Le prisonnier Issa Hassan témoigne sur son incarcération à la prison de Mpanga

Redigé par Jean-François ISIBO
Le 8 mai 2012 à 03:43

Issa Hassan Sesay a été condamné à 52 ans de prison pour des crimes de guerre commis au Sierra Leone. Cet homme est venu purger sa peine au Rwanda, il est incarcéré à la prison internationale de Mpanga, mais les conditions de son séjour dans cette prison sont incomparables, pour lui, c’est trop beau pour être vrai.
Ce prisonnier s’est plaint devant les étudiants de l’Université de Makerere en Ouganda lors de leur visite à Mpanga parce qu’il est traité comme un petit prince. Ces étudiants ont visité (...)

Issa Hassan Sesay a été condamné à 52 ans de prison pour des crimes de guerre commis au Sierra Leone. Cet homme est venu purger sa peine au Rwanda, il est incarcéré à la prison internationale de Mpanga, mais les conditions de son séjour dans cette prison sont incomparables, pour lui, c’est trop beau pour être vrai.

Ce prisonnier s’est plaint devant les étudiants de l’Université de Makerere en Ouganda lors de leur visite à Mpanga parce qu’il est traité comme un petit prince. Ces étudiants ont visité cette prison après celle de Butare. A travers un entretien avec les prisonniers, ils voulaient s’enquérir sur la vie dans les prisons du Rwanda, sur les conditions de vie des prisonniers, sur d’éventuelles tortures qu’ils subiraient pour ne citer que cela.

Echangeant avec ces prisonniers, ils sont tombés sur un certain Issa Hassa Sesay accusé de crimes contre l’humanité commis dans son pays le Sierra Leone. Au cours de cette entrevue, ces étudiants ont remarqué qu’il était profondément choqué par la vie qu’il mène dans la prison internationale de Mpanga, une vie qui n’a rien à envier aux êtres humains jouissant de leur totale liberté.

Hassa Sesay a dit : « Tel que vous me voyez ici, de lourdes accusations pèsent sur moi notamment viol de femmes, tuer à petit feu après des tortures indicibles, terrorisme et bien d’autres crimes. Je dois purger 52 ans de peine d’emprisonnement, j’ignore si les Nations Unies sont au courant des conditions de mon emprisonnement ».

Il a poursuivi en disant en comparant son incarcération à l’euphorie de Lionel Messi, célèbre joueur de Barcelone après avoir marqué un but en ligue des champions. « Je vis mieux que les pires criminels de la première guerre mondiale », a-t-il indiqué.

« Je suis écœuré de la liberté dont je jouis, je mène une vie en rose, les gardiens de prisons sont courtois, ils scrutent d’un bon œil à tout moment, on dirait plutôt que c’est moi qui suis chargé de leur sécurité », a renchéri Issa Hassan Sesay.

Des détails sur son repas quotidien

Issa Hassan Sesay a fait savoir qu’il mange un repas complet, en guise d’exemple, en date du 9 avril courant, il a eu un petit déjeuner composé du thé au lait avec du sucre et du yaourt au choix, un plat de haricot bien préparé, du pain malheureusement, ce qui ne m’a pas plu, c’est que ce jour-là, il n’y avait pas d’œufs et ils ont présenté des excuses.

Ce que je vous raconte est la réalité, continue Sesay, le 12 avril, ils m’avaient fait comprendre que je boirai de l’eau fraîche et à la place, il y avait du Coca-Cola.

Sesay a expliqué à ces étudiants que cette prison exagère parce que quand on lui promet de la salade, il reçoit du gâteau et qu’il doit chaque fois signé pour attester qu’il a mangé un repas complet.

Issa Hassa Sesay a ajouté qu’il en a marre des œufs de tous les jours, de la viande au quotidien et même des cacahuètes grillés sans interruption.

Sesay dénonce aussi qu’il peut téléphoner sa famille 6 jours sur 7 de la semaine de lundi à samedi. Pourquoi ne me laissent-ils pas appeler ma femme le dimanche, jour de prière ? Pourquoi me donnent-ils des journaux comme East African, Daily Nation, Daily Monitor, Nouvelle vision et même Nouvelle Epoque, mais ils n’amènent pas les journaux des pays ouest africains, s’indigne-t-il.

Toutefois, ce prisonnier a tous ces privilèges alors qu’il a devant lui 52 ans, il était président du (RUF), Parti luttant pour le changement en Sierra Leone qui avait massacré beaucoup de personnes dans ce pays.


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