Le président du parti alors au pouvoir au Rwanda pendant le génocide de 1994, Mathieu Ngirumpatse a déclaré au Tribunal pénal International pour le Rwanda vendredi dernier qu’il rêve encore de la réconciliation au Rwanda.

« Mon rêve pour réconcilier le peuple du Rwanda est toujours allumé. Ma détermination de contribuer à ce processus est encore ferme indépendamment de ma situation actuelle », a indiqué Ngirumpatse à la Chambre présidée par le juge Dennis Byron au dernier jour de son procès.

« Je ne pense pas que la situation soit complètement sombre. Les Rwandais devraient être encouragés à reconstruire leur nation pour le meilleur et la prospérité de leur avenir », a-t-il poursuivi.

Ngirumpatse, avocat de formation, a insisté sur le passé de son pays et a fait savoir qu’il est nécessaire maintenant d’avancer, de donner la priorité à l’intérêt général plutôt qu’aux intérêts personnels.

« J’ai toujours été un homme encourageant le dialogue, la paix et la démocratie qui devraient aussi être l’expression de l’avenir du Rwanda » a-t-il ajouté.

S’exprimant à la même occasion, son co-accusé, vice-président du MRND, Edouard Karemera a plaidé pour son acquittement prétendant que l’accusation n’avait pas réussi à prouver sa culpabilité face aux allégations portées contre lui.

« Je vous appelle à m’acquitter non pas parce que d’autres l’ont été, mais vous connaissez les principes de droit et rien que la loi », a-t-il indiqué.

Ces deux personnalités sont accusées de génocide, complicité de génocide, d’incitation à commettre le génocide et crimes contre l’humanité commis par des membres de leur parti et, en particulier, la jeunesse du MRND, les Interahamwe.

Photo : Mathieu Ngirumpatse, ancien président du tout puissant MRND