L’attitude de la communauté internationale face au génocide en cours au Burundi relève de la pure absurdité. Elle ressemble à celle des chiens qui multiplient les aboiements autour d’un buisson où le fauve est en train de dépecer l’agneau, sans oser l’attaquer. Mais où le fauve Nkurunziza trouve-t-il la force de défier cette communauté internationale qui pourtant avait juré, après avoir laissé périr les mères et les enfants rwandais en 1994, qu’on ne l’y prendrait plus ?
La France à l’affût
En 2005 lorsque Nkurunziza fut porté à la magistrature suprême par le Parlement burundais d’alors, la France voit désormais en cet ancien rebelle foncièrement tribaliste et névrotique un tremplin intéressant pour une déstabilisation future du Rwanda. Ce dernier pays est coupable, aux yeux de la France, de l’avoir accusée pour son implication avérée dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994.
Au lieu de reconnaître l’évidence et les faits, les dirigeants français ont choisi la fuite en avant en utilisant les marionnettes à la tête des pays limitrophes. En jouant sur la corde sensible du tribalisme bantou contre les Tutsi d’Afrique Centrale, la France pouvait mobiliser les forces négatives des Etats faibles et des rebellions génocidaires de la région.

La France a convaincu Kabila de la RDC, Kikwete de la Tanzanie et Nkurunziza du Burundi qu’il leur fournira la logistique, les moyens de combat ainsi que l’assistance technique nécessaires pour écraser le régime de Kigali et en finir avec les Tutsi de ces trois pays. Elle aurait ,sur la même lancée, intéressé Zuma d’Afrique du Sud en lui achetant l’armement requis. On a parlé de la somme colossale de 5 milliards d’Euros d’armement qui devait être fourni au seul Burundi.
Le Burundi doit déclencher les hostilités contre le Rwanda
L’importance du montant ne doit pas étonner. Selon le plan conçu par les stratèges français, c’est en effet le Burundi qui aurait à déclencher les hostilités. Il lui fallait en conséquence une supériorité en armes en plus de la supériorité en effectifs. De toutes les manières, cette somme reste modique par rapport au montant de l’indemnité que la France devrait au Rwanda une fois convaincue du génocide de 1994.
Les préparatifs ont débuté vers 2010. Au Burundi, Nkurunziza est réélu cette année-là à la suite d’une fraude massive non dénoncée, suivie d’une chasse aux opposants. Les uns sont tués, les autres parmi les plus populaires prennent le chemin de l’exil.
Débute également vers 2011 un programme d’entrainement des miliciens imbonerakure à Kiliba, localité de la RDC frontalière avec le Burundi. De 2011 à 2014, date de la découverte du camp d’entraînement des miliciens Imbonerakure d’ONDS Kiliba au Sud Kivu par Pierre Claver MBONIMPA de l’APRODH, plusieurs centaines de milliers d’imbonerakure (certains parlent de 300 000 miliciens) y reçoivent une formation militaire complète sous l’encadrement des interahamwe (génocidaires Rwandais) et des instructeurs français.
Les imbonerakure formés retournent au Burundi où ils sont armés et disséminés dans toutes les Communes du pays. La solde des recrues et des formateurs ainsi que les armes dont ils sont équipés sont fournies par la France.

En RDC, Kabila fournit et couvre les espaces d’entrainement, héberge les miliciens instructeurs et en formation, et disponiblise les hommes et les autres moyens dont il est capable. Pendant ce temps, il doit maintenir le Rwanda sous pression, sur les médias français en particulier, en l’accusant de belligérance toutes les fois que les Tutsi de son pays se révoltent contre la marginalisation et l’extermination sournoises et obstinées dont ils sont régulièrement l’objet par les régimes qui se succèdent à Kinshasa.
Il fallait entretemps dégager les espaces en chassant les Tutsi du M23 du Nord Kivu où ils résistent contre leur exclusion de l’armée nationale par Kabila. Le mensonge à ce niveau est grotesque : Les Forces de l’ONU basées en RDC reçoivent en 2014 l’ordre d’éradiquer toutes les milices qui écument l’Est du pays. Il est nommément désigné le M23 créé en 2012 et les interahamwe qui sont là – et pas chez eux – depuis 1994. Comme prévu, le M23 est rapidement défait. Et pas par n’importe qui : Les drones sont français, les troupes sont Sud-Africains et tanzaniens !
Extraordinaires n’est-ce pas ?
