L’association des professeurs et des chercheurs de l’Université Nationale du Rwanda, UNR en sigle, a officiellement demandé pardon à la population rwandaise pour le rôle joué par leurs collègues dans la préparation et l’exécution du génocide perpétré contre les Tutsi en 1994.

La cérémonie a eu lieu samedi le 21 avril 2012 à l’inhumation de 15 restes des victimes de ce génocide. Ces corps ont été découverts vers la fin de l’année dernière.

Docteur Charles Karangwa, président de cette association, a indiqué que les professeurs et les chercheurs de cette Université sont humiliés à cause du rôle prépondérant de leurs collègues dans la préparation et l’exécution du génocide.

Il a cité l’exemple de Théodore Sindikubwabo, un ancien médecin de l’hôpital universitaire de Butare, qui était devenu président du gouvernement génocidaire et de Léon Mugesera, qui avait donné l’idée de tuer les Tutsi en les faisant passer par un raccourci afin de les renvoyer chez eux en Abyssinie. Ces deux exemples font leur honte raison pour laquelle ils ont demandé pardon. 

Docteur Karangwa a dit : « Au nom de tout le personnel de l’Université, je demande pardon parce que nos collègues nous ont souillés, par ce geste, nous serons déchargés ».

Le recteur de l’UNR, le Professeur Silas Lwakabamba, a fait savoir cette université a mis sur pied le « Center for Conflict Management », CCM en sigle, (Centre de Résolution des Conflits) comme un moyen de lutter contre l’idéologie du génocide et des actions en faveur des rescapés du génocide dans le cadre de se racheter à cause du rôle de leurs prédécesseurs dans la préparation et l’exécution du génocide.

Le secrétaire d’Etat au ministère de l’éducation en charge de l’enseignement primaire et secondaire, Docteur Mathias Harebamungu a dit que l’université, pour faire la différence d’avec ses prédécesseurs qui ont endeuillé le pays par le génocide, doit redoubler d’efforts en publiant des livres rectifiant l’histoire du Rwanda, qui a été expressément biaisée, en vue de brouiller l’avenir du Rwanda.

Signalons que les 15 corps ont été retrouvés alors que les gens cultivaient tout près du home appelé « Misereor » au sein de l’UNR, le 1 novembre 2011 et reposent désormais au site mémorial de l’UNR, où ils ont rejoint 550 autres.