Le Président de la République Paul Kagame fait une habitude de donner une conférence de presse juste à la clôture du Dialogue National annuel. Au cours de la Conférence de presse de ce vendredi 16 décembre 2016, les journalistes lui ont demandé de s’exprimer sur les intérêts bancaires élevés que pratiques les banques commerciales locales, sur les conditions de vie rurales encore dures alors que le train de développement est en général positivement rapide, sur la flambée des prix sur le marché et l’état de santé du franc rwandais.

"Si tu fais un sondage d’opinion populaire, la plupart des citoyens vous disent qu’en rapport avec les condions de vie d’il y a dix ans, une nette évolution est observée. Ceci en soi donne de l’espoir surtout que ces témoignages ont été solennellement entendus au cours de ce 14ème Dialogue National qui s’achève. La plupart ont déclaré qu’auparavant ils n’avaient rien, mais que maintenant ils élèvent des vaches, qu’ils cultivent pour le marché, qu’ils ont pu fonder leurs familles",

a dit le Président Paul Kagame répondant à la question des journalistes, histoire de leur dire que, sans contredit, les politiques d’assistance menées par le Gouvernement au profit des catégories sociales ciblées ont impacté sérieusement sur l’évolution des conditions de vie des citoyens rwandais, surtout ceux-là, plus d’un million, qui étaient dans l’indigence.

Il s’est mis d’accord avec les journalistes qui observent que les intérêts bancaires sont très élevés au point qu’ils deviennent un frein au développement du pays. Mais le Président a sa façon d’apprécier cette situation montrant que contrairement aux régimes précedents, la libéralisation du commerce et des mentalités a fait que le portefeuille du crédit dans les banques commerciales du pays est très sollicité actuellement.

"Le crédit bancaire actuel est très cher. Il ne l’était pas avant pour la bonne raison qu’il n’existait pas. Oui, actuellement il est très cher en terme d’intérêt. Il y a beaucoup de demandeurs du crédit. La suite à faire c’est d’augmenter le nombre de demandeurs d’emprunts, de baisser les taux d’intérêt et de voir dans quelle mesure ces emprunts pourraient être investis dans des secteurs hautement lucratifs à l’intérieur du pays, dans la région et au delà", a-t-il dit montrant ainsi qu’avec le marché boursier de Kigali, l’épargne publique commence à grossir au point que dans les jours à venir, les taux d’intérêts bancaires pourront être rabattus à la grande satisfaction des consommateurs de crédits.

La philosophie du développement rapide

"Quand on regarde de très près, tous les secteurs économiques se développement quoiqu’à des rythmes différents. Tout ce que nous souhaitons c’est que le rythme soit rapide et que cela s’étende sur tous les Rwandais. ça c’est un souhait. Nous parlions des fermiers agricoles et des éleveurs ; les hommes d’affaires et autres individus pleins d’initiatives de création d’emplois et créateurs de produits commerciaux divers.

A ceux-là nous pouvons leur donner un appui financier pour qu’ils produisent davantage de biens qui doivent être consommés pas beaucoup d’individus", a dit Paul Kagame montrant son souci de voir les Rwandais produire beaucoup pour satisfaire le marché intérieur et pouvoir exporter plus afin de réduire sensiblement le déficit criant de la balance commerciale qu’affiche le Rwanda.

Taux d’intérêt excessivement élevés

La question des taux d’intérêt exigés des emprunts bancaires est épineuse dans le pays.Alors qu’il présentait l’état de santé de l’économie rwandaise en cet Août dernier, le Gouverneur de la Banque Centrale (BNR), John Rwangombwa, a annoncé que le Taux directeur de la BNR est de 6.5% mais que le demandeur du crédit peut le rembourser moyennant un taux qui va à quelque 20% avec un taux moyen de 17%.