HWR : Le Burundi devrait traduire en justice Rwasa Agathon et Pasteur Habimana

Redigé par IGIHE
Le 15 août 2014 à 10:36

Les autorités burundaises devraient exiger des comptes aux responsables du massacre de réfugiés congolais perpétré en 2004. Plus de 150 réfugiés, dont la plupart étaient des femmes et des enfants, ont été tués et plus de cent autres ont été blessés, le 13 août 2004 à Gatumba.
Selon le rapport de Human Rights Watch, toutes les victimes étaient de l’ethnie Banyamulenge – des Tutsi congolais de la province du Sud Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo. Ils avaient fui le conflit armé (...)

Les autorités burundaises devraient exiger des comptes aux responsables du massacre de réfugiés congolais perpétré en 2004. Plus de 150 réfugiés, dont la plupart étaient des femmes et des enfants, ont été tués et plus de cent autres ont été blessés, le 13 août 2004 à Gatumba.

Selon le rapport de Human Rights Watch, toutes les victimes étaient de l’ethnie Banyamulenge – des Tutsi congolais de la province du Sud Kivu, située dans l’est de la République démocratique du Congo. Ils avaient fui le conflit armé sévissant en RD Congo et vivaient dans un camp de réfugiés dans la ville burundaise de Gatumba, proche de la frontière congolaise.

« Le massacre de Gatumba était une attaque directe et délibérée contre des civils non armés », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les meurtres ont été bien documentés, et pourtant dix ans plus tard personne n’a encore été traduit en justice. »

Le gouvernement burundais devrait marquer cet anniversaire en montrant son engagement à mettre fin à l’impunité pour les meurtres commis à Gatumba et les autres crimes graves à l’encontre de civils non armés, selon Human Rights Watch.
Les principaux attaquants étaient des membres des Forces nationales de libération (FNL).

Pasteur Habimana

Peu après le massacre, les FNL ont endossé la responsabilité de l’attaque. Leur porte-parole à l’époque, Pasteur Habimana, l’a justifiée en prétendant que le camp abritait des combattants et que les réfugiés étaient armés. Il a également suggéré que l’attaque était une réponse aux meurtres de milliers de civils au Burundi commis au cours des années précédentes et a invoqué la légitime défense. Plusieurs années plus tard, cependant, il a nié avoir dit que les FNL avaient été responsables du massacre.

En 2004, les autorités burundaises ont émis des mandats d’arrêt contre Habimana et le dirigeant des FNL, Agathon Rwasa, mais aucun des deux hommes n’a été arrêté.

Rwasa Agathon

Le dixième anniversaire du massacre arrive juste trois mois après que le Burundi a adopté une loi créant une Commission vérité et réconciliation pour les violations graves des droits humains et du droit international humanitaire commises entre 1962 et 2008. Des dizaines de milliers de personnes ont été tuées au Burundi durant cette période, dans de nombreux cas dans des attaques à caractère ethnique. S’il y a eu de nombreux massacres de grande ampleur pendant la guerre, qui a commencé en 1993, le massacre de Gatumba se distingue comme l’une des attaques les plus importantes des dernières années.


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