Le 7 avril 1994 débute le génocide des Tutsis au Rwanda. En cent jours, il fera 1.023.000 victimes, d’après un récemment effectué par le Ministère rwandais de l’Administration Locale en 2001.
Printemps 2019, 25 ans après : à quoi ressemble aujourd’hui le Rwanda ? Comment s’est transmise la mémoire du génocide à la jeunesse qui compose l’essentiel de la population ? Comment saisir par les mots et par le reportage la violence des massacres et les traces qu’ils ont laissées dans les corps et les esprits ?
A partir du lundi 1er avril, France Culture propose une série de programmes mêlant magazines et documentaires et le dimanche 7 avril une grande soirée de fiction et de documentaire de 21h à minuit.
En partenariat avec Le Courrier international
AU PROGRAMME
DU LUNDI 1ER AU VENDREDI 5 AVRIL
11H–11H55 CULTURESMONDE - Florian Delorme
Semaine spéciale -Une génération après : le nouveau Rwanda
Une génération après le drame et alors que plus de la moitié de la population a moins de 25 ans, une semaine sur le Rwanda d’aujourd’hui. Un pays que l’on vante partout comme un modèle de développement et de progressisme, qui a su se relever du drame. Quelles sont les aspirations des nouvelles générations ?
Lundi 1er avril
Mémoire du génocide, 25 ans après
Avec Rémi Korman : doctorant en histoire à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS).
François-Xavier Nsanzuwera (SR) Procureur à Kigali au moment du déclenchement du génocide en avril 1994 puis membre de l’équipe du procureur au Tribunal pénal international pour le Rwanda à Arusha.
Mardi 2 avril
Société : un modèle de progressisme ?
Benjamin Chemouni, politologue, spécialiste du Rwanda, chercheur à l’Université de Cambridge.
Jean-Paul Kimonyo, politologue rwandais. Auteur de Rwanda demain, une longue marche vers la transformation (Karthala, 2017).
Mercredi 3 avril
Le miracle économique rwandais : la petite suisse de l’Afrique ?
Jeudi 4 avril
Géopolitique : les ambitions régionales de Paul Kagame
| DU LUNDI 1ER AU JEUDI 4 AVRIL
17H– 18H LSD, LA SERIE DOCUMENTAIRE – Perrine Kervran Cinq ans après le génocide des tutsis au Rwanda Une série documentaire de Madeleine Mukamabano, réalisé par Medhi El Hadj et Rafik Zénine
Le 7 avril 1994 débutait le génocide rwandais. En l’espace de trois mois, près d’un million de Tutsis et des milliers de Hutus opposés au régime furent tués. Des soldats, des miliciens et surtout de simples citoyens ont massacré leurs concitoyens comme on accomplit un devoir civique. On estime aujourd’hui à 3 millions le nombre de Hutus qui ont participé au massacre. Dans cette série documentaire saisissante et qui a fait date, Madeleine Mukamabano revenait au Rwanda cinq ans après le génocide pour interroger les faits. Elle faisait alors le constat que bourreaux et victimes vivaient côte à côte, et que la peur de l’autre était sans doute "la valeur" la plus partagée au Rwanda.
1. Les racines du mal 2. Le temps des assassins 3. Les chrétiens dans la tourmente 4. Le temps du pardon
| JEUDI 4 AVRIL
6H02 6H30 LE REVEIL CULTUREL - Tewfik Hakem
Tewfik Hakem reçoit Corneille à l’occasion de la sortie de son album Parce qu’on aime (Wagram Music) où il évoque son adolescence. Il a 17 ans lorsqu’un groupe armé entre dans la maison familiale le 15 avril 1994 et tue ses parents ainsi que ses deux frères et sa petite sœur. Il survit miraculeusement, une coupure de courant inopinée lui permet de se cacher derrière un canapé…
| VENDREDI 5 AVRIL
23h – 00h L’ATELIER FICTION
Le 7 Avril cela fera 25 ans qu’a eu lieu le massacre au Rwanda, en 1994, nous rediffusons donc :
Ce Vendredi « L’Atelier fiction » à 23h00 Petit pays de Gaël Faye et Dimanche 07/04/2019 dans « Théâtre&Cie » à 21h00 « Dans le nu de la vie, récits des marais rwandais de Jean Hatzfeld
Petit Pays de Gael Faye
Réalisation Juliette Heymann, Prix du Roman des étudiants France Culture/Télérama (2017)
Gael Faye, est accompagné de Samuel Kamanzi (guitare, chant)
"En 1992, Gabriel, dix ans, vit au Burundi avec son père français, entrepreneur, sa mère rwandaise et sa petite sœur, Ana, dans un confortable quartier d’expatriés. Gabriel passe le plus clair de son temps avec ses copains, une joyeuse bande occupée à faire les quatre cents coups. Un quotidien paisible, une enfance douce qui vont se disloquer en même temps que ce « petit pays » d’Afrique brutalement malmené par l’Histoire. Gabriel voit avec inquiétude ses parents se séparer, puis la guerre civile se profiler, suivie du drame rwandais. Le quartier est bouleversé. Par vagues successives, la violence l’envahit, l’imprègne, et tout bascule. Gabriel se croyait un enfant, il va se découvrir métis, tutsi, français…"
| SAMEDI 6 AVRIL
19h00 JUKE-BOX, DES HISTOIRES EN MUSIQUE – Amaury Chardeau
Rwanda : trouvez sa voix
25 ans après le génocide, plongée dans la production musicale contemporaine du pays, entre chants tribaux et influences hip hop.
