Ce mardi 10 janvier 2012, il est prévu que le juge Trévidic et le groupe d’experts déclarent officiellement les résultats de l’enquête sur l’accident de l’avion de Juvénal Habyarimana survenu le 06 avril 1994.

Ces résultats seront publiés après la mise sur pied, en avril 2010, par des juges antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux, d’un groupe d’experts en balistique, en explosifs, incendie et acoustique en vue de faire la lumière sur la direction des missiles ayant abattu l’avion, accident pris pour le déclenchement du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

En septembre 2010, les juges Trévidic et Poux sont venus au Rwanda dans le cadre de continuer à collecter les données et à connaître la vérité sur l’accident de l’avion. Ce mardi 10 janvier 2012, la lumière sera faite entre les deux parties concernées par cette enquête et surtout sur le lieu de tir des missiles et le tireur.

Le juge Marc Trévidic au Rwanda en septembre 2010

Mésentente entre les deux parties sur le tireur et son mobile

Du côté français, en 2006, le juge Jean Louis Bruguière a accusé les combattants du FPR-Inkotanyi d’avoir abattu l’avion présidentiel et avait même émis des mandats d’arrêt internationaux contre 9 officiers en décembre 2009, raison pour laquelle le Rwanda avait rompu les relations diplomatiques avec la France jusqu’à 2009 où ces relations ont été renouées.

Le rapport de Bruguière montrait que les combattants du FPR ont quitté le parlement où ils étaient campés, l’ancien (CND), auraient infiltré les bases de l’armée du Rwanda et ont tiré sur l’avion à partir de la colline de Masaka, située à l’est de l’aéroport de Kanambe.

D’un autre côté, l’enquête menée par une commission indépendante du Rwanda, chargée d’examiner les faits, montre que les missiles, ayant abattu l’avion, provenaient du camp de Kanombe, près de l’aéroport gardé par l’armée gouvernementale, les ex FAR.

Le rapport de la commission dite Mutsinzi prouve que les éléments des ex FAR ont abattu l’avion afin de se débarrasser de Habyarimana pour avoir manifesté peu d’extrémisme par rapport à d’autres autorités qui ne soutenaient pas les accords d’Arusha entre le gouvernement et le FPR-Inkotanyi.

Quand le juge Trévidic a remplacé Bruguière en collaboration avec Nathalie Poux, ils ont demandé aux experts de différentes instances en vue de connaître la trajectoire de l’avion Falcon 50 au moment où il a été abattu, les missiles utilisés à cette fin, et même tous les moyens mis à bord. Toutes ces données devaient être rassemblées ainsi que le lieu et les témoignages.

En attendant les résultats de l’enquête, les deux parties ont confiance au travail réalisé par le juge Trévidic et son équipe qui ont redressé la situation comparativement au démenti de l’enquête du juge Bruguière et le reniement des témoins qu’il a qualifiés de « première main ».

Photo : AFP