
Plus de 6 occupants temporaires se sont succédé dans cette propriété, a confié Frank Bizimana, 36 ans, un voisin direct de la ferme d’Epimaque.
"Mais il y a eu un dernier occupant, un certain Sebagabo. Celui-ci a détruit complètement les constructions laissées par Epimaque avant de s’exiler. Sa maison d’habitation servait d’étable pour ses vaches. D’autres batiments servaient de logis pour ses chèvres. De gros arbres qu’il y a trouvé, y compris des avocatiers et manguiers ont été coupés pour fabriquer du charbon qu’il vendait au marché", a dit avec dépit Frank Bizimana trouvant que cet occupant a été le pire de tous.
"Plus tard, le même Sebagabo léguera cette propriété qui n’était pas la sienne à son fils. Et celui-ci la vendra à Gaspard Nkurunziza pour une somme modique de 700.000 francs (env. 875$)", a dit le témoin oculaire Frank.
Entretemps, les enfants d’Epimaque venaient réclamer leur propriété depuis l’an 2009. Igihe a vu un petit cahier de communication entre les autorités de cellule puis de secteur Les autorités de cellules puis de secteur, se faisaient des correspondances pour régler cette question et remettre la propriété à l’ayant-droit. Toutes les autorités d’alors dont un certain Janvier Rwamucyo, secrétaire Exécutif de cellule Murama, Rugambage Emmanuel chef d’Etat Civil de Secteur Nyamata confirmaient que la propriété revient à Epimaque Murekezi. Hélas, en ce moment-là, la propriété n’était plus dans les mains des autorités qui la prêtaient temporairement à des tiers. Le dernier occupant l’avait vendu illégalement à Gaspard Nkurunziza, alors enseignant du coin et notable respecté.

L’affaire se corse
Le père Epimaque étant atteint de paralysie et, nécessairement craignant pour sa vie, déléguait sa femme Josephine Nyirabagenzi puis sa fille Murekatete et ses fils Maniragaba et Harerimana pour venir siéger dans le Conseil des Conciliateurs (ABUNZI) de cellule Murama qui tentait de régler ce contentieux.
Epimaque sera déclaré l’ayant droit, que la propriété lui revenait de droit. Nkurunziza qui l’a acquise en donnant son argent à Sebagabo l’occupant temporaire qui n’avait pas le droit sur la propriété interjette appel de la décision du Conseil. Le Conseil des ABUNZI de secteur décide de se défaire du dossier pour le tribunal. Celui-ci, le Tribunal de Base de Nyamata après avoir entendu les deux parties annonce la date du prononcé de jugement.
Ce juge Faustin Musoni prétextant qu’il doit aller en congé, décide d’anticiper la date de prononcé de jugement et invite seulement une partie, Gaspard Nkurunziza, à qui il déclaré avoir droit sur la propriété.

Interrogées, les autorités de district Bugesera semblent ne pas suivre ce cas d’injustice vieux de quelque dix ans. Elles ne comprennent pas comment les choses ont pu arriver jusque là du moment que cette affaire ne doit souffrir d’aucun doute sur le droit de propriété.
"Nous, la direction du district (Bugesera) devons revoir ce dossier et vérifier si le plaignant Epimaque Murekezi dit la vérité. Si après profonde analyse, nous trouvons qu’il a subi cette injustice, nous allons voir dans quelle mesure nous allons l’aider à recouvrer sa propriété. Je commençais à avoir un doute sur le fait que depuis qu’il est revenu de son exil il n’est pas venu réclamer sa propriété, qu’il a toujours délégué seulement ses enfants. Mais cela ne veut rien dire. S’il y a quelqu’un qui a illégalement occupé sa ferme, il doit la rendre à cet ayant-droit. En tant que dirigeants des citoyens rwandais, nous devons faire respecter les droits de ces derniers. C’est l’espoir que nous vous donnons que nous allons tout faire pour que ce citoyen rentre dans ses droits et recouvre sa propriété", a dit Jacqueline Umwali, Vice Maire Affaires Economiques de Bugesera, qui assure l’intérim du Maire en congé.

"L’affaire est-elle en justice ? Si la chose en est arrivée là, nous pouvons demander pardon à la partie lésée pour ne pas avoir pu trancher le cas avant que le secteur judiciaire ne soit saisi", a ajouté Umwali peinée de voir ce citoyen injustement traité alors qu’il y va de la responsabilité des dirigeants de détecter et prévenir de telles injustices. Dix ans de réclamation de ses droits !!!

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