Les Congolais marchent derrière pour achever les blessés « ennemis ». Ce qu’ils font à merveille ! Extraordinaire aussi que la priorité des casques bleus ait été le M23 d’existence récente et qui, de surcroît, revendique la qualité de citoyens congolais. Ne devait-on pas, s’il y avait une logique en la matière, commencer par les interahamwe qui sèment la désolation depuis 20 ans et cela dans un pays souverain qui n’est pas le leur ?
Encore plus extraordinaire : lorsque les forces « de l’ONU » tournent maintenant leurs drones vers les interahamwe après en avoir terminé avec le M23, le Gouvernement de Kinshasa les arrête net. Il déclare ni plus ni moins qu’en ce qui concerne les interahamwe, il s’en occupe lui-même et lui seul sans aucun besoin d’un quelconque appui extérieur.
Vingt ans s’étaient écoulés sans qu’il trouve la force nécessaire pour mettre hors d’état de nuire ces criminels de réputation mondiale, et voilà que seulement au lendemain de la neutralisation des Tutsi du M23, il dévoile au monde une capacité insoupçonnée de régler le compte à leurs frères hutu qui menacent le Rwanda et la région.
Toujours est-il que les interahamwe sont encore présents en RDC et au Burundi, comme un poisson dans l’eau, semant la haine et la mort en toute impunité sur les territoires tutsi de ces trois pays.
Kikwete : L’autre larron sur la chaîne française
Quant à la Tanzanie de Kikwete, elle reçoit, en attendant, la mission de provoquer le Rwanda et de contribuer davantage à son isolement. Kikwete déclarera dans ce contexte en 2013 et à la surprise générale, que le Rwanda doit négocier avec les terroristes génocidaires interahamwe, à un moment où la consigne des pays civilisés était de combattre sans la moindre concession les terroristes partout où ils se trouvent. Pourquoi sinon jusqu’à ce jour aucune négociation avec les nazis n’est envisagée ?
Seul Kikwete peut y répondre. En attendant, nous osons espérer que Magufuri saura apporter les rectificatifs nécessaires, et que surtout il en a la volonté.
En attendant encore de voir de quelle matière est fabriqué Magufuri, la France a trouvé un autre allié de taille en la personne de Sassou Nguesso, autre candidat contesté au 3è mandat pour la présidence de son pays.
Sassou- Un pont financier occulte pour Nkurunziza
Il est connecté sur Kabila et sur Nkurunziza. Il est bantou comme eux, et comme eux il s’apprête à commettre un holdup électoral. La France passe par Sassou Nguesso pour le financement du génocide en cours au Burundi. Elle passe par l’Afrique du Sud pour l’acquisition des armes et par Kabila pour leur transfert aux autorités sanguinaires de Bujumbura.
Les armes entrent par la localité frontalière d’Uvira, tandis que l’argent est remis de mains à mains à Nkurunziza par des émissaires de Sassou Nguesso. Le dernier versement de 8 millions d’euros a été effectué par Monsieur Okemba, et destiné à payer leurs salaires aux militaires, policiers et mercenaires fidèles à Nkurunziza.
Détruire le régime de Kigali : la France sonne ses cors
Les préparatifs sont maintenant au point. La priorité pour la France, c’est détruire le régime de Kigali et s’assurer l’impunité pour son implication dans le génocide des Tutsi du Rwanda en 1994. A cette fin, Nkurunziza multiplie les provocations contre le Rwanda. Il a déjà tué plusieurs ressortissants rwandais et s’est attaqué aux intérêts de ce pays partout où ils se trouvent au Burundi.
Ce qui ne l’empêche pas de poursuivre son rêve de génocide des Tutsi du Burundi. Les jeunes d’abord, à la fois pour couper la progéniture tutsi (à des fins de génocide donc) et pour assurer les arrières lors des hostilités contre le Rwanda (à des fins de guerre). Il a déjà exterminé une grande partie des jeunes tutsis entre 13 et 40 ans, dont il craint qu’ils pourraient se joindre aux forces rwandaises lors de l’affrontement programmé.
Le Treblinka burundais
Le 12 janvier 2016, l’une des rafles les plus spectaculaires, et les plus atroces aussi, a concerné 104 jeunes tutsi de Mutakura, les bras ligotés par le dos à arrêter le flux sanguin et à faire claquer les omoplates, et jetés dans des camions de la police, entassés les uns sur les autres comme des sardines dans un bateau de pêche, et emportés dans cette posture mortelle, vers une destination inconnue. Peut-être vers Karuzi ! Le Treblinka burundais ! Les mères et les proches pleuraient, s’évanouissaient, et restaient là. On ne sait même pas ce qu’ils deviennent après.
