En Afrique, la RDC fait trembler les géants miniers

Redigé par le monde.fr
Le 3 avril 2018 à 02:22

La réforme du code minier lancée par la République démocratique du Congo (RDC) est observée avec attention par les groupes de matières premières mais aussi par les pays voisins.

Dans l’esprit de la réforme minière venue de République démocratique du Congo (RDC), il flotte un petit parfum de nationalisme économique. L’idée de base : augmenter les royalties (redevances) payées par les opérateurs du secteur extractif.

Fixé jusqu’ici à 2 %, le taux de cette redevance devrait prochainement monter à 10 % pour les minerais « stratégiques », (dont la liste reste à déterminer) et à 3,5 % pour les ressources dites « classiques »(tous les autres). Une taxe sur les « super bénéfices » semble pour l’heure difficilement applicable, et suscite bien moins de craintes que le relèvement de la taxation.

Selon des sources congolaises, le cobalt (plus de la moitié de la production mondiale), mais aussi le coltan devraient être classés dans la catégorie « stratégiques » et donc voir leurs royalties multipliées par cinq.

Et ce n’est pas tout. Au Mining Indaba – la grand-messe annuelle du secteur minier africain – qui se tenait au Cap, en Afrique du Sud, début février, le ministre congolais des mines, Martin Kabwelulu, avait promis lors d’un dîner, un « feu de brousse » dans le secteur, selon une source présente. Albert Yuma, le patron de la société nationale minière, la Gécamines, prépare pour le second semestre 2018 une nouvelle salve de réformes avec un passage en revue des accords qui permettent aux compagnies minières étrangères d’opérer.

« Les concessions [minières]avaient été vendues à vil prix », estime John Kanyoni, vice-président de la chambre des mines au sein de la FEC (Fédération des entreprises du Congo), qui voit à présent émerger « une forme de nationalisme fiscal ».


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