Dialogue national : quoi, quand et où ?

Redigé par Le Potentiel
Le 23 avril 2013 à 08:55

Il avait été annoncé pour avoir lieu…un jour. Et ils sont nombreux, fin 2012 et début 2013, à y avoir placé leurs espoirs, surtout que le dialogue national, annoncé par le chef de l’Etat, s’inscrivait dans le cadre de la consolidation de la cohésion nationale. Mais, quatre mois plus tard, alors que la menace qui pèse sur la RDC est toujours là, rien n’y fait. Et pourtant…
Fin 2012 : une année est en train de s’en aller pendant qu’une autre s’apprête à lui voler sa place. La période n’a, certes, rien (...)

Il avait été annoncé pour avoir lieu…un jour. Et ils sont nombreux, fin 2012 et début 2013, à y avoir placé leurs espoirs, surtout que le dialogue national, annoncé par le chef de l’Etat, s’inscrivait dans le cadre de la consolidation de la cohésion nationale. Mais, quatre mois plus tard, alors que la menace qui pèse sur la RDC est toujours là, rien n’y fait. Et pourtant…

Fin 2012 : une année est en train de s’en aller pendant qu’une autre s’apprête à lui voler sa place. La période n’a, certes, rien d’extraordinaire quand bien même s’égrènent les derniers jours de l’année 2012. C’est l’occasion, tout de même, de s’échanger des vœux de fin d’année.

Le moment s’y prête bien et comme le veut la tradition, le président de la République s’adresse à la nation…pour souhaiter une joyeuse fête de Nouvel an à ses compatriotes dont le pays connaît une difficile passe de rupture de paix.

Comme il fallait s’y attendre, son message est dans l’air du temps. Il se focalise, en effet, autour de la cohésion nationale qui, mieux qu’auparavant, mérite d’être consolidée.

Péril en la demeure ou pas, le pays est, de toute façon, menacé dans son intégrité et sa souveraineté. En tout cas, dans sa survie.

A L’ORDRE DU JOUR

Tout semble donc indiquer que la cohésion nationale n’a jamais été à l’ordre du jour autant qu’elle ne l’est. Et il ne faut surtout pas être devin, ou sorcier, pour comprendre que l’enjeu est de taille et qu’il s’agit ici d’un vibrant appel à se serrer davantage les coudes et à se constituer en une forteresse imprenable pour barrer la route aux indécrottables ennemis de la paix dont certains sont tapis dans l’ombre.

Ouvrant le ban à cette occasion, le chef de l’Etat ne s’était pas fait entourer de circonlocutions pour attirer l’attention de ses compatriotes sur le devoir qui incombe à chacun d’eux de se mettre en ordre de bataille quant à ce. « La guerre dans laquelle nous sommes entraînés doit être une occasion de nous unir davantage. Quelles que soient nos ambitions en tant que Nation, quels que soient les moyens que nous mobiliserons pour atteindre ces ambitions, aucun résultat positif n’est possible dans la division », avait-il dit fin 2012… ».

Un Congo qui va en rangs serrés pour gagner le pari de la cohésion nationale, c’est bien cela qui est attendu. Dans tous les cas, personne ne pourra en douter : « La cohésion nationale, avait-il affirmé, reste la condition de notre survie, le bouclier le plus sûr contre toute velléité de balkanisation et de destruction. Cette cohésion, avait mis en garde le chef de l’Etat, postule un patriotisme qui ne s’accommode d’aucune justification de la trahison. Un patriotisme qui bannit divisions et mobilise, sans compter, un Congo à jamais indépendant et indivisible, toujours plus fort et plus prospère ».

C’est dans cette perspective que Joseph Kabila annoncera l’organisation, « dès le début de l’année 2013, d’un cadre pour les échanges entre toutes les forces vives de la Nation ». Et depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts.

Entretemps, dans l’opinion, on est comme écartelé ; certains ne sachant à quel saint finalement se vouer alors que l’annonce de la convocation de ce forum avait suscité quelques espoirs qui commenceraient à fondre…comme neige au soleil.

« En fait, on en est là pour le moment, sans pour autant que les choses soient davantage précisées », fait observer un membre de la société civile qui semble ne pas perdre espoir quant aux chances d’organisation d’une aussi louable concertation.

UNE QUESTION DE CADRE, DE TERMES DE REFERENCE…

« Le dialogue congolais auquel le chef de l’Etat avait fait allusion en décembre dernier, il en faut », ajoute un opérateur politique, estimant qu’il faudra, au préalable, en déterminer le cadre, les termes de référence, la date et le lieu de la concertation. « A un moment donné, nous nous étions prononcés pour la tenue de ce dialogue. Nous estimions que c’était une nécessité. Une urgence compte tenu de la situation dans laquelle se trouvait le pays », s’est-il défendu.

« Au cas où, en revanche, cette idée venait à se matérialiser, nous pensons qu’il faudra notamment mettre en place un comité préparatoire », a-t-il expliqué avant de détailler : « Ce comité va avoir principalement comme mission de préparer les termes de référence du dialogue. Il peut aussi fixer ou proposer une liste de personnalités susceptibles de présider ce forum. Ce comité peut aussi fixer la durée de ce dialogue », a-t-il explicité.

Et d’ajouter : « Nous pensons qu’il serait mieux, cinquante ans après, que la personne qui devra diriger le forum soit de nationalité congolaise, quitte à la faire assister de personnalités étrangères. Il a, dans la foulée, rappeler qu’à la fin de l’apartheid en Afrique du sud, c’est l’évêque Desmond Tutu qui avait dirigé la Commission Vérité et Réconciliation.

Revenant sur la désignation d’un président ou d’un médiateur à ce dialogue, il s’est montré catégorique à ce sujet : « La personne qui aura la charger de présider ce genre de forum doit être de nationalité congolaise », a-t-il tranché sans autre forme de procès. « Est-ce qu’on ne peut pas dans ce pays, cinquante ans après, trouver une personnalité congolaise digne de présider ce forum ? », s’est-il interrogé, avant de conclure : « S’il faut que ce forum soit organisé un jour, il faudra qu’il se tienne en RDC et pas ailleurs. Dans ce cas, il faudra prendre les dispositions nécessaires pour que le lieu qui sera choisi puisse présenter des garanties sécuritaires pour tout le monde. Les gens pourront certainement s’y présenter sans avoir peur de représailles.
Écrit par M. L.


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