
“Sur un budget national total de 2.115.4 milliards de francs, RRA a contribué pour 1252.2 milliards de francs soit 58.3% », a dit Dr Edouard Ngirente trouvant cette collecte d’impôts et taxes insuffisante pour répondre à l’objectif d’autosuffisance budgétaire auquel tient résolument l’Etat rwandais.
Certes il a apprécié le chemin parcouru de 1998 avec la collecte de 62.8 milliards de francs soit 36.3% du budget national par le tout jeune Office Rwandais des Recettes, cependant il a montré l’importance de la collecte sérieuse des impôts et taxes pour « la construction des infrastructures socio économiques (écoles, centres de santé et hôpitaux, eau potable, production d’électricité et raccordement électrique des ménages, routes…) nécessaires au pays ».
Il a tenu à rappeler à quel point l’Etat rwandais tient à « l’autosuffisance budgétaire totale et essentielle » dans le cadre de la reprise en main de la dignité du peuple rwandais.
A la bonne heure !!!
« Arriver à être amplement budgétairement autosuffisant, c’est l’objectif que nous nous sommes fixé et que nous devons atteindre d’ici peu. L’atteinte de cet objectif, c’est en d’autres termes s’autorevaloriser, se réapproprier de la dignité d’être Rwandais », a-t-il dit trouvant que sa lutte devra se situer à un autre niveau, cellui de la lutte pour emmener les Rwandais à produire plus, à initier beaucoup de fonds de commerce taxables (unités de production d’agroélevage, de professions et métiers divers/ménuiserie, tolerie et soudure, constructions navales et autres, …).
Le Premier Ministre a dû retomber au Rwanda en se disant que l’assiette fiscale sur laquelle doit jouer les fonctionnaires de collecte de la RRA n’est pas assez élargie, que l’esprit d’initiative et de créativité ne joue pas comme il faut dans le chef des citoyens rwandais devant entrer dans la production des biens économiques, que le jeu économique rwandais est faussé dès le départ tôt en 1995-96 car il s’arc boute sur le secteur des services plus que sur l’industriel et la transformation agricole.
Trop d’impôts tuent l’impôt
Mais si les choses en sont ainsi, si les unités de transformation agricoles et autres industrielles ne sont pas nombreuses dans le pays, comment le RRA va-t-il chercher à collecter plus d’impôts et taxes qu’avant ?
« Le RRA s’est donné pour objectif pour l’année fiscale 2018-19 la collecte de 1369.2 milliards de francs d’impôts et de 60 milliards de francs de taxes de districts », a décidé Richard Tusabe, le Commissaire Général de la RRA.
Cette sortie semble ne pas avoir été applaudie par la plupart des contribuables rwandais qui trouvent que RRA les pressurise outre mesure au lieu de s’impliquer lui aussi aux côtés des stratèges économistes rwandais du Ministère du commerce et industrie, de la Fédération du Secteur Privé et autres intervenants dans le commerce et industrie et discuter de la façon de participer à la création de plus d’unités de production de biens de consommation au lieu de ne compter essentiellement que sur le commerce des services.
« Beaucoup de grands commerçants dans ce pays craignent de mettre leur argent sur leurs comptes bancaires. Ils le thésaurisent pour échapper aux impôts », a confié à IGIHE un économiste agricole qui montre que les jeunes agents de RRA sont très dynamiques dans la collecte des impôt au moment où les officiels du Ministère de l’Industrie et Commerce ne jouent pas leur jeu de sensibilisation à une plus dense industrialisation du pays avec des multitudes de petites unités industrielles capables d’élargir l’assiette fiscale et générer ainsi des milliards de francs d’impôts nécessaires à l’autosuffisance budgétaire nationale.
« Ne me demandez pas de te donner un bon historique bancaire. Ça fait longtemps que mon compte est vide. On est payé en chèque que nous touchons pour nos marchandises. Les impôts sont énormes », a confié un commerçant montrant que la culture de l’impôt est loin de s’incruster dans la conscience de la petite classe commerçante rwandaise.
« Cela demande une intense activité économique et beaucoup d’intervenant dans le secteur industriel naissant pour désalourdir psychologiquement les caisses de ces opérateurs économiques rwandais », a confié l’expert économiste demandant aux stratèges économistes officiels de trouver de nouvelles recettes bien étudiées pour penser autrement le foisonnement des activités économiques rwandaises dont la redirection des flux économiques vers le rural actuellement largement raccordé au réseau national électrique donc pouvant générer de nouveaux emplois non agricoles.








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