Des arrestations de Rwandais proches de la provocation : 5 relâchés et 200 aux travaux forcés

Redigé par IGIHE
Le 6 août 2019 à 12:38

Des Rwandais continuent d’être emprisonnés arbitrairement au mépris de la société civile ugandaise qui ne fait aucune plaidoirie. Mais la question reste entière tant qu’aucun effort de rapprochement des médias et de toute la société civile rwando ugandais n’est fait au moins dans le cadre de la communauté d’intérêt de leur membership à la Communauté des Pays de l’Afrique de l’Est. Pour l’immédiat, cinq Rwandais reviennent déportés d’Uganda. Et ce n’est que là que la société civile commence à tempêter. Et elle retombera dans un silence plat. Elle ne fera aucun plaidoyer pour les deux cents autres Rwandais qui croupissent dans les geôles ugandaises où ul sont soumis à des travaux forcés et aux bastonnades quotidiennes. Pourquoi ? Officiellement ils sont entrés illégalement sur le sol ugandais. Mais en réalité, il est rapporté qu’ils subissent cette torture pour ne pas consentir d’entrer dans la rébellion du RNC/Rwanda National Congress du Général dissident rwandais Faustin Kayumba Nyamwasa ; une rébellion activement entretenue et appuyée par les services de renseignement militaire ugandais.

Qui sont ces cinq relâchés ? Dans quelles circonstances ont-ils été arrêtés ?

Ils sont cinq arrêtés le 13 mars 2019 après avoir traversés la frontière de Cyanika menant vers la ville de Kisoro dans l’Ouest ugandais frontalier avec le Rwanda au niveau du Parc des Virunga. Parmi eux, Jean d’Amour Nizeyimana originaire de District Rutsiro en Province de l’Ouest. Il raconte son calvaire :

« "Voulant voyager pour l’Uganda, je suis passé au bureau de l’immigration de Cyanika où j’ai reçu un jeton d’entrer en Uganda après avoir exhibé ma carte d’identité biométrique. C’étais en 2012 Je partais rejoindre mon poste de pécheur dans les eaux du Lac Victoria ; une profession que je tiens depuis 2012. Le 13 mars de l’an 2018, il est né une campagne anti rwandaise. J’ai tenu pendant deux semaines. La situation était intenable. Et j’ai été obligé de tout abandonner pour rentrer au Rwanda. J’ai pris le bus de Kampala pour Kisoro où je devais traverser la frontière Cyanika et rentrer au pays, le 22 mars de la même année. Arrivés au niveau du lieudit Nyakabande, le véhicule a été forcé de s’arrêter devant un barrage de militaires et policiers ugandais. A la présentation de ma carte d’identité de Rwandais et le jeton reçu à la douane quand je suis entré en Uganda, j’ai été immédatement arrêté et ménotté et j’ai rejoint une centaine d’autres Rwandais arrêtés pour les mêmes raisons.
Quarante d’entre nous avons immédiatement comparu devant le juge de la place qui n’a pas voulu entendre tout un chacun. Non ! Il nous a ordonné de nous lever ensemble pour frapper de son marteau son pupitre après avoir lancé : Deux ans de prison ferme pour entrée illégale en Uganda.

Après quoi, nous avons rassemblé la somme de deux millions de shillings pour être relâchés après avoir servi 1.4 ans de prison".

 »

Triste Nizeyimana qui ne se remet pas de cette injustice impunie, lui qui était entré légalement dans ce pays-là sans aucune tricherie.

Il raconte son calvaire de prison à prison ; de Kisoro Prison à Kabale-Ndorwa Prison puis à Kiburara Prison Farm près de Kamwenge à la frontière avec la RDC.

Soumis aux travaux forcés quotidiens

"Notre journée, c’était le labour des champs. Gare à celui qui manifestait la paresse ou peu de production. Le baton frappait dur ! Puis c’était la récolte du mais où il fallait transporter sur son dos un sac de quelque cent kilo de grains. Nous dégagions aussi les arbres de forêts de lianes épineuses entremêlées. On avait un seul jour de la semaine de repos. De grâce ne tombez pas malade car on ne vous donnera que trois comprimés que tu guérisses ou pas !"

Nizeyimana dit que l’ordre de libération est tombé le 3 août dernier. Comme ils avaient été dépouillés de tout à leur arrestation, l’administration pénitentière a calculé les 100 Shillings de leurs prestations journalières, soit 22 frw, sur toute la période qu’ils ont passé dans cette prison. Il confie,

"De toute ma carrière de pécheur du Lac Victoria, je n’ai pu que rassembler ces miettes de travail des champs de la prison pour me payer le ticket de retour au pays. Mais mes plaintes ne valent pas la peine au vu des deux cents autres qui restent dans ces conditions carcérales extrêmement pénibles", dit Nizeyimana, les yeux hagards, dans un cri d’appel à la société civile et au gouvernement rwandais pour qu’ils volent au secours de ces compatriotes subissant un dur arbitrraire parfaitement injuste.


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