Le Rwanda en pourparlers avec les États-Unis sur un éventuel accord sur les minéraux

Redigé par IGIHE
Le 24 avril 2025 à 02:07

Le Rwanda a confirmé être en pourparlers avec les États-Unis au sujet d’un accord potentiel sur l’accès à ses ressources minérales, initiative qui pourrait positionner Kigali comme un acteur majeur dans la chaîne d’approvisionnement mondiale en minéraux critiques.

Répondant à une question de l’agence Reuters sur la possibilité d’un accord entre les deux pays concernant l’accès aux ressources minérales, un porte-parole du gouvernement a confirmé que des négociations étaient en cours.

« Oui, cela fait partie des discussions que nous menons avec les États-Unis », a déclaré le responsable au média.

Cette confirmation intervient alors que Washington renforce ses démarches pour diversifier ses sources d’approvisionnement en minéraux critiques, dans un contexte de discussions similaires menées avec la République démocratique du Congo, pays voisin du Rwanda.

Cette révélation intervient à la suite de la visite au Rwanda, plus tôt ce mois-ci, de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour les affaires africaines. À cette occasion, Boulos a rencontré le Président Paul Kagame pour échanger sur la coopération bilatérale et les enjeux de sécurité régionale.

Dans le cadre de son déplacement, il s’est rendu, le 9 avril 2025, à la mine de Nyakabingo, située dans le secteur de Shyorongi, district de Rulindo. Ce site figure parmi les principaux producteurs de wolfram en Afrique — le minerai à partir duquel est extrait le tungstène, un métal essentiel pour les industries de l’aérospatiale, de la défense et des technologies de pointe.

Trinity Metals Group, l’entreprise en charge de l’exploitation de la mine de Nyakabingo, a confirmé avoir accueilli Massad Boulos. Dans un communiqué, la société s’est déclarée "honorée" de recevoir l’émissaire américain, ajoutant qu’il avait été informé en détail sur les activités de la mine ainsi que sur les projets d’expansion en cours.

Produisant plus de 1 000 tonnes de wolfram par an, Nyakabingo constitue un pilier du secteur minier rwandais. Trinity Metals y a investi 40 millions de dollars et prévoit de plus que doubler la production au cours des quatre prochaines années. Le minerai, exporté à un taux de pureté de 68 %, est principalement expédié vers l’Autriche, où il est ensuite raffiné.

Le secteur minier rwandais a connu une expansion remarquable, devenant la première source de devises étrangères du pays. Selon les données fournies en mars par le Premier ministre, Dr Édouard Ngirente, les exportations de minerais ont généré 1,7 milliard de dollars en 2024, contre seulement 373 millions en 2017.

L’or a constitué la part la plus importante des recettes d’exportation, avec 1,5 milliard de dollars, suivi par le coltan (99 millions), la cassitérite (96 millions) et le wolfram (36 millions). Le Premier ministre a également indiqué que le Rwanda avait exporté 2 384 tonnes de coltan, 4 861 tonnes de cassitérite et 2 741 tonnes de wolfram l’année dernière.

Dr Ngirente a attribué ce succès à la modernisation des méthodes d’extraction, à des investissements considerables et à une nouvelle orientation vers la valorisation locale des ressources, soulignant notamment le lancement de trois usines de transformation de minerais : Gasabo Gold Refinery, LuNa Smelter et Power Resources International Ltd, comme étapes clés de cette évolution.

« La production a considérablement augmenté, et nous avons découvert de nouveaux minéraux tels que le lithium et le béryllium, qui suscitent un fort intérêt à l’échelle mondiale », a-t-il ajouté.

Le Rwanda a confirmé être en pourparlers avec les États-Unis au sujet d’un accord potentiel sur l’accès à ses ressources minérales

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