Le Royaume-Uni attend le bébé du siècle

Redigé par IGIHE
Le 9 juillet 2013 à 01:47

C’est le bébé le plus attendu de Grande-Bretagne, en tout cas pour les médias, le premier enfant du prince William et de son épouse Catherine doit naître mi-juillet, mais les journalