Après des années de polémique, le ministère israélien de la Santé a reconnu avoir contraint des Éthiopiennes juives à prendre un contraceptif avant de les autoriser à immigrer. Sans les informer des risques.
C’est une enquête diffusée en décembre 2012 par la chaîne éducative israélienne IETV qui a ravivé les soupçons. Interrogées par le journaliste Gal Gabbaï, plusieurs femmes d’origine éthiopienne y racontent l’odieux chantage auquel elles ont été soumises il y a huit ans.

Une Israélienne de la communauté éthiopienne manifeste pour le regroupement familial, en 2010. © Menahem Kahana/AFP
Pour obtenir le droit d’immigrer en Israël, elles ont été contraintes, affirment-elles, de recevoir une injection de Depo-Provera, un contraceptif supposé les rendre parfaitement stériles pendant trois mois.
Mais leur calvaire ne s’est pas arrêté à leur départ des camps de transit éthiopiens. Arrivées en Terre promise, ces femmes se seraient vu administrer le même traitement à plusieurs reprises par des représentants du Joint Distribution Committee (JDC), une ONG américaine d’aide aux réfugiés juifs, assistés par le ministère israélien de la Santé.
Le résultat est édifiant. D’après Gal Gabbaï, le taux de natalité au sein de la communauté falasha d’Israël aurait chuté de 50 % au cours de la décennie écoulée.
Négationnisme
À aucun moment ces immigrantes n’ont été alertées des risques encourus en cas d’usage prolongé du Depo-Provera (ostéoporose et naissances prématurées notamment). Certaines d’entre elles ont préféré ne rien dévoiler à leur époux, de crainte d’éveiller sa colère.
Pendant de longues années, l’État hébreu a nié en bloc les accusations portées à son encontre. Jusqu’à ce que la télévision israélienne diffuse une lettre dans laquelle le ministère de la Santé félicite le JDC d’avoir imposé le contraceptif à 30 % des nouvelles immigrantes africaines. Secouée par ces révélations, l’Association pour les droits civiques en Israël (Acri) a alors exigé des explications du gouvernement.
Le ministère de la Santé a réagi en demandant l’arrêt immédiat de la contraception sans le consentement des femmes concernées.
Un aveu à demi-mot qui témoigne des humiliations et discriminations infligées à la communauté juive éthiopienne (120 000 personnes) depuis son installation en Israël, au début des années 1980.
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