Débat autour des bas salaires de l’enseignant et la basse qualité de leurs prestations

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 21 février 2016 à 02:26

Un interminable débat sur la détérioration de la qualité de l’enseignant continue son chemin dans divers fora nationaux. Certains y croient, d’autres non.
Il revient dans les débats la qualité des prestations de l’enseignant, les curricula, les salles de classes exiguës et non aérées, les profils d’enseignants et les programmes scolaires proposés, la qualité des travaux de recherche comparée aux recherches menées au niveau international selon les normes de l’UNESCO.
Il est pointé du doigt les questions (...)



Un interminable débat sur la détérioration de la qualité de l’enseignant continue son chemin dans divers fora nationaux. Certains y croient, d’autres non.

Il revient dans les débats la qualité des prestations de l’enseignant, les curricula, les salles de classes exiguës et non aérées, les profils d’enseignants et les programmes scolaires proposés, la qualité des travaux de recherche comparée aux recherches menées au niveau international selon les normes de l’UNESCO.

Il est pointé du doigt les questions de changements intempestifs des programmes d’enseignement et des curricula au Rwanda, le faible salaire de l’enseignant, son comportement social et les conflits familiaux… tout cela impact sur la faible qualité de l’enseignement, tente-t-on d’expliquer la plupart des analystes rwandais.

Invité au Programme ‘IKAZE MUNYARWANDA’ de Flash FM Radio, Gasana Janvier, le DG de REB (Rwanda Education Board), a tenté des approches de compréhension du phénomène, brossant l’image de l’enseignement rwandais qu’il a qualifiée de passablement bonne.

“On postule pour un emploi pour se le voir offrir après compétition ouverte et transparente. Une fois au poste, on ne doit pas prétexter le mécontentement pour bas salaire afin de faire preuve de prestations au rabais. En fait, quel est le salaire qui suffirait ? Moi-même si on me demandait quel est le salaire que je souhaiterais percevoir, ma réponse divergerait de celle de mon collègue », a dit Gasana Janvier qui, en l’absence du SMIG (Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti) au Rwanda, se croit fondé de ne pas apprécier les barèmes salariaux actuels.

Il va philosopher plus loin se montrant désaxé des réalités sociales. Pour lui, il ne faut pas être mécontent de sa situation :

« Ce qui importe le plus c’est qu’on doit se plaire du salaire qu’on perçoit. Le comble pour nous les Rwandais, c’est que l’on veut aspirer à être comme tel autre privilégié. Il faut que l’on accepte sa condition et qu’on travaille avec abnégation », a-t-il ajouté provoquant de vives réactions de Kanyamanza, un visiteur du site IGIHE, bien au courant des criantes inégalités et disparités des barêmes salariaux du Rwanda :

« Dans la structure salariale des agents de la Fonction Publique en vigueur depuis 2012, le DG de REB perçoit au mois 2,094,795 soit 25, 137, 540 Frw par an. On ne met pas des avantages de fonction comme un véhicule pour lequel il paye la moitié de son prix accompagné de lamp sum, de frais de communication et de missions. Mais qu’est-ce qu’on donne à un enseignant de niveau A2 ? Un salaire net de 40.000 Frs. En terme de rapport, Le DG de REB touche 35.4 fois le salaire de l’enseignant. Et tous les deux vont s’approvisionner sur le même marché des biens et services de consommation… Il faut que les gens cessent de blesser moralement ceux qu’ils dirigent. Un salaire qui ne suffit pas à payer un déjeuner de l’enseignant dans un restaurant moyen !!! Et si on ajoute d’autres besoins qu’il doit satisfaire…. Comment ce salaire ne peut pas être un frein à la bonne qualité de l’enseignement ? », a dit Kanyamanza.


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