| DIMANCHE 7 AVRIL
21H-22H FICTION / THEATRE ET COMPAGNIE – coordination Blandine Masson Ce 6 avril 2019 il y aura 25 ans que l’avion présidentiel rwandais était abattu par un tir de deux missiles lors de son atterrissage à l’Aéroport International Grégoire Kayibanda de Kanombe, Kigali (KGL). Ce fut le déclenchement du Génocide des Tutsis du Rwanda, initialisation incontestable et admise par tous, de cette catastrophe humaine. Nous rediffusons ce soir…
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"Dans le nu de la vie, récits des marais rwandais" de Jean Hatzfeld
Réalisation Jacques Taroni
Le massacre des Tutsis par les Hutus au Rwanda en 1994 constitue une des zones les plus sombres de notre mémoire récente quand l’homme semble échapper à l’humain. Cette extermination fut menée au gourdin, à la machette, et même en chantant, dans un au-delà où la vie chancelle, comme une petite flamme au vent de la folie. Jean Hatzfeld a séjourné dans la région de Nyamata avec ses collines, ses forêts d’eucalyptus, ses bananeraies, ses marais : il y a recueilli la parole de l’indicible pour nous la servir, admirablement, humblement. On entend à travers ces récits, ce qu’ont été ces jours plus bas que la détresse.
Avec Claudia Tagbo, Marie Philomène Nga, Pascal N’zonzi, Dioucounda Koma
Le livre publié aux éditions du Seuil a reçu le Prix France Culture.
23h-0H00 L’EXPERIENCE
Rwanda Umurage mushya, Un nouvel héritage
_Par Y_vette Jallade Maestroni et Sarah Jacquet
Sarah Jacquet et Yvette Jallade Maestroni sont allées au Rwanda à la rencontre de jeunes rescapés orphelins du génocide. Elles y ont rencontré de jeunes parents, comme elles, et ont parlé avec eux de leur expérience de la parentalité, après que le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994 a emporté leurs deux parents ou l’un d’entre eux. Ces jeunes hommes et femmes de Kigali, Nyamata, Nyanza, en ville ou à la campagne, avec ou sans emploi, mariés ou parents célibataires, arrivent à l’âge où ils doivent récréer une vie de famille, sans exemple à suivre car ils sont parfois les seuls à avoir survécu. Avec une énergie et un courage hors-norme, ils croient en la vie quand tant, dans leur histoire intime et collective s’y est opposé. Ce documentaire raconte cette reconstruction intime pour redonner un sens à leur vie après que, 25 plus tôt, de manière systématique et organisée, leur légitimité à vivre a été niée, parce qu’ils étaient désignés comme Tutsi.
« Un nouvel héritage » raconte cet entrelacement entre l’extrême particulier et unique qu’ont vécu les orphelins rescapés dans leur chair, quand il étaient enfants (la déshumanisation, la tentative d’extermination parfois par des connaissances, la faim, la soif, la peur, le froid, les marais et les pluies d’avril, l’abandon et l’absence de protection, la trahison, la solitude, le deuil, la fuite) et l’extrême universel et commun : tomber amoureux et hésiter, se marier, annoncer sa grossesse, attendre un enfant, répondre aux questions de son enfant, prendre sa femme pour sa mère, parler de la mort.... Il se passe dans cette rencontre, pour ces personnes, quelque chose d’intense, d’originel, une nouvelle naissance, une genèse : un possible recommencement, une vie à broder, sans modèle.
L’atmosphère générale est douce-amère, faite d’aller -retours entre l’énergie de la vie d’aujourd’hui, les sons du quotidien, de la famille, les babillages, les cris des enfants, et le passé qui se manifeste par l’absence des parents aux moments les plus importants. Le documentaire fait entendre l’étonnante douceur avec laquelle les témoins se confient, la tranquillité de leur voix lorsqu’ils se racontent en kinyarwanda, la langue du Rwanda. Le kinyarwanda, qui n’est pas recouvert par les traductions en français, résonne dans sa musicalité, et les témoignages s’entrelacent avec des chants de commémoration que fredonnent des femmes a capella, des berceuses qu’elles chantent à leurs enfants.
La musique, où se mêle le blues américain et sud-africain, rappelle les luttes pour les droits mais s’y glissent aussi des moments de joies amenés par la pop africaine actuelle au moment du mariage. On y entend du kinyarwanda, mais aussi des influences d’Afrique de l’ouest et françaises. Parce que c’est une histoire qui est faite pour tout le monde, parce que tous peuvent y retrouver une émotion à nous, le souvenir d’un proche.
>>> Plus d’infos sur le site de France Culture
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