De leur côté, les autorités de Kigali ont bien compris le stratagème de Paris, et ont choisi de ne pas céder aux provocations. Initialement, il était question que les imbonerakure et les interahamwe s’entassent sur une partie de la frontière du Burundi avec le Rwanda. Ils auraient alors simulé une attaque du Rwanda et la guerre serait partie.
Les médias français se seraient déchainés comme d’habitude pour accuser le Rwanda d’attaquer son voisin, et en première ligne viendraient la RDC, la Tanzanie de Kikwete, l’Afrique de Sud et le Congo Brazza pour ouvrir autant de fronts et soutenir ainsi le Burundi « injustement agressé ».
La France, en chef d’orchestre, ferait condamner le Rwanda sans difficulté au Conseil de Sécurité , « pays belliqueux et conquérant ! », et fournirait les arsenaux de combat, toujours via l’Afrique du Sud.
En réalité la victoire sur eux-mêmes par une guerre inutile, le seul gagnant étant, comme par le passé, la France, planificateur et seul bénéficiaire des retombées d’une guerre qui ne manquerait pas d’être désastreuse.
Le plan n’a pas totalement fonctionné à cause de la découverte par la société civile burundaise des centres d’entrainement massifs en plein régime en RDC (Kiliba ONDES) des imbonerakure, et à cause également du départ de Kikwete de la présidence de la Tanzanie.
La France a tenté de précipiter les choses en multipliant les provocations du Rwanda par Nkurunziza interposé, et en créant l’énervement par l’accélération ouverte du génocide des Batutsi du Burundi. Mais la communauté internationale, horrifiée par la barbarie, a pris le parti opposé en dénonçant vigoureusement et sans équivoque Monsieur Nkurunziza et sa clique.
FDLR plus fortes que jamais au Burundi
Aujourd’hui les choses en sont là, Nkurunziza poursuit le génocide et les tortures des Tutsi au Burundi, la France torpille les tentatives d’interventions armées internationales, verse la solde aux imbonerakure et interahamwe, et sans doute envisage d’autres scenarios de guerre contre le Rwanda. Car la guerre aura nécessairement lieu.
Les plus intéressés à la faire sont la France pour les raisons qui viennent d’être exposées, et les interahamwe. Ces derniers, ayant pris Nkurunziza en otage par une garde qu’ils lui assurent et qui l’étouffe, sont devenus de facto les maîtres de Bujumbura.
Ces Fdlr-Interahamwe contrôlent tous les rouages de l’Etat et décident des options stratégiques du moment. Il n’est pas pensable dès lors qu’ils puissent arrêter en si bon chemin cet avantage. Ils ont l’occasion rêvée, unique, et même historique de disposer d’un Etat et des moyens de cet Etat, d’un territoire et d’effectifs en nombre impressionnant, auxquels ils peuvent ajouter des mercenaires qu’ils sont en mesure de payer avec les ressources du Burundi qui désormais leur appartient, au moins provisoirement.
Ainsi Monsieur Pierre Nkurunziza tire de la France et des Fdlr toute la force et l’arrogance de défier tout le monde, et de commettre sans s’en cacher le moins du monde, l’un des génocides les plus monstrueux et les plus cyniques de ce 21ème siècle.
Les charniers sont partout autour de Bujumbura, à Karuzi, à Kayanza et partout dans les réserves naturelles et dans les forêts du pays. Sa force, c’est la France, qui cherche à se laver du crime du Rwanda par le crime du Burundi.
Qu’est-ce qui devrait être fait ?
Maintenant que le mal est identifié, il faut l’attaquer par la racine. Avant de s’occuper de Nkurunziza, il est impérieux de neutraliser d’abord la France, mettre ce pays hors d’état de nuire en le mettant ouvertement devant ses responsabilités historiques et diplomatiques. Il est, pour la nème fois, attrapé la main dans le sac et il doit lâcher prise.

Si la communauté internationale s’approprie rapidement de cette proposition et met en garde sans délai le concerné, elle se trouvera peut-être en mesure de sauver quelques femmes Tutsies des viols collectifs des miliciens de Nkurunziza, et de l’égorgement et émasculation des jeunes Tutsi non encore attrapés et suppliciés.
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