ÉDITORIAL de Courrier international • Le Grand Tour fait recette

Redigé par Le Courrier International
Le 18 mai 2013 à 01:32

C’est une coutume qui remonte au XVIe siècle. A l’époque, elle concernait essentiellement les rejetons de l’aristocratie anglaise ou allemande. A cheval, puis en diligence, ces vagabonds au sang bleu parcouraient l’Europe pour parachever leur éducation, d’Oxford à Venise, de Paris à Heidelberg.
Cinq siècles plus tard, ceux que l’on surnomme les “Free Movers” et autres adeptes d’Erasmus entretiennent à leur façon cette tradition du Grand Tour. Avec cette génération “Skies” (Skype/Easyjet/smartphone), (...)

C’est une coutume qui remonte au XVIe siècle. A l’époque, elle concernait essentiellement les rejetons de l’aristocratie anglaise ou allemande. A cheval, puis en diligence, ces vagabonds au sang bleu parcouraient l’Europe pour parachever leur éducation, d’Oxford à Venise, de Paris à Heidelberg.

Cinq siècles plus tard, ceux que l’on surnomme les “Free Movers” et autres adeptes d’Erasmus entretiennent à leur façon cette tradition du Grand Tour. Avec cette génération “Skies” (Skype/Easyjet/smartphone), jamais le nomadisme étudiant ne s’est aussi bien porté.

En trente ans, il a même changé d’échelle, concernant plus de 4 millions de personnes (le chiffre a quadruplé depuis 1975).

Démocratisation des transports, ouverture des frontières, émergence des classes moyennes : la planète s’est rapetissée, les opportunités d’études ou d’emploi à l’étranger se sont multipliées.

En cette période de chômage massif, l’herbe n’a jamais paru aussi verte ailleurs. Certes, pour les étudiants voyageurs, les Etats-Unis restent la destination phare et l’Europe le continent préféré ; mais l’Amérique latine, l’Océanie ou l’Asie attirent de plus en plus.

Les Européens – qui ont finalement sauvé leur programme Erasmus, un temps menacé par les restrictions budgétaires – ne sont pas les seuls à avoir la bougeotte : les jeunes Chinois, Coréens et Indiens comptent désormais pour plus de la moitié du bataillon d’étudiants partis à l’étranger.

L’“auberge espagnole” devient mondiale, et cette recherche de nouveaux cieux doit être encouragée ; elle permet, pour reprendre le slogan de Courrier international, d’“envoyer promener sa vision du monde”.


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