Ce 31 mai 2016, le Personnel de la CNRU/Commission Nationale de l’UNESCO a visité le Centre Mémorial de Ntarama où sont inhumés plus de cinq mille corps de Tutsi massacrés en 1994. Les discours prononcés ce jour sont revenu sur la nécessité de combattre les négationnistes du génocide des Tutsi de 1994.

"Visiter ce Mémorial de Ntarama est très important. Il conserve une lourde et pénible histoire. Il nous donne une leçon qui nous incite à tout faire pour prévenir les divisionnismes qui ont endeuillé notre société. Cette visite est pour nous un engagement à combattre les révisionnistes et autres négationnistes du génocide qui veulent effacer tous les vestiges de ce génocide, soient-ils à l’intérieur du pays ou dans la diaspora", a dit Eliphaz Bahizi, Secrétaire Général de la Commission Nationale pour l’UNESCO.

Il a invité les survivants de ce génocide à redoubler d’espoir pour vivre surtout qu’ils sont soutenus par toute la société rwandaise.

"Jetez un regard en arrière et évaluez les progrès réalisés durant ces 22 ans. La Communauté internationale sollicite un partenariat avec le Rwanda mis sur la sellette pour sa bonne gouvernance. Le Rwanda doit cette citation en partie grâce au courage des survivants à lutter pour bien vivre pour ne pas être la risée de leurs anciens bourreaux", a ajouté Eliphaz Bahizi.

Angélique Mukabukizi, une rescapée du génocide des Tutsi vivant dans les parages du Mémorial a montré l’esprit général des Rwandais. Selon elle, il faut que le Rwanda se reconstruise. Pour cela, le pardon, il est nécessaire de l’accorder à ses bourreaux au moment où ces derniers le sollicitent auprès de leurs victimes.

Le Mémorial de génocide de Ntarama est construit sur le site de l’ancienne Centrale de la Paroisse de Nyamata à Ntarama qui avait accueilli à partir du 9 avril 1994 des milliers de réfugiés fuyant les atrocités des Interahamwe des environs. Ces derniers sont venus encercler ces réfugiés dans cette église pour les décimer complètement une semaine après, le 15 avril. Ces Interahamwe ont reçu le concours d’un détachement de l’armée d’alors venu expressément de la Ville de Kigali pour cette triste et cruelle besogne.

Massues, lances et poignards des Interahamwe alternaient avec armes à feu des militaires du Gén. Juvénal Habyarimana. D’autres atrocités commises ont été relevées par les témoignages des rescapés : Les tutsi réfugiés dans la Chapelle de Ntarama étaient brûlés vifs aux matelas et pétrole. Les bébés étaient fracassés contre les murs.