficultés que cela suppose.


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