Les travaux du 13 ème Dialogue National sont à son second et dernier jour en ce 22 décembre 2015. La dernière communication est faite par le ministre de l’économie et Finance, M. Pierre Claver Gatete. Il relève un constat chiffré malheureux.

Selon le Ministre le Rwandais importe pour 3 dollars quand il n’exporte que pour un seul. Cette communication du Ministre a attiré l’attention des participants à ce treizième dialogue. Tous sont des décideurs politiques à différents niveaux de responsabilité.

Au moment où le Ministre de la Jeunesse et des TICs, Philbert Nsengimana, se perdait dans des considérations montrant les bienfaits de l’ère informatique en parlant de facilités comme des téléconférences ou ’creative économies’, Gatete a mis les participants devant un fait d’une grande triste réalité rwandais : le retard dans le décollage industriel du Rwanda.

Les rwandais consomment plus étranger qu’ils ne produisent. Des critiques ont fusé de partout mettant mal à l’aise beaucoup de ministres qui tentaient tant bien que mal de s’expliquer ou donner des réponses évasives.

"Nous avons beaucoup d’ingénieurs dans ce pays. Mais ils ne sont pas bien exploités par nos investisseurs. Il est bizarre de voir que nous consommons largement étranger alors que pour faire une marque déposée, il ne faut pas actuellement nécessairement inventer un produit entier. Il suffit de prendre un produit existant et lui ajouter une forme supplémentaire ou lui donner une autre qualité. Point c’est tout. C’est ce que font les pays émergeants ou les Nouveaux pays Industriels (NPI). Et ainsi on peut corriger cette balance commerciale extrêmement déficitaire", a dit le Sénateur Tite Rutaremara.

Une Dame originaire de Musanze réagit à la session pour attirer les potentiels investisseurs sur les richesses naturelles de cette région volcanique du Nord du pays : les laves volcaniques.

"Nous avons des richesses inespérées et en surnombre. Nous pouvons faire de ces laves volcaniques de beaux carreaux au lieu d’en importer des millions », a-t-elle dit indiquant des potentialités industrielles non exploitées au dépens d’un secteur de services d’importation très prospère.

« Il y a la nécessité de créer une usine textile dans le pays. On est obligé d’importer chaque année des habits usagés dits Second Hand pour 15 milliards de franc »,a dit le Ministre dans son exposé invitant des prospecteurs industriels à profiter de ce secteur en jachère.

Le Ministre est également revenu sur un secteur agricole en perte de vitesse qui « n’utilise que 16% de sémences sélectionnées et 14% d’engrais chimiques et de peu d’espaces irrigués- seuls 5.000 ha ».

« Après les titres fonciers offerts aux petits fermiers agricoles, il nous faut mécaniser l’agriculture liée à la consolidation des lopins de terre paysans », a-t-il dit évitant soigneusement d’incriminer le secteur bancaire qui semble désintéressé de ce secteur agricole encore archaïque et traditionnel.

Le ministre a montré que pour booster le secteur agricole du Rwanda, des infrastructures routières de desserte ont été construites et plusieurs centaines de kilomètres en cours. Il a parlé des routes de ceinture qui sont en construction dont celle de l’Ouest (Kamembe-Karongi-Rubavu), Nord-Est (Base-Butaro-Gicumbi) et Nyagatare-Rukomo et au Sud (Ngoma-Bugesera-Nyanza).

Lors de la clôture de ce 13ème Dialogue, les grandes recommandations sont revenues sur ce souci de volonté politique de relance de l’industrie rwandaise. La dixième recommandation insiste sur la dynamisation de l’épargne citoyenne et la septième sensibilise les opérateurs économiques rwandais à privilégier le commerce sud-sud égalitaire et très avantageux, essentiellement avec les pays de la sous- région.