Le procès de Jean-Pierre Bemba a repris, mardi 1er mai, devant les juges de la Cour pénale internationale (CPI) qui ont commencé l’audition de cinq témoins, appelés par les représentants des victimes. Deux des victimes déposeront sous serment et trois autres pourront simplement faire « valoir leurs vues » devant la chambre de première instance.
La victime V1 a tenu à déposer publiquement. Une quasi-exception, dans un procès où la majorité des dépositions ont été entendues à huis clos. V1 a voulu déposer sans « qu’on altère [son] image et [sa] voix ». V1, victime de viols, explique que « dans ma communauté, je ne suis pas considérée comme un être humain. J’ai été traitée comme une bête de somme. Je ne peux pas vivre comme toutes les autres filles de mon âge. Avant ces événements, j’étais une femme digne, je pouvais avoir une famille digne, mais j’ai perdu ma dignité. C’est pourquoi, j’ai demandé à témoigner publiquement ».
Au début de l’année 2003, V1 a été violée à deux reprises. La première fois, c’est un officier qui lui a sauvé la vie. « Ils ont voulu m’abattre, mais il les a dissuadés. Il leur a dit qu’il avait besoin de moi pour pouvoir piller les maisons. » Plus tard, V1 est de nouveau piégée par des miliciens, des hommes qui venaient du Congo et parlaient lingala, affirme-t-elle, comme les soldats du Mouvement pour la Libération du Congo (MLC) de l’accusé, Jean-Pierre Bemba.
« L’un des soldats s’est servi de son couteau pour enlever mes sous-vêtements et ils ont abusé de moi, raconte-t-elle. Cela se faisait à tour de rôle et à volonté ». Douze soldats, armés de fusils, tiennent la jeune femme au sol. « L’un était sur mon bras, d’autres étaient sur mes pieds et ils ont commencé à coucher avec moi sauvagement. C’est suite à cela que j’ai commencé à vomir, pour finalement perdre connaissance ». Depuis ce jour, V1 affirme être stigmatisée.
L’audition des victimes se poursuit à La Haye. Après ces témoignages, ce sera au tour de la défense de présenter ses témoins. Les avocats de Jean-Pierre Bemba ont suggéré de commencer début août et annoncé qu’il leur faudrait deux ans.
Le procès de Jean-Pierre Bemba, poursuivi pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis en Centrafrique en 2002 et 2003, a débuté le 22 novembre 2010.
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