Le Burundi devra s’expliquer devant la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples sur plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires.
Pour la première fois la société civile vient de porter plainte à la Commission africaine des droits de l’homme pour des cas d’exécutions extrajudiciaires qui sont restés impunis devant les autorités judiciaires nationales. C’est dans cette optique que les ONG ont remis quatre plaintes à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples concernant plusieurs cas d’exécutions extrajudiciaires commises entre 2010 et 2012.
Entre les années 2010 et 2012, de nombreuses exécutions extrajudiciaires visant essentiellement des opposants politiques ont été commises au Burundi. Ces atteintes au droit à la vie intervenues hors de toute procédure judiciaire et impliquant des agents de l’Etat demeurent aujourd’hui encore largement impunies, comme cela est écrit dans un communiqué de presse sorti par cinq organisations de la Société Civile à savoir ACAT-Burundi, APRODH, FOCODE, FORSC ainsi que TRIAL soutenu par Human Rights Watch.

Ces Organisations de la Société Civile ont déjà soumis quatre plaintes à la Commission africaine concernant les exécutions extrajudiciaires. Cette plainte a été reçue ce mardi 17 Juin 2014.
Les quatre plaintes envoyées à la Commission africaine concernant les exécutions extrajudiciaires sont entre autres
Le cas de Jackson Ndikuriyo, retrouvé mort le 27 août 2010, aux abords du Commissariat de Musigati, province de Bubanza, après avoir été arrêté par la police. Il avait fait l’objet de menaces de mort de plus en plus caractérisées par des agents de l’Etat dans les mois qui ont précédé son exécution.
Le deuxieme cas est celui d’Audace Vianney Habonarugira, retrouvé mort le 15 juillet 2011 sur la colline de Gasamanzuki, dans la commune d’Isare, province de Bujumbura rural, après avoir été visé par une tentative d’assassinat en mars 2011 et reçu durant des mois des menaces de mort commanditées par des agents de l’Etat.
La troisieme plainte concerne un certain Médard Ndayishimiye, retrouvé mort le 7 octobre 2011 dans la province de Rutana après avoir été enlevé à Gitega et violemment battu. Son corps présentait des marques de torture. Il avait été visé par un intense harcèlement policier et des menaces de mort par des agents de l’Etat durant les mois qui ont précédé son exécution.
Ainsi que le cas de Jean-Claude Ndimumahoro, retrouvé mort décapité le 3 juillet 2012 dans la commune de Bugarama, province de Muramvya après avoir été détenu pendant plusieurs jours dans des cachots des services de renseignement à Gitega. Il a été l’objet d’une persécution intense et de menaces de mort par des agents de l’Etat les mois avant son exécution.
Comme l’a indiqué Pacifique Nininahazwe, Président du FOCODE, une des Organisations de la Société Civile qui ont pris la décision de porter plainte à la Commission africaine des droits de l’homme, ces quatre plaintes ont des preuves valables mais elles restent impunies devant les autorités judiciaires burundaises.
Selon Pacifique Nininahazwe, la motivation de porter plainte est qu’il est plus que jamais nécessaire de poursuivre la lutte contre l’impunité pour de telles violations des droits de l’homme afin d’éviter que des crimes d’une telle gravité se reproduisent et que la paix si difficilement acquise soit mise à mal.
Ces ONG ont formellement demandé à la Commission africaine d’adopter des mesures dites « conservatoires » en faveur des familles des victimes, des témoins et de leurs défenseurs afin que le Burundi garantisse leur pleine protection
Vous saurez que ces ONG enjoignent en outre aux autorités burundaises d’assumer leurs responsabilités dans la protection de ces personnes et le respect de leurs droits.
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