Kagame : Souci d’indépendance économique et de mécanismes égalitaires du commerce nord-sud

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 2 janvier 2013 à 11:13

Dans le discours de Kagame sur l’Etat de la nation, il est mis de l’insistance sur ce souci d’indépendance économique mais aussi de surinvestissement étranger au Rwanda comme facteurs clé d’équilibre de la balance du commerce extérieur rwandais.
Il a donné des chiffres fiables du volume des investissements privés au Rwanda en 2012, 570 millions de dollars investis montrent un travail de titan abattu par la RDB/Rwanda Development Board au cours de cette année. D’autres sources montrent une obsession à (...)

Dans le discours de Kagame sur l’Etat de la nation, il est mis de l’insistance sur ce souci d’indépendance économique mais aussi de surinvestissement étranger au Rwanda comme facteurs clé d’équilibre de la balance du commerce extérieur rwandais.

Il a donné des chiffres fiables du volume des investissements privés au Rwanda en 2012, 570 millions de dollars investis montrent un travail de titan abattu par la RDB/Rwanda Development Board au cours de cette année.
D’autres sources montrent une obsession à exploiter le sous sol rwandais pour d’essentielles exportations de minerais purifiés afin d’équilibrer la balance commerciale du Rwanda.

En effet, dans son discours sur l’Etat de la Nation de ce 31 décembre 2012 au Parlement rwandais, il a montré que ce secteur minier est venu en deuxième lieu après le tourisme en matière de rentrée de devises :

« Le secteur minier a fait des rentrées en devises de 128 millions de dollars en l’an 2012. Il est constatable que dans les jours à venir, cette production s’accroîtra davantage et créera beaucoup d’emplois. Les hôtels et le tourisme ont fait des rentrées de l’ordre de 232 millions de dollars jusqu’en Octobre 2012… », a-t-il déclaré.

De variées stratégies entreprises tendant vers une amélioration de l’environnement des affaires

Kagame a compris que pour réaliser son souci de véritable indépendance économique, il doit entreprendre en synergie de nombreux chantiers et faire un suivi périodique pour vérifier si ces chantiers avancent au même rythme pour arriver au résultat attendu : rayonnement du jeu capitaliste parfait.

Il a compris la force de ses opposants politiques qui réside dans le fait que la société rwandaise a deux registres de développement : les centres urbains peu nombreux qui pratiques peu ou prou les règles de l’économie de marché et le trop plein rural stagnant dans une économie de subsistance.

Pour renverser cette tendance, ses stratèges économistes vont lui conseiller d’ouvrir le pays au business en privatisant tout et souvent à vil prix. Tout le monde est à même de faire des activités lucratives. L’important est d’avoir des atouts intellectuels pour y arriver.

D’où les chantiers qui naissent et pour lesquels on fait peu de publicité.
Le chantier ‘‘Education pour tous’’ dit 12YBE avec une prédilection de formation en carrières professionnelles (TVET) sera réalisé avec satisfaction. Tout jeune pourra parfaire son cycle d’enseignement secondaire à moindre frais. Le bagage qu’il en tirera pourra l’aider à entrer dans la jungle économique et bien s’y comporter. D’où le projet ‘Hanga umurimo’ où on sensibilise les jeunes à plus de créativité pour initier leurs propres fonds de commerce.

Le chantier de Building Capacity du Secteur privé sera le prélude à l’attraction des investissements privés locaux et étrangers. Tout est bien organisé au point que tout investisseur qui a ses armes sait choisir le secteur de son choix.

Parallèlement, le chantier Electrification du monde rural. Est-il à ses débuts ? Mais il avance d’une façon fulgurante. En fait, Kagame a vu loin. Il a sondé la psychologie du citoyen rwandais qui veut consommer tout ce qui est moderne et hygiénique.

Le regroupement en agglomérations semi urbanisées dites Umudugudu est immédiatement complété par le raccordement des ménages en eau et électricité.

« Le nouveau citoyen rwandais est différent de celui que nous connaissions avant. Ce dernier n’avait jamais des ambitions. Il ne vivait que pour ses enfants pour qui il se coupait en quatre afin qu’ils accèdent à l’école secondaire et vivent mieux. Aujourd’hui, même le paysan rwandais est ambitieux. Il veut vivre décemment pour pouvoir faire vivre et éduquer ses enfants », a confié un sociologue rwandais qui a eu le temps de circuler dans les coins du pays et a constaté cette mutation sociale.

Au-delà de tout ceci, il est intéressant de voir comment ce paysan comprend qu’il doit collaborer avec des banques ou des institutions de microfinance pour plus de productivité de son jardin potager ou fruitier (tomates, ananas, mais, petit pois…)

Tout va bien. Cependant, les pouvoirs publics qui se félicitent de voir que le secteur bancaire et financier a percé dans tout le pays avec l’octroi de crédits de l’ordre de 440 milliards de Frw (environ 700 millions de dollars) devraient multiplier par 5 le nombre d’encadreurs agrovétérinaires chévronnés dans chaque cellule administrative du pays.

« Il est important que le Gouvernement central ne continue pas à avoir peur de dépenses sociales car il gagnera davantage dans son assiette fiscale. Les paysans actuels ne comprennent pas encore la rentabilité de petites fermes sur de petits espaces comme le poulailler, la porcherie, la pisciculture et les étangs, le clapier, des potagers améliorés. A voir la taille du Rwanda, seules ces activités sont praticables mais elles demandent pour les paysans rwandais un encadrement d’experts qui se commettent à leur tâche. Je crains que Kagame qui signe des contrats de performance avec les Maires de district devait plutôt créer un département d’agronomie assez outillé au niveau de chaque cellule administrative du pays et de faire signer le chef agronome ces fameux contrats de performance. Vous verrez alors comment de nombreux crédits seront sollicités dans les Coopératives SACCO (Coopératives d’Epargne et de Crédits des paysans et des enseignants) ou dans les Banques populaires et autres banques commerciales du pays », a confié à IGIHE un consultant économiste agricole qui connaît très bien combien aider le paysan rwandais consentant à décoller économiquement est aisé.

Alors, parle-t-on de Programme national de réduction de la pauvreté ?

Non, il faut plutôt parler de programme de mise en route du développement intégré. Toutes les circonstances favorables et infrastructures de base sont à la portée de tous les citoyens. Il ne manque rien qu’un déclic. Cela demande une planification et des équipes nationales d’experts en divers domaines qui deviendraient des chercheurs et leaders d’opinion en matière d’urbanisation du secteur rural.


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