Il y a plein de Jérôme Cahuzac en Algérie

Redigé par Slate afrique
Le 6 avril 2013 à 10:19

Gangrené par la corruption, l’Algérie attend toujours son scandale politico-financier capable de faire bouger les lignes.
« Jérôme Cahuzac n’est pas mort », lit-on sur le site d’information le MatinDZ. Un brin provocant ce titre. L’auteur de l’article s’en défend. C’est juste sa façon de dire que des hommes comme l’ex-ministre français délégué au Budget, il en existe des milliers. Pas seulement en Algérie, mais sur toutes les terres où l’homme a trouvé refuge.
Alors pouquoi traîner dans la boue un homme qui, (...)

Gangrené par la corruption, l’Algérie attend toujours son scandale politico-financier capable de faire bouger les lignes.

« Jérôme Cahuzac n’est pas mort », lit-on sur le site d’information le MatinDZ. Un brin provocant ce titre. L’auteur de l’article s’en défend. C’est juste sa façon de dire que des hommes comme l’ex-ministre français délégué au Budget, il en existe des milliers. Pas seulement en Algérie, mais sur toutes les terres où l’homme a trouvé refuge.

Alors pouquoi traîner dans la boue un homme qui, finalement, ressemble à tous les autres, s’interroge le Matindz. Adepte de la réthorique du « tous pourris », « tous menteurs », le journaliste en vient même à dénoncer la bronca qu’a suscité l’affaire Cahuzac :

« Comment et pour quelle raison peut-on mettre au pilori un homme, un père de famille qui n’a pas été plus dégueulasse que d’autres ? »

Avant de poursuivre :

« Il est hors de question de défendre un voleur. Ce n’est pas le propos de ce papier. Nous défendons, ici, la moralité d’un homme qui ressemble aux hommes. »

Comme l’explique un article du quotidien d’Oran, les Algériens sont habitués à voir leurs représentants englués dans des affaires de ce genre. La corruption et les affaires de gros sous sont monnaie courante.

Si ces affaires mettent en cause une minorité de personnes, ce sont au final tous les Algériens et l’Etat qui paient le tribut de cette défiance grandissante. Un mal qui gangrène le pays depuis plusieurs décennies.

« Ce qui est malheureux dans tout cela, c’est qu’à cause de cette poignée de personnes corrompues, c’est tous les Algériens qui passent à la moulinette, c’est aussi l’Etat algérien dans toute sa globalité qui est désigné comme l’est la mafia, et à chaque tournant de rue, le simple Algérien sera suspect pour le commun des mortels des pays ou nous nous déplaçons et ou nous avons l’habitude d’aller pour une raison ou une autre. »

Sur le site du quotidien francophone El Watan, un autre journaliste déplore que les affaires de corruption n’aient pas le même échos en Algérie. Il prend l’exemple de l’affaire Cahuzac qui, selon lui, ne restera pas sans suites. Contrairement à ce qui se passe en Algérie.

« Chez nous, l’affaire Sonatrach n’a rien remué du tout dans les hautes sphères, bien qu’elle ait été largement abordée par la presse écrite indépendante. Une affaire de corruption succède à une autre sans que les lignes bougent. A croire que dans notre pays la presse a beau parler, elle ne changera rien. »

Lu sur Quotidien d’Oran, El Watan, Le Matin DZ


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