Kirehe : problèmes fonciers, casse-tête pour les survivants du génocide

Redigé par Olivier Rubibi
Le 3 janvier 2013 à 02:13

Dix neuf ans après le génocide des Tutsi d’avril-juin 1994, des orphelins continuent de prier les dirigeants pour qu’ils leur remettent les propriétés de leurs parents. Pourtant rien n’y fait.
IGIHE a visité Uwantege Claire,22 ans, une orpheline de génocide qui a vu la propriété de ses parents arraisonnée par les dirigeants de base de District Kirehe, Sud- Est du Pays. Elle a confié à IGIHE que la propriété de ses parents à été cédée à un certain Hassan.
L’orpheline a porté plainte de ce cas aux (...)

Dix neuf ans après le génocide des Tutsi d’avril-juin 1994, des orphelins continuent de prier les dirigeants pour qu’ils leur remettent les propriétés de leurs parents. Pourtant rien n’y fait.

IGIHE a visité Uwantege Claire,22 ans, une orpheline de génocide qui a vu la propriété de ses parents arraisonnée par les dirigeants de base de District Kirehe, Sud- Est du Pays. Elle a confié à IGIHE que la propriété de ses parents à été cédée à un certain Hassan.

L’orpheline a porté plainte de ce cas aux autorités de district Kirehe qui lui ont promis que la propriété lui sera rétrocédée en juillet 2012. « Pourtant l’année se termine sans que cela soit fait », a-t-elle confié à IGIHE.

Uwantege dit que la propriété familiale lui a été prise en 1998. « Les voisins ont conseillé aux dirigeants de base de ne pas céder cette propriété leur disant qu’elle appartient à la famille Baramba dont les enfants restent en vie mais les dirigeants ne les ont pas écoutés », a-t-elle déclaré à IGIHE.

Son cas a été exposé au cours d’une assemblée populaire tenue dans le terrain de récréation de la Cellule Nyabigega. Uwantege rapporte que ce jour-là, elle a été houspillée. On lui disait qu’elle était encore élève, que son problème sera résolu quand elle aura terminé ses études.

Au terme de ses études, elle a reposé son cas comme on le lui avait promis. Elle dit s’être entretenue avec le Maire de District Kirehe, M. Protais Murayire, à propos de son cas. C’est ce Maire qui lui a promis que son cas devait être réglé en juillet de l’année passée. Ceci n’a pas encore été fait.

Le Maire a déclaré à IGIHE que le district connait un cuisant contentieux foncier. Au sortir du génocide des Tutsi de 1994, 35 propriétés appartenant aux orphelins de génocide et apparemment laissées en déshérence ont été cédées aux familles qui n’avaient pas où vivre.

« Le cas UWANTEGE, nous le connaissons très bien. Nous voulons qu’il soit traité avec les autres cas similaires. Nous y allons très prudemment pour que personne ne s’estime lésé. Ce sont des cas très sensibles mais nous tenons à ce que les droits de ces orphelins soient réparés », a déclaré Murayire Protais.

Une récente étude menée par l’AERG/ Association des Etudiants Rescapés du Génocide montre que les injustices que subissent les orphelins du génocide sont parmi les facteurs principaux qui accroissent le traumatisme et une profonde tristesse des orphelins du génocide.

Il se constate qu’après la clôture des travaux des juridictions Gacaca, les survivants du génocide connaissent toujours les procès relatifs au problème foncier.


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