Le verdict n’est “pas une surprise”, a déclaré à la presse Boniface Twagirimana, vice-président des FDU, le parti dont Victoire Ingabire est la présidente, mais qui n’est pas agréé au Rwanda.

“Nous nous y attendions. La plupart de nos membres sont en prison. Nous n’allons pas abandonner le combat ”, a-t-il ajouté.

“Nos mots s’adressent à tous les membres des FDU-Inkingi ainsi qu’à tous les démocrates de quelque bord qu’ils soient, pour leur dire : ne vous découragez pas, c’est maintenant que le combat commence. Rien ne peut arrêter l’aspiration d’un peuple à la liberté et à la démocratie ”, indique un communiqué de ce parti qui est cantonné en exil.

“On est déçu bien sûr mais on va attendre le jugement écrit qui sera disponible à partir de l’année prochaine. On va le lire longuement et on va réfléchir à la suite”, a réagi pour sa part Maître Iain Edwards qui défend l’opposante.

L’avocat britannique avait annoncé à l’issue du procès de première instance son intention de porter l’affaire devant la Cour africaine des droits de l’Homme, à Arusha (Tanzanie) en cas d’échec de l’appel.

Victoire Ingabire a écopé d’une peine d’emprisonnement de 15 ans en appel. Ce verdict rendu le 13 décembre 2013 par la Cour Suprême vient aggraver le premier jugement rendu par la Haute Cour en date du 30 octobre 2012 qui était de huit ans.

Elle est reconnue coupable de chefs de “conspiration contre les autorités par le terrorisme et la guerre”, “minimisation du génocide” de 1994 et “propagation de rumeurs dans l’intention d’inciter le public à la violence”, chef dont elle avait été acquittée en première instance. \

Le procès devant la Cour Suprême avait débuté le 25 Mars 2013 suite à un double appel de l’accusation et de la défense.

Madame Victoire Ingabire se plaignait des lacunes du premier jugement. De son côté, l’accusation reprochait aux juges de première instance d’avoir été trop cléments dans leur verdict.

Victoire Ingabire est incarcérée à la prison centrale de Kigali (PCK) depuis le 14 octobre 2010. Elle est revenue au Rwanda début 2010 après plusieurs années d’exil aux Pays-Bas et a cherché en vain cette année-là à se présenter aux présidentielles.

Le jour même de son retour au Rwanda, après avoir déposé des fleurs à un mémorial du génocide à Kigali, elle avait demandé que les auteurs des crimes commis contre les Hutu en 1994 soient aussi jugés.

Kigali l’accuse d’avoir ainsi nié la réalité du génocide qui a fait plus d’un million de morts, essentiellement parmi les Tutsi. (Fin)