Guinée : un mort et plusieurs blessés lors de heurts entre des manifestants de l’opposition et la police

Redigé par IGIHE
Le 17 août 2016 à 11:48

Des sources concordantes ont indiqué qu’un jeune homme a été tué et plusieurs autres personnes blessées mardi à Conakry après une manifestation de centaines de milliers de partisans de l’opposition guinéenne.
Lundi 16 août, le rassemblement – de 700 000 personnes selon Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition guinéenne, contre moins de 500 000 personnes selon les forces de l’ordre – s’est dans un premier temps déroulé, sans incident notable. C’est sur le chemin du retour que les violences ont éclaté. (...)

Des sources concordantes ont indiqué qu’un jeune homme a été tué et plusieurs autres personnes blessées mardi à Conakry après une manifestation de centaines de milliers de partisans de l’opposition guinéenne.

Lundi 16 août, le rassemblement – de 700 000 personnes selon Cellou Dalein Diallo, le chef de l’opposition guinéenne, contre moins de 500 000 personnes selon les forces de l’ordre – s’est dans un premier temps déroulé, sans incident notable. C’est sur le chemin du retour que les violences ont éclaté.

Thierno Hamidou Diallo, 21 ans, « a reçu une balle en pleine poitrine tirée par un agent des forces de l’ordre alors qu’il était assis sur le balcon de son appartement à Bambéto sur l’autoroute Le Prince », en banlieue de Conakry, a affirmé son frère, Mamadou Dian Diallo.

« Moi-même j’ai entendu le coup de feu mais je ne pouvais pas imaginer que son auteur visait mon frère », a-t-il expliqué, indiquant avoir déjà perdu un de ses frères en 2013 dans des manifestations politiques.

Un mort et plus de dix blessés

Le ministre de la Sécurité Abdoul Kabélè Camara a confirmé, dans une déclaration lue dans la soirée à la télévision d’Etat, que des troubles avaient éclaté en fin d’après-midi « aux alentours du rond-point de Bambéto, entraînant une intervention de la police au cours de laquelle « deux cas de blessures graves par balles, dont un mortel, ont été enregistrés ».

L’auteur présumé des tirs, un capitaine de police a été identifié et interpellé et « mis immédiatement à la disposition de la Direction centrale de la police judiciaire », a affirmé le ministre, exprimant les regrets des forces de sécurité « malgré les consignes strictes données ».

Outre ce décès, le gouvernement a fait état de douze blessés et six interpellations.

« Nous allons porter plainte contre X. Même si nos plaintes n’ont jamais été acceptées par les tribunaux guinéens depuis que M. Alpha Condé a pris le pouvoir, nous allons nous battre encore contre cet état de fait », a déclaré Cellou Dalein Diallo qui a par ailleurs présenté ses condoléances à la famille de la victime et demandé aux jeunes de quitter les rues.

Rassembement de l’opposition

Dans l’après-midi, la manifestation proprement dite, sur 15 km, de la banlieue vers le centre-ville, pour terminer à l’Esplanade du stade du 28 septembre, s’est achevée par un meeting géant.

Outre Cellou Dalein Diallo, chef de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), deux autres candidats malheureux à l’élection présidentielle d’octobre 2015 – Faya Millimono, du Bloc libéral (BL), et Papa Koly Kourouma, de Génération pour la réconciliation, l’unité et la prospérité (Grup) – se trouvaient parmi les dirigeants présents dans le cortège.

« Alpha démission ! Alpha incapable ! Alpha ça suffit ! Alpha tu ne peux pas ! Les étudiants chôment, nous voulons du travail », scandait la foule, parmi laquelle on pouvait lire sur des pancartes : « Mort à la dictature », « Non à la stigmatisation », « A bas l’ethnocentrisme » ou encore « Vive la démocratie ».

Cellou Dalein Diallo a salué une « grandiose mobilisation », preuve selon lui du « rejet de la dictature et la mauvaise gouvernance de M. Alpha Condé ».

Le président Condé « a mis tout le monde au chômage, il a chassé les miniers, dont Rio Tinto et Vale qui étaient les seuls capables de créer des emplois et d’offrir à notre jeunesse des emplois décents, ils ont tous fermé leurs portes et quitté la Guinée », a-t-il encore affirmé.

M. Diallo faisait notamment référence au gigantesque projet de Simandou, gisement de minerai de fer dans le sud du pays, dont le groupe minier britannico-australien Rio Tinto a reconnu en juillet qu’il ne pourrait le mener à bien en l’état actuel des cours mondiaux.

Metronews.fr


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