Le Burundi déchu du droit de vote à l’ONU ?

Redigé par IGIHE
Le 3 février 2016 à 09:19

Une information diversement accueillie circule depuis mardi 26 janvier sur les réseaux sociaux : le Burundi doit payer le montant minimal de 1360 dollars américains pour retrouver son droit de vote à l’Assemblée Générale.
Un des premiers à réagir est Pacifique Nininahazwe, représentant légal du Focode. Pour cet activiste en exil, c’est l’image du pays qui est mise en jeu. Aussi appelle-t-il chaque citoyen à cotiser un dollar pour « sauver le droit de vote du Burundi à l’Assemblée Générale des Nation (...)

Une information diversement accueillie circule depuis mardi 26 janvier sur les réseaux sociaux : le Burundi doit payer le montant minimal de 1360 dollars américains pour retrouver son droit de vote à l’Assemblée Générale.

Un des premiers à réagir est Pacifique Nininahazwe, représentant légal du Focode. Pour cet activiste en exil, c’est l’image du pays qui est mise en jeu. Aussi appelle-t-il chaque citoyen à cotiser un dollar pour « sauver le droit de vote du Burundi à l’Assemblée Générale des Nation unies » et ainsi « sauver l’honneur de la patrie ».

Mise au point presqu’immédiate de l’ambassadeur burundais aux Nations unies, Albert Shingiro. « Le droit de vote du Burundi à l’Onu ne souffre d’aucune limitation contrairement à ce qui se dit sur les réseaux sociaux ». Et de citer trois organes où le Burundi siège comme membre élu.

Presque sur la même lancée, l’ancien ministre des Relations extérieures, Cyprien Mbonimpa fait remarquer que c’est rare qu’un pays en arrive à aliéner son droit de vote. Pour lui, « un pays qui ne peut plus voter est un pays tellement affaibli jusqu’à perdre un des droits reconnus à chaque état membre, ce qui n’est pas le cas pour le Burundi ». Il trouve impensable que le Burundi aille jusqu’à perdre son droit de vote pour une modique somme que même l’ambassade peut payer. Et de glisser : « Ça peut pourtant sonner comme un avertissement ».

« LeBurundi n’a pas peur de perdre son droit de vote »

Selon Aimé Nyamitwe, ministre des Relations extérieures et de la Coopération, le Burundi paie régulièrement ses contributions. Les montants, explique-t-il, sontprévus en francs burundais dans toutes les lois budgétaires. Or, entre le moment de vote de la loi de Finances et la date de versement de ces contributions, il peut y avoir une légère différentielle du taux de change. Ainsi, la sommeprévue convertie en dollars au moment du transfert des fonds peut se révéler légèrement inférieure à la quote-part annuelle du Burundi. Les opérations bancaires amputent aussi de quelques dollars les montants initialement prévus. Et si cela s’accumule sur des années, cette différentielle peut être énorme. Mais il martèle que la somme déjà payée est de loin supérieure à ces 1360 dollars.

Selon l’article 19 de la Charte des nations unies, un membre en retard dans un paiement de la contribution aux dépenses de l’organisation ne peut participer au vote à l’Assemblée Générale si le montant de ses arriérés est égal ou supérieur à la contribution due par lui pour les deux années complètes écoulées.

L’Assemblée Générale peut néanmoins autoriser ce membre à participer au vote si elle constate que le manquement est dû à des circonstances indépendantes de sa volonté.

Pour le ministre Nyamitwe, c’est par ailleurs une rumeur que de dire que le Burundi a perdu son droit de vote dans la mesure où aucun organe onusien ne lui a jusqu’ici notifié cette décision. Il exclut même une probabilité que cette suspension puisse intervenir. En effet, selon lui, dans les organisations internationales comme l’Onu et l’Union Africaine, il y a un organe en charge des contributions. Ses membres se réunissent pour entériner une décision de suspension du droit de vote d’un pays. Après quoi, le pays concerné est notifié de la décision. « Cela ne s’est pas fait pour le Burundi et ne se fera pas ».

A la BRB, un responsable de service confirme que c’est normal l’existence d’une différentielleentre le taux du dollar au moment du vote du budget et le moment de l’exécution des ordres de virement. Mais, faute de temps de vérification, la BRB n’a pas pu donner des informations sur les transferts de fonds pour le compte de l’Onu.

Avec africatime.com


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