Le Colonel Rufyiri tué à bout portant. A qui le tour ?

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 26 mai 2016 à 08:14

Des tirs nourris se sont fait entendre ce mercredi 24 mai 2016 dans le quartier Ngagara de la Ville de Bujumbura au Burundi. Un ancien colonel des ex- FAB à la retraite Lucien Rufyiri d’ethnie tutsie est tombé devant le perron de sa résidence. « Il a été abattu à bout portant. Quatre balles de pistolet », a indiqué le Porte-parole de la Police Nationale Burundaise, Pierre Nkurikiye.
TV IWACU retrace l’incident vers 11.00 alors que le colonel rentrait chez lui au Quartier 2 de NGAGARA. Il avait été (...)

Des tirs nourris se sont fait entendre ce mercredi 24 mai 2016 dans le quartier Ngagara de la Ville de Bujumbura au Burundi. Un ancien colonel des ex- FAB à la retraite Lucien Rufyiri d’ethnie tutsie est tombé devant le perron de sa résidence.
« Il a été abattu à bout portant. Quatre balles de pistolet », a indiqué le Porte-parole de la Police Nationale Burundaise, Pierre Nkurikiye.

TV IWACU retrace l’incident vers 11.00 alors que le colonel rentrait chez lui au Quartier 2 de NGAGARA. Il avait été filé par un véhicule banalisé. Un des occupants lui a intimé ordre de sortir de son véhiculé avant de lui loger 4 balles dans la tête et de disparaître.

Son assassinat survient après celui du Général Kararuza qui faisait office de conseiller militaire du Premier Vice-Président de la République du Burundi et ancien Commandant en Second des Forces Onusiennes de Maintien de la paix en Centrafrique.

Un observateur intéressé de la situation burundaise se confiant à IGIHE sous le sceau de l’anonymat réitère le fait que cette cascade d’assassinats non investigués, sans qu’une enquête policière soit menée est bel et bien le signe qu’il s’agit de crimes de l’Etat burundais.

« Même les autres seront assassinés. Sans sécurité particulière sans garde, à tout moment ils les ont.
Une longue liste a été dressée il y a peu pour designer ces militaires qui doivent passer forcément à la mort. Si le pouvoir décide d’éliminer tout le monde, un pouvoir qui a chassé la société civile, la presse, la Communauté internationale, personne ne va survivre.
Quand Un pouvoir qui te met dans le collimateur, il a une capacité d’élimination pour tout le monde qu’il estime ne pas devoir survivre », a dit l’analyste trouvant que les négociations d’Arusha qui viennent de clore leur session préliminaire de dialogue interburundais n’est qu’une gesticulation de la Communauté internationale qui veut montrer qu’elle s’active dans une sorte d’indifférence du génocide des Tutsi en cours.

« Puis il y a cette indifférence totale. Un diplomate cambodgien en poste à Bujumbura ne comprend même pas le projet cruel de génocide commis par le régime dans l’assassinat d’un tutsi. Mais n’allons pas loin. Même dans le voisinage du Burundi, on s’en fout des Tutsi qui y sont génocidés . Il n’y a que des intérêts divergents qui se battent à Arusha. En effet, ce sont des groupes politiques Hutus qui s’entredéchirent. Mais entretemps, un groupe de revanchards au pouvoir continue de tuer les Tutsi, les militaires ex-FAB en tête. »

L’existence d’une liste de militaires candidats à la mort

« Ce colonel qui vient d’être exécuté est un symbole de combattant contre les tentatives de génocide des Tutsi de 1972, 1988, 1993. Le régime de Nkurunziza ne pouvait pas le tolérer le voir rester en vie. Il a tellement combattu sa rébellion. Voilà un pouvoir rancunier qui est en poste à Bujumbura », a indiqué l’Observateur politique qui a quitté son pays le Burundi sachant bien qu’aucun Tutsi influent ne doit survivre sous le régime de Nkurunziza.

Un autre fin observateur burundais qui a suivi les arcanes du pouvoir fait état de l’existence d’une liste de militaires tutsi en activité et à la retraite candidats à la mort.
« Cette liste, un ordre a été donné au Général Pontien Gaciyubwenge alors ministre de la défense. L’ordre consistait à dresser une liste nominative des militaires originaires de la Province de Bururi (Sud du Burundi). Lui étant du Centre (Mwaro-Muramvya), par idéologie du régionalisme, adversaire farouche des ressortissants du Sud, la liste a été dressé en 2014. Il ne savait pas qu’il donnait un coup de main aux milieux haut placés dans les cercles du pouvoir qui préparaient un génocide rempant », a dit ce dernier qui n’entend pas dévoiler son identité.

L’issu de ces négociations ?
Tous les observateurs interrogés disent qu’on n’attend pas grand-chose de ce « dialogue interburundais ».
« On mettra un autre larron à la place de Pierre Nkurunziza. Celui-ci fera la même chose et daignera accorder un répit temporel aux tutsi quitte à, plus tard, reprendre le chapitre du projet génocidaire », a dit l’analyste.


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