Avortement sélectif : il touche aussi l’Europe

Redigé par top santé
Le 16 décembre 2013 à 01:20

« L’avortement sélectif n’est plus le propre de l’Asie. Désormais, le phénomène touche aussi l’Europe, à l’Ouest des Balkans et au Sud du Caucase ». C’est ce que nous apprend une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) sur « la masculinisation des naissances en Europe ». En se penchant sur la démographie dans les pays d’Europe orientale, les chercheurs de l’Ined se sont rendus compte que dans certains pays, notamment l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, il naît entre 110 et 117 garçons (...)


« L’avortement sélectif n’est plus le propre de l’Asie. Désormais, le phénomène touche aussi l’Europe, à l’Ouest des Balkans et au Sud du Caucase ». C’est ce que nous apprend une étude de l’Institut national d’études démographiques (Ined) sur « la masculinisation des naissances en Europe ».

En se penchant sur la démographie dans les pays d’Europe orientale, les chercheurs de l’Ined se sont rendus compte que dans certains pays, notamment l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie, il naît entre 110 et 117 garçons pour 100 filles. « Or, le rapport est considéré comme déséquilibré dès qu’il est de 105 naissances de garçons pour 100 naissances de filles » expliquent les chercheurs. « C’est en Azerbaïdjan qu’il est le plus élevé (proche de 117), ce qui en fait le deuxième pays au monde après la Chine en termes d’importance du déséquilibre des sexes à la naissance ».

Les chercheurs attribuent cette augmentation de la proportion de garçons à la naissance à la combinaison de trois facteurs : la préférence traditionnelle pour les naissances masculines, l’accès aux technologies nécessaires à la sélection prénatale (principalement, l’échographie et l’avortement) et l’effet aggravant de la baisse de la fécondité.

« Tout nous porte à croire qu’une part significative de conceptions féminines ne sont pas arrivées à terme en raison d’interruptions volontaires de grossesse. L’ouverture des frontières au début des années 1990 a permis l’importation de matériels d’échographie plus performants et encouragé l’ouverture de cliniques privées offrant des services de santé reproductive adaptés à la demande d’une société où les valeurs patriarcales sont restées très fortes. »

En Inde, pour tenter de rééquilibrer le nombre de naissances de filles, les médecins ont interdiction depuis 1994, de révéler le sexe de l’enfant aux parents. Dans les Pays d’Europe occidentale, où la famille continue de reposer sur la lignée masculine traditionnelle, les gouvernements ne semblent guère avoir envie de se mobiliser pour l’instant autour de la question de l’avortement sélectif.


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