Ils étaient en tout 2500 Burundais adeptes de la Prophétesse Eusébie qui avaient franchi la frontière rwandaise de Bugarama venant de Kamanyola en RDC en Février dernier. Ils disaient craindre pour leur sécurité dans le camp pour réfugiés de Kamanyola où ils étaient depuis 2013.

Pourquoi entrent-ils au Rwanda pour aussitôt en repartir pour leur pays ?
Les autorités du HCR et celles du Ministère rwandais de la gestion des désastres et des réfugiés ont été excédées par le fait que ces derniers n’acceptaient pas un enregistrement biométrique exigé et par le HCR et par les autorités rwandaises. Bien plus, leur croyance n’accepte pas qu’un enfant malade ou un autre membre soit soigné dans un centre de santé, que seule la vierge Marie doit le guérir.
Ont-ils, les 1600 qui sont finalement rentrés au pays, décidé de se faire rapatrier volontairement à cause de l’intransigence des officiels qui tenaient à tout prix à les voir se conformer aux conditions d’accueil ?

RDC/Massacre de Kamanyola : Les rescapés burundais entre la peur et la crise de confiance peu avant qu'ils ne prennent la direction de Bugarama au Rwanda

Le Haut Commissaire aux Réfugiés en visite dans la région reçoit les plaintes des autorités burundaises

"Des réfugiés burundais sont freinés par le Rwanda dans leur volonté d’être rapatriés", a dit Alain Diomède Nzeyimana, porte parole de la Presidence burundaise reprenant les plaintes du Président Pierre Nkurunziza à son hôte Philippe Grandi, Haut Commissaire des Nations Unies pour les Réfugiés qu’il venait de recevoir.

Pourtant le Haut Commissaire a montré que même si les relations entre les deux pays ne sont pas au beau fixe, que décidément "le HCR va tout faire pour que les dirigeants des deux pays se rencontrent et discutent de la question des réfugiés".

Mais Philippe Grandi a montré que le staff onusien au Rwanda suit la chose de très près, que jamais "Il n’y a pas eu de contrainte exercée contre les réfugiés burundais au Rwanda qui veulent rentrer dans leur pays (mais que) nous sommes contre le rapatriement forcé".
Dans un autre développement, la BBC Gahuzamiryango de ce mardi 10 avril s’est transportée au Parlement Burundais qui recevait le Premier Vice Président Gaston Sindimwo pour une question orale, celle de savoir les stratégies prises par le Gouvernement face aux supposées menées subversives d’un Rwanda entretenant une formation de rebelles burundais.

Un peloton de policiers burundais anti manif

"Il est fait état de préparation d’entrainement militaire d’une rébellion de réfugiés barundi au Rwanda voisin pour venir déstabiliser notre pays.....", rapporte la BBC Gahuza de ce 10 avril citant le député Bédé Mbayahaga.

Gaston Sindimwo semble confirmer ces dires mais rassure le député que ces rebelles ne pourraient même pas franchir la frontière burundaise.

"Les officiels burundais sont entrain de phantasmer. Ils cherchent un bouc émissaire pour éluder leurs problèmes économiques. Au fond, ils souhaiteraient qu’il y ait au Rwanda une telle formation pour jeter à la face du monde que le Rwanda est rééllement la source de leurs problèmes", a confié à IGIHE un chercheur universitaire trouvant que les pays au bord d’une faillite économique cherchent toujours à, ou faire digression et détourner l’attention de l’opinion publique interne des vrais problèmes de marasme économique causé par une mauvaise gestion de la société, ou carrément, ils provoquent des pays qui luttent efficacement contre ces maux pour les entraîner dans une spirale de violence qui est leur lot quotidien.

Le chercheur trouve que contrairement au Burundi qui pratique de l’exclusion sociale, le Rwanda de Kagame montre qu’à travers la sombre histoire de génocide des Tutsi qui s’est abattue sur la société, le meilleur moyen de sortir de ce cercle de violence est d’opérer une sorte d’effervescence économique dans sa diversité sociale pour faire poindre un homme nouveau rwandais.

"Autant le Rwanda brandit le "Plus jamais le génocide" et accompagne ce slogan de stratégies de reconstruction socioéconomique de la société, parmi lesquelles le dépassement de l’ethnocentrisme, autant les nouvelles autorités burundaises construisent-elles un système militariste provocateur envers leurs voisins rwandais pour que leur projet unioniste nationaliste ne réussisse", a-t-il ajouté.