Ce mercredi 21 décembre 2016, l’Association Ishyo arts a organisé une rencontre d’artistes et de délégués nationaux des institutions publiques et internationales ayant la culture dans leurs attributions au Lemigo Hotel.

La rencontre avait pour but d’alerter les intervenants dans le secteur de la culture sur la nécessité de dresser un état des lieux des lieux des arts et de la culture, une sorte d’évaluation des politiques culturelles dans le pays.

Carole Karemera (Ishyo), Dounia Benslimane (Racines-Maroc) et Joshua Nyapimbi ( Nhimbe Trust -Zimbabwe) : Les arts et la culture pour le panafricanisme en action
Le Mapping culturel

"Ici une question essentielle se pose : quel est la part donnée à la culture dans le développement du pays ? Nous allons faire un plan d’action qui intégrera la culture dans la nouvelle vision 2050", confie Carole Karemera, directrice et fondatrice d’Ishyo arts.

Le souci de cette dernière est de dresser un mapping culturel, une sorte de carte culturelle qui répertorie les artistes domaine par domaine et une description détaillée de leurs activités. Pour attirer les investisseurs en la matière, il importe, a-t-elle dit, de jeter des stratégies visant "une reconnaissance officielle du métier d’artiste".

C’est très difficile de faire un plaidoyer des artistes dans les conditions actuelles rwandaises où l’artiste est pris pour un troubadour, a-t-elle semblé dire.

La lutte de Carole, elle la partage avec d’autres ONGs culturelles africaines. Certaines sont à un niveau plus avancé que d’autres. Mais toutes affirment faire un prolongement et un appui libre des politiques officielles poursuivies par les régimes en place dans leurs pays.

"Nous faisons un plaidoyer des artistes musiciens zimbabwéens au près des Banques qui leur prêtent de l’argent pour leurs déplacements artistiques. Il en est de même pour les artistes qui doivent écouler leurs produits artisanaux. Nous les recommendons aux banques locales qui financent les activités de production et de commercialisation de ces produits et nous menons une campagne d’affirmation de la qualité de ces oeuvres d’art. Enfin, nous protégeons la propriété intellectuelle de ces artistes", a dit Joshua Nyapimbi, fondateur de Nhimbe Trust, une ONG culturelle zimbabwéenne invitée à la rencontre de Kigali organisée par ISHYO Art.

Joshua : l’Art orienté vers le business
Cette rencontre culturelle de Kigali a sonné comme un appel au panafricanisme, à la rencontre des cultures africaines.

"Nos pays africains ont des similitudes culturelles. Il y a une disposition commune à tous les nations africaines à placer l’individu au centre des préoccupations culturelles. Les Africains vivent des valeurs culturelles similaires", croit la marocaine Dunia Benslimane, déléguée de Racines, une ONG marocaine, trouvant par là que la coopération interafricaine en matière de culture est rendue aisée.

"Nous avons organisé deux états généraux de la culture au Maroc. La cartographie culturelle et artistique est déjà réalisée. Nous avons dressé un database des artistes", a dit Benslimane trouvant que le pas franchi par Racine revient à démocratiser les habitudes culturelles des citoyens marocains.

Carole Karemera, quant à elle, lutte contre une certaine conception négligée de la culture et des arts. Elle plaide pour des palais et des espaces de culture.

Carole
"Tout doit être fait pour promouvoir les artistes pour, à la fin, faire des citoyens culturellement épanouis. Le Mapping de la culture et des arts que nous entendons dresser permettra aux investisseurs dans l’industrie culturelle de se déployer dans le secteur et de faire des choix informés", a dit Carole Karemera qui se bec et ongle pour sensibiliser les autorités municipales à mettre à la disposition des artistes des espaces verts et des autres Car Free Zone pour des manifestations artistiques dont le théâtre de rue et autres.