Une dépêche de Jeune Afrique de ce 3 avril 2014 fait état d’une visite de neuf évêques rwandais à Rome, jeudi 3 avril 14, à qui le pape François a exhorté à prendre plus d’"initiatives" et à œuvrer pour la réconciliation nationale. Une priorité, selon lui, de l’Église, vingt ans après le génocide.
Le journal continue plus loin montrant que le Pape a évoqué "les commémorations du 20e anniversaire du génocide de 1994", déclarant s’associer "au deuil national, et vous assure de ma prière pour vos communautés souvent déchirées, (...) pour tout le peuple rwandais, sans distinction de religion, d’ethnie ou d’option politique".

Le pape François. Le pape François. © AFP
Malheureusement le Souverain Pontife ne peut pas faire des efforts surhumains pour accepter le crime de génocide sur les Tutsi commis par la même Eglise quand ses ministres dont celui de Nyange décide, aux temps forts du génocide, de prendre une caterpillar et l’enfoncer sur l’église de Nyange dans l’ancienne préfecture de Kibuye afin d’ensevelir les milliers de Tutsi qui venaient d’être génocidés par les Interahamwe. Est-ce qu’il pensait ainsi leur offrir des funérailles décentes. Le Pape l’a-t-il rappelé pour, ne fut-ce que le réprimander ?
L’Eglise catholique rwandaise a longtemps été leader dans la construction des structures socio culturelles et socio économiques du pays. C’est la même église qui a ordonné leur destruction. Mais au delà de ça, n’a-t-elle pas détruit physiquement le tissu social quand elle a permis aux miliciens Interahamwe de forcer les Tutsi fugitifs à se diriger dans les paroisses catholiques du pays, les rassembler dans les églises pour mieux les y massacrer.
On connaît la nature rigide de l’ordre de l’évêque à ses abbés dans leurs paroisses. On sait bien, quand bien même ils avaient été déshumanisés à force de verser le sang des Tutsi, les Interahamwe n’entendaient respecter que l’abbé de la paroisse.
L’Archevêque Vincent Nsengiyumva, faisant office de Conseiller spirituel de la Famille Présidentielle du Général Juvénal Habyarimana et de ce fait Membre éminient du Parti au Pouvoir d’alors, le MRNDD (Mouvement Révolutionnaire National pour la Démocratie et le Développement), a-t-il, jusqu’à son exécution en juillet 1994, levé son petit doigt soit en tant que Prince de l’Eglise, soit en tant que Membre éminent du Parti au Pouvoir, et ordonné la cessation des massacres de grande échelle contre les Tutsi ?
A-t-il adressé une circulaire à ses abbés leur demandant de garder leur rectitude et sainteté face aux Hutus surchauffés buvant le sang de leurs voisins Tutsi avec pour toute récompense de reprendre leurs petits biens et exiguës propriétés ?

Le Pape d’alors a-t-il durant ces 90 jours de fulgurant génocide adressé une correspondance ferme à son prélat rwandais Vincent Nsengiyumva, lui demandant d’user de sa haute autorité morale, spirituelle sur ses ouailles qui déchiraient ses autres ouailles afin qu’elles cessent ce comportement Caien ?
" Un processus de paix doit être, selon ses termes, "la priorité de l’Église"", a dit le Pape à ses prélats rwandais ainsi que le rapporte Jeune Afrique. Pourtant tel semble n’être que des déclarations de bonnes intentions.
Sinon, comment ce Pontife ne comprend pas qu’il doit ramener dans le bon chemin les deux prêtres fondateurs du siteweb Le Prophète.Fr, les Abbés Fortunatus et Thomas Nahimana, qui fait des ravages dans le peu de niveau de réconciliation qui vient d’être atteint ? Un site qui déverse tout le venin de la discorde sociale alliant fait politique et insatisfactions personnelles avec le train train du petit citoyen dans une tentative d’amener le simple citoyen à la désobéissance civile ?
"Le pape François a appelé les évêques rwandais, jeudi 3 mars, à s’impliquer d’avantage dans le processus de réconciliation en renforçant les relations de confiance avec l’État", rapporte encore le journal comme s’il faut enterrer simplement ce passé sombre comme une petite querelle passagère sans conséquence.
L’église catholique veut tout construire sur les malentendus. Elle est sûre de sa toute puissance et domination sur les pauvres consciences rwandaises. Quoi donc si demain, le citoyen rwandais bien éveillé à l’économie de marché, si les pouvoirs publics lui concèdent un pouvoir d’achat confortable, ce qui est son droit absolu, s’il décuple ses énergies intellectuelles pour un travail créateur de grandes richesses... l’autorité morale ou spirituelle pourra changer de camps.
Dommage que l’Etat moderne, rwandais de surcroît,est si impersonnel qu’il tient à ce que le niveau d’appropriation citoyenne crée de nouvelles dispositions intellectuelles et culturelles du citoyen.
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