FRANCE • Un président assailli par les critiques

Redigé par El Pais
Le 30 mars 2013 à 05:20

François Hollande est pris pour cible par les médias anglo-saxons et les économistes allemands, et l’antisarkozysme semble passé de mode, écrit El Pais. Le perdant des élections pourrait bien surpasser en popularité le vainqueur de 2012.
François Hollande sur le plateau de France 2, jeudi 28 mars 2013 - DR
Dix mois après la victoire de François Hollande, 40 % des Français disent déjà regretter le tsar Nicolas Ier. La France vit dans des limbes incertains.
La transition entre deux personnalités si (...)

François Hollande est pris pour cible par les médias anglo-saxons et les économistes allemands, et l’antisarkozysme semble passé de mode, écrit El Pais. Le perdant des élections pourrait bien surpasser en popularité le vainqueur de 2012.

François Hollande sur le plateau de France 2, jeudi 28 mars 2013 - DR

Dix mois après la victoire de François Hollande, 40 % des Français disent déjà regretter le tsar Nicolas Ier. La France vit dans des limbes incertains.

La transition entre deux personnalités si différentes ne s’est pas encore faite. Le président normal, de plus en plus éteint, a perdu sa crédibilité dans son pays et sa voix dans une Europe soumise aux punitions de la sévère institutrice Angel Merkel.

Ce qui permet à Sarkozy, qui n’a toujours pas de successeur légitime à l’UMP, d’entretenir la flamme de ses fidèles. Sa mise en examen dans l’affaire Bettencourt et d’autres affaires qui attendent dans les tiroirs des juges pourraient définitivement écarter la possibilité d’un retour.

La France se languit comme une héroïne de Proust. Le chômage ne cesse d’augmenter, imperceptiblement. La capacité industrielle plonge dans le secteur automobile mais repart dans l’aéronautique.

La dette continue de se creuser du fait d’une prime de risque qui est encore ridicule par rapport à celles de l’Italie ou de l’Espagne. Les réformes se font de façon concertée et très civilisée, mais elles sont encore très loin d’atteindre les objectifs imposés par l’Allemagne.

Au coeur du french bashing

Entre la crise européenne et le refus de Berlin de stimuler la croissance, Hollande n’arrive plus à sortir la tête de l’eau et est la cible de cet étrange phénomène que l’on appelle le "French Bashing", conduit par l’opposition conservatrice et repris en chœur par les médias anglo-saxons et les économistes allemands, qui voient dans les hausses d’impôts un intolérable libertinage.

La pression est telle que Hollande s’est résolu à intervenir à la télévision à une heure de grande écoute pour essayer de doper sa cote de popularité. "Les pays européens, à commencer par la France, sont dans l’obligation d’être rigoureux, mais être dans l’austérité, non, c’est condamner l’Europe à l’explosion", a-t-il martelé.

Dans la sphère politique, les signaux deviennent jour après jour de plus en plus contradictoires, ce qui s’explique peut-être par le grand paradoxe de l’Union européenne : sa capacité à générer la peur et une ambiance délétère quand la situation a l’air de s’apaiser.

Le grand fait nouveau est que l’antisarkozysme, qui a fédéré le centre et la gauche pour placer le pacifique Hollande à l’Elysée, est passé de mode.

Il a si bien reculé que les sondages d’opinion sont aujourd’hui plus favorables au perdant des élections, théoriquement retiré de la vie politique, qu’au vainqueur.

La droite s’est quant à elle payée le luxe de faire front commun avec l’extrême-droite pour s’opposer au mariage pour tous, qui a davantage contribué à redorer le blason de Marine Le Pen que de Hollande.

Miguel Mora


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