Avec des lois de plus en plus restrictives, au motif de lutte contre le terrorisme. Mais la vérité semble ailleurs.
Le Kenya s’est imposé comme un véritable hub technologique, et Nairobi, la capitale, est devenue en une dizaine d’années une sorte de Silicon Valley africaine. Ce pays a enclenché la dynamique de l’Internet dans toute la sous-région d’Afrique de l’Est, au point de compter près de 16 millions d’utilisateurs, selon des chiffres de l’autorité kényane de régulation de la communication, la CKK.

Si cela constitue un motif d’espoir et de fierté —et surtout représente un signe de dynamisme économique et de liberté—, voilà que de nouvelles inquiétudes apparaissent comme le souligne The East African.
En effet, le site du quotidien kényan dénonce les projets visant à renforcer la législation sur Internet partout en Afrique de l’Est. En un mot comme en mille, The East African s’interroge sur la surveillance d’Internet qui se met progressivement en place dans cette région, de la même façon que ce que l’on a pu observer récemment aux Etats-Unis, en France et dans d’autres pays européens.
En effet, depuis que le Kenya a mis en place, en janvier 2013, un dispositif de surveillance d’Internet censé détecter des actes de cybercriminalité, comme l’expliquaient les autorités du pays, la polémique n’a cessé d’enfler. Ainsi qu’on peut le lire sur le site d’Ecofin, les Kényans n’y voient rien d’autre qu’un outil pour les espionner. Même si le gouvernement, qui cherche à durcir davantage cette loi, considère qu’elle est nécessaire pour lutter contre les menaces terroristes auxquelles fait face le Kenya. L’attaque du centre commercial Westgate, à Nairobi, en septembre 2013, étant encore dans tous les esprits.
Or, une étude du Cipesa (une structure de recherche sur les politiques liées aux technologies de l’information et de la communication en Afrique de l’Est et australe), publiée le 23 mai dernier sur l’état des libertés sur Internet dans la région tend à démontrer le contraire.
« Les incidents provoqués par ces lois font penser que l’intérêt des autorités est davantage de contrôler les libertés publiques et la liberté d’expression que de véritablement lutter contre le terrorisme », soulignent les analystes du Cipesa.
Cette étude explique notamment que les lois kényanes comme celles adoptées en Ouganda mettent en avant des termes comme « sécurité nationale », « terrorisme », « division » avec une définition ambiguë. En gros, seul le pouvoir peut décider de ce qui relève de l’une ou l’autre de ces notions avec les risques de dérives que cela suppose, commente The East African.
En d’autres termes, la surveillance accrue d’Internet vise-t-elle à étouffer toute velléité de contestation sociale ? Ashnah Kalemera, co-auteure de l’étude du Cipesa estime qu’il est difficile de voir les choses sous cet angle tant que ne seront pas précisées les raisons et les circonstances dans lesquelles la surveillance peut se produire. Or, c’est là où le bât blesse.
En janvier 2013, le site kényan The Star estimait que cette surveillance d’Internet était un fiasco et une catastrophe. Surtout parce qu’il n’a jamais brillé par sa transparence.
StateAfrique
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