Les soldats kényans de l’Amisom, la force africaine de maintien de la paix en Somalie, sont accusés par des experts de l’Onu de faciliter l’exportation illégale de charbon de bois à partir du port de Kismayo, une activité qui génère plusieurs millions de dollars par an de revenus pour les rebelles islamistes.
L’armée kényane a démenti ces accusations figurant dans le rapport annuel du groupe de surveillance de l’Onu au comité des sanctions du Conseil de sécurité sur la Somalie et l’Erythrée, que Reuters a pu consulter.
La rédaction du document a été achevée avant de récents combats dans le grand port du sud de la Somalie, duquel les insurgés islamistes d’Al Chabaab, affiliés à Al Qaïda, ont été chassés en septembre dernier.
Un ancien chef de guerre islamiste, Ahmed Madobe, à la tête d’une puissante milice, a été proclamé à la mi-mai président du Jubaland, région du Sud qui englobe Kismayo, ce qui a provoqué des tensions avec le gouvernement installé à Mogadiscio. Ce dernier a toutefois accepté de maintenir Madobe par intérim.
Des clans concurrents se disputent en effet le contrôle du port, source de revenus importante grâce au charbon et aux taxes prélevées sur la marchandise de contrebande importée. Barre Hirale, adversaire de Madobe que l’on dit appuyé par Mogadiscio, a lui aussi revendiqué en mai le poste de président du Jubaland.
Le Conseil de sécurité a interdit les exportations de charbon de bois somalien en février 2012 afin d’assécher l’une des principales sources de revenu des Chabaab, qui combattent depuis des années pour prendre le pouvoir en Somalie.
Mais dès la reprise en septembre de Kismayo par les forces gouvernementales appuyées par les troupes de l’Amisom, l’Union africaine a demandé la levée de l’embargo sur le charbon, au moins temporairement.
Le Kenya a soutenu l’idée, faisant valoir que la colère des négociants de charbon pourrait menacer la sécurité de la force africaine.
Les experts de l’Onu ne partagent pas cet avis. "L’argument selon lequel un groupe de marchands constituerait une menace plus grande pour les forces de défense kényanes que les Chabaab (...) est difficilement compréhensible", écrivent-ils.
"Au lieu de cela, il est bien plus probable que l’exportation du charbon de bois va exacerber les tensions claniques et élargir le conflit, ce qui est précisément ce qu’il est en train de se produire."
lesechos.fr
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