La RDC reste une source d’instabilité économique et d’insécurité permanentes du moment que les accords de cessation d’hostilités entre le Gouvernement de Kinshasa et des mouvements armés dont le M23 ne sont pas respectés. Curieusement, le gouvernement de Kinshasa tolère les agissements et indécision des Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) qui déclarent unilatéralement leur désarmement-démobilisation et qui ne s’exécutent pas.
« L’amnistie des fauves n’existe pas”, rapporte un certain Déo Ntarugera, observateur politique de la situation congolaise pour montrer que les grands mangent les petits, que jamais les combattants des M23 ne verront jamais respectées les dispositions de l’accord de reddition qu’ils auront signées avec le gouvernement.
« Une rébellion qui avait acquis une reconnaissance internationale avec la prise de Goma en novembre 2012 et pressée de dégager en échange de quoi des négociations de paix avec Kinshasa allaient suivre », confie Ntarugera qui suit la dynamique des négociations ayant duré presque un an avant que l’ONU à travers la Monusco ne contourne,pour la première fois de son histoire, le principe de la neutralité entre les belligérants pour tirer sur les M23.

« Pour la première fois, elle a violé le principe à cause de la découverte du pétrole dans la région attenante au Lac Albert estimé à plus de 5 milliards de barrils. L’ONU et la Communauté internationale sont à la recherche des ressources partout dans le monde. Les droits des peuples, ils s’enfichent. Le Nord Kivu est actuellement pressenti comme un grenier de minerais stratégiques pour les industries occidentales ».
« Les Fdlr sont au Congo, sous un autre nom, les Ex-Far et Interahamwe, avec l’assentiment de l’ancien Président français François Mitterrand. Mis sous embargo de voyage à cause de crapuleuses tueries d’étudiants de Lubumbashi à l’arme blanche en mai 1990, Mitterrand demande à Mobutu d’accueillir les troupes gouvernementales rwandaises battues pour qu’elles se réorganisent sur le territoire zairois. Le petit marché conclu entre Mitterrand et Mobutu s’est renforcé d’un arrangement de la France avec l’ONU pour débloquer 1 million de dollars par jour pour officiellement nourrir les réfugiés rwandais.
Cette cagnotte a servi à équiper et organiser les activités militaires des ex-FAR.
Jusqu’à ce jour ce sont des pions de la France qui tiennent à la suprématie. La France possédant l’ONU comme sa poche, elle doit avoir un pion efficace en Afrique des Grands Lacs, une force comme le Fdlr. Kabila est comme un proconsul de la France et de l’ONU en RDC. Il ya une tutelle de facto franco-onusienne sur le Congo. La Monusco est pilotée par la France. Ses désidérata sont acceptées sans broncher.
On comprend alors comment, sans sentiments quelconques, cette France a besoin du maintien dans l’Est de la RDC des FDLR, une force capable de contrer toute influence anglophone dans la région », confie l’analyste politique Déo Ntarugera Koya.
FDLR ? Des gens qui viennent de faire 20 ans en exil ne peuvent pas rentrer comme du bétail. Cela ne se passera pas comme ça. Si c’est ce que veut Kagame. Nous, nous pensons le contraire … Les Fdlr ne peuvent pas rentrer sans nous. C’est impossible. Il y a ceux qui se disent satisfaits de voir se désintégrer les Fdlr et par conséquent les autres partis coalisés.
J’en ai assez du discours de l’Occident sur la région des G-L. Dire que la Communauté internationale (USA) dit qu’elle va nous tirer dessus parce que nous demandons les négociations, nous le ferons ensemble et verrons ce qu’ils feront de nous », a déclaré le vieux politicien de l’opposition rwandaise, Faustin Twagiramungu, à la radio en ligne Impala du Dr Paulin Murayi. Le sexagénaire sait très bien combien pèsent les appuis franco romano belges des Fdlr et comment sans elles, toute opposition rwandaise perd son cran.

Or il sait très bien que quoi qu’il fasse, il ne peut pas redorer l’image de ces Fdlr en les épurant des éléments dirigeants sérieusement soupçonnés d’avoir joué des rôles clé dans la perpétration du génocide contre les tutsi du Rwanda en 1994.
On voit bien que l’actuel gouvernement rwandais est dans le viseur d’une certaine Communauté internationale qui développe des stratégies très ajustées pour le miner sérieusement jusqu’à son effritement. Cette Communauté internationale frappe durement tous les mouvements alliés de ce Rwanda craint pour être l’épicentre de toute dynamique socio économique de la Région des Grands Lacs. Les M23 sont-ils battus à plate couture ? Est-ce pour cela que les dispositions du document sanctionnant leur reddition dont l’amnistie d’anciens combattants M23 sont piétinées par le Gouvernement de Kinshasa qui aurait dû les mettre à exécution ?
La non mise en application de ces dispositions est-elle liée au statut privilégié des Fdlr dans l’Est de la RDC qui applique une administration civile parallèle sur tout un territoire où jadis vivaient les parents de ces combattants M23 aujourd’hui réfugiés dans les pays voisins du Congo :
« Un nombre important des personnes éligibles à la loi d’amnistie et se
trouvant présentement à l’étranger ont été délibérément privées de
leur droit, le gouvernement s’étant tout simplement abstenu de rendre
disponibles les formulaires desdits actes à certaines ambassades de la
RDC en l’occurrence celles en Afrique du Sud et au Rwanda… Seuls les noms de 31 membres du M23 ont été déclarés officiellement bénéficiaires de la loi d’amnistie sur un total approximatif de 3657 signataires d’actes d’engagement…

Des dizaines des membres du M23 viennent d’être mis aux arrêts à travers le pays après qu’ils aient signé l’acte d’engagement et retourné au pays… Les 39 détenus M23 dont la liste avait été remise au Gouvernement aux fins de libération au lendemain de la signature des déclarations de Nairobi le 12 Décembre 2013, ont perdu tout espoir de recouvrer la liberté… », lit-on dans le communiqué du M23 qui vient d’être rendu public ce 11 août 2014 par le Porte Parole du Mouvement A. Kabasha.
Prophètes du malheur : possible reprise des hostilités par le M23 rénové
On a vu de par le passé un M23 qui manquait de cran ou qui accusait des luttes intestines en son sein. C’était aux temps où il pensait que la Communauté internationale allait entendre ses vœux de négocier un statut reluisant au sein de l’armée congolaise, d’éloigner du territoire de ses parents les terribles guerriers rwandais des Fdlr qui y font encore régner leur terreur et la loi d’airain, de rapatrier leurs parents de l’exil rwandais, burundais ou Ugandais et surtout de ne pas les emporter aux quatre vents américains, canadiens, australiens…

Aujourd’hui, face à cet irrespect des accords de reddition et de cessation des hostilités, face au fait que les Fdlr règnent sur le large territoire des parents des combattants du M23 ; il est fort probable que ces combattants puissent à l’avenir, armés d’une forte détermination de ne plus être des parias chez eux, puissent revenir à la charge avec une force surhumaine et des démarches militaires appropriées au point qu’ils changeraient la donne qui voudra ne plus se fier à un quelconque parrain ou arrière pays qui poursuit ses propres intérêts nationaux des fois contraires aux leurs.
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