Est de la RDC : Risques de résurgence d’idéologie et activités génocidaires embrasant la région

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 4 mars 2013 à 09:37

L’Americain Barack Obama et l’onusien Ban Kimoon tombent dans le panneau. Loin de comprendre l’imminent danger de résurgence des actes de génocide contre les Tutsi congolais dans cet Est de la RDC, Ils semblent accepter le fait que le régime actuel de Kigali sponsorise la rébellion du M23.
Et ce M23, ces militaires mutins qui ont décidé de quitter les rangs des Forces gouvernementales congolaises, a-t-il été compris malgré les récents accords de Kampala avec le Gouvernement de Kinshasa qui resteront (...)

L’Americain Barack Obama et l’onusien Ban Kimoon tombent dans le panneau. Loin de comprendre l’imminent danger de résurgence des actes de génocide contre les Tutsi congolais dans cet Est de la RDC, Ils semblent accepter le fait que le régime actuel de Kigali sponsorise la rébellion du M23.

Et ce M23, ces militaires mutins qui ont décidé de quitter les rangs des Forces gouvernementales congolaises, a-t-il été compris malgré les récents accords de Kampala avec le Gouvernement de Kinshasa qui resteront lettre morte car ils seront les premiers à être pourchassés par la Force Internationale Neutre et les drones américains ?

En effet, le discours congolais égrené interminablement à bouche-que-veux-tu à propos des efforts rwandais de balkanisation des Kivu a payé. Cela est mené excellemment sur fond d’une intense campagne médiatique savamment stratégisée où la société civile occidentale opérant dans les Kivu dont l’Eurac (Organisation des ONG occidentales en Afrique Centrale) alerte l’opinion internationale par une campagne accusatrice d’immixtion rwandaise à l’Est de la RDC avec le soi-disant soutien au M23.

Au même moment en RDC, la même propagande est parfaitement diaboliquement planifiée. Le clergé congolais organise dans l’Est de la RDC, autour de ses paroisses, des marches très parlantes et hautement pacifiquement protestantes soulevant une colère et une haine rageusement inaudibles pourtant très grondantes dans la conscience des fidèles contre ces Tutsi congolais qui ‘veulent balkaniser leurs Kivu’.

La RTNC (Radio Télévision Nationales Congolaises) trouve qu’elle doit jouer son rôle dans la sensibilisation quotidienne des masses congolaises à propos du danger des Tutsi congolais de Masisi-Rutschuru et des Banyamulenge : « Cela fait de Xème jour que le Congo est agressé dans sa partie Est par un pays voisin… », c’est le mot d’introduction de chaque journal parlé en français, lingala, Tshiluba, Kikongo, swahili…

Ceci semble petit signe et inoffensive. Pourtant, c’est comme un marteau qui est frappé au quotidien sur la conscience des Congolais comme pour lui dire attention, le Rwanda t’a agressé, il veut te prendre ton territoire et tes richesses. c’est comme si cette RTNC l’appeler à se lever pour laver cet affront.

Conséquences de toute cette campagne ?

Il naît des mouvements armés anti tutsi dans le Masisis et Rutschuru qui s’allient aux troupes FDLR bien aguerries et font le cleaning de toute la région à la chasse de tout rwandophone tutsi congolais, l’obligeant à s’exiler, non, à retourner d’où il est venu.

La RFI de ce 3 mars 13 rapporte que l’APLCS (Armée Patriotique de Libération du Congo Libre et Souverain) largement formé de combattants d’ethnie Hunde, s’est allié au groupe Maï Maï Nyatura (Hutu congolais) et aux FDLR (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) pour chasser les Tutsi du périmètre duquel s’est retiré le M23.

Des implications historiques aux conséquences énormes.

C’est le soulèvement de la haine de la masse des Congolais contre les Tutsi congolais qui est aiguisée graduellement.

En 1998 Yerodia Ndombasi Patriote congolais et sauveur de la nation congolaise a tenu des discours très virulents qui encourageaient les populations congolaise à pratiquer l’auto-défense et à exterminer les agresseurs. Plusieurs centaines d’individus (des Tutsis rwandais infiltrés et d’autres accusés de soutenir des rebelles) ont été tuées, parce que les agresseurs étaient des membres de l’APR (armée patriotique rwandaise), composée essentiellement de tutsis.

Source : Wikipedia

Ces Tutsi congolais ont toujours épaulés le clan Kabila ; Kabila père dans les maquis des Hauts Plateaux d’Itombwe dans les années 1964 et plus.

Ce sont eux qui étaient le fer de lance de l’AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération du Congo) qui, avec leurs parrains rwandais et ougandais, ont intronisé Laurent Désiré Kabila à Kinshasa. Il n’a pas manqué peu après cette entreprise de voir un certain Yerodia Dombasi, bras droit du même Laurent, traiter ces Tutsi de ‘vermine’ qu’il fallait chasser et tuer comme des rats.

Les Congolais étant un peuple aux sentiments facilement surchauffables, le pogrom a commencé à Kinshasa et les autres villes se sont relayées. Agoravox du 25 février rapporte l’affaire des accords secrets liants les actuels dirigeants congolais aux Rwandais et aux Ougandais qui n’ont jamais été respectés qui sont à l’origine de toute cette insécurité.

« De nombreux accords secrets ont été conclus avec leurs parrains rwandais et ougandais durant les années de maquis. Le plus célèbre est l’accord de Lemera[2], signé le 23 octobre 1996 par Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel Président Joseph Kabila. Aux termes de cet accord, le Rwanda et l’Ouganda auraient la mainmise sur une étendue de 300 km à l’intérieur du territoire congolais (article 4).

Mais une fois au pouvoir, à Kinshasa, les dirigeants congolais ne tiendraient pas leurs engagements, ou pas suffisamment, ce que Kigali leur fait payer par des guerres à répétition.

Ce point est sûrement le plus délicat à négocier. Aucun dirigeant congolais n’osera avouer ces accords secrets. Or, cela coule de l’évidence. L’Ouganda et le Rwanda ont sacrifié des milliers de leurs soldats pour aider les dirigeants actuels de Kinshasa à s’installer au pouvoir.

Dès la fin de la Première Guerre du Congo, l’opposant Etienne Tshisekedi avait proposé au Rwanda et à l’Ouganda de présenter la facture et de rapatrier rapidement leurs soldats. Difficile de savoir si la question de la « facture » est toujours d’actualité ».

Les conclusions du journal à propos de « guerres à répétition » risqueraient de d’être mal placées. Agoravox n’analyse pas à fond la situation pour percevoir l’énorme danger du retour de l’idéologie génocidaire exacerbée dans la région.

Elle part du reniement de nationalité congolaise à ces rwandophones pour armer tous les groupes possibles y compris les 6000 combattant FDLR rwandais qui trouvent une occasion rêvée de recapture du pouvoir à Kigali et de décider encore une fois de la fin politique ou physique ou les deux à la fois des Tutsi de la région.

Et ce ne sont pas certains lobbies puissants franco belgo romains qui manquent pour donner un coup de pousse à ce projet. Le mode gouvernance burundais par quota ethniques leur plaît énormément.

Une campagne médiatique réussie

Les jeunes régimes de Kigali et de Kampala se targuent-ils d’être musclés et d’avoir des armées fortes comme un atout de taille ? Qu’à cela ne tienne, disent les Congolais. Nous aussi sommes passés maîtres dans l’art de la communication et de la médiatisation des événements à notre avantage.

« Nous maintenons mordicus que vous, Kampala et surtout Kigali, soutenez en matériel de guerre et en hommes le M23 qui est mis sur le ban de touche de la Communauté internationale », ressasse partout en une synergie la Cellule de l’Information du Ministère congolais de Lambert Mende Omalanga et le laboratoire de communication du ministère Reynders belge qui trouve un grand impact dans la tribune des Nations Unies et dans le Bureau Ovale de la Maison Blanche.

Le discours politique de Kigali semble ne pas payer beaucoup d’attention à tout ce vacarme congolais. Pourtant il l’inquiète. Kigali évalue à quel point il est devenu le baudet de toute la Communauté internationale dans une sorte de conspiration généralisée où chaque section de cette Communauté joue un rôle aussi néfaste que telle autre pour enfoncer le Rwanda dans sa situation inconfortable.

Le Président du Rwanda Paul Kagame alors qu’il recevait au Parlement rwandais l’acte d’allégeance de ses nouveaux ministres en ce 26 février 2013 a invité en parabole la classe politique rwandaise à ignorer majestueusement la propagande calomnieuse dirigée sur elle :

« … Le monde nous apprend que nous devons vivre par nos propres moyens et nous devons vivre dans des conditions particulières antagoniques. Soyons fiers et conséquents de ce que nous sommes. Tu veux t’embarrasser de la propagande calomnieuse à ton encontre alors que c’est toi qui es la victime ? Non ! Il n’y a pas lieu d’avoir honte dans ces circonstances. Cela ne devrait froisser personne. Nous devons y faire face avec esprit de suite. Plus nous avançons dans les progrès, plus nous devons fournir beaucoup d’effort sans répit.

C’est ça la réponse à donner à cette campagne diffamatoire dirigée contre nous. J’invite les nouveaux entrants dans le cabinet à l’ardeur au travail dans leurs fonctions comme clé pour vaincre une certaine conspiration fondée sur du sable mouvant », a déclaré Kagame qui est obligé de comprendre que l’ingratitude du régime des Kabila congolais va plus loin jusqu’à armer et à donner un énorme espace de préparation de guerre qui lui revenait de par les Accords de Lemera de 1996.

Bah ! Kabila Père l’a eu comme il l’a fait pour les réfugiés rwandais qui l’ont aidé dans les maquis de Fizi à Uvira en Province du Sud Kivu dans les années qui ont suivi la date de l’indépendance.


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