Crise postélectorale ivoirienne : Ouattara promet 15 millions d’euros aux victimes

Redigé par Jeune Afrique
Le 17 décembre 2014 à 10:02

Le président ivoirien a annoncé lundi soir la création d’un fonds de 15 millions d’euros pour "l’indemnisation" des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait environ 3 000 morts.
Alassane Ouattara compte indemniser les victimes de la meurtrière crise postélectorale qui a tué environ 3 000 de ses compatriotes entre décembre 2010 et avril 2011. Lors d’un discours prononcé lundi 15 décembre au soir, le président ivoirien a indiqué qu’"un fonds pour l’indemnisation des victimes sera mis (...)

Le président ivoirien a annoncé lundi soir la création d’un fonds de 15 millions d’euros pour "l’indemnisation" des victimes de la crise postélectorale de 2010-2011, qui a fait environ 3 000 morts.

Alassane Ouattara compte indemniser les victimes de la meurtrière crise postélectorale qui a tué environ 3 000 de ses compatriotes entre décembre 2010 et avril 2011. Lors d’un discours prononcé lundi 15 décembre au soir, le président ivoirien a indiqué qu’"un fonds pour l’indemnisation des victimes sera mis en place dès 2015, avec une constitution initiale de la part de l’État de Côte d’Ivoire de 10 milliards de FCFA (environ 15 millions d’euros)". Le chef de l’État s’exprimait à l’occasion de la cérémonie de remise du rapport de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR), mise en place il y a plus de trois ans.

La CDVR a lancé ses travaux fin septembre 2011. Son président, l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny, est candidat à l’investiture de son parti, le PDCI, pour la présidentielle de 2015. La Commission a tenté d’adapter le concept de justice "transitionnelle" instauré dans l’Afrique du Sud post-apartheid, qui a en partie permis à ce pays, à force d’écoute et de dialogue entre bourreaux et victimes, de ne pas sombrer dans le chaos.


"Cause nationale"

Le travail de la CDVR, dont le fonctionnement a coûté, selon Alassane Ouattara, "environ 16 milliards de FCFA" (24,4 millions d’euros) à l’État ivoirien, est toutefois fortement décrié. Malgré l’audition de 72 000 victimes, cette commission désorganisée n’a jamais réussi à médiatiser son action, pour un impact presque nul.

"Le temps est venu de nous consacrer entièrement aux victimes et de procéder aux réparations qui s’imposent. L’État n’oubliera personne", a assuré le président. Les autorités en font "une "cause nationale", a-t-il poursuivi, invitant les partenaires du pays à "contribuer" au fonds.

Mamadou Soromidjo Coulibaly, président de la Fédération nationale des victimes de la crise postélectorale (Fenavipel-CI), a qualifié l’annonce présidentielle de "sacrifice" de la cause des victimes, le fonds d’indemnisation lui paraissant "insuffisant".

"Chaque victime risque de se retrouver avec à peine 100 000 FCFA" (150 euros), a-t-il déploré, son association comptant selon lui plus 20 000 victimes, dont environ 15 000 figurent dans les fichiers de la CDVR. "Par rapport au budget accordé à la CDVR, c’est du gâchis", a-t-il pesté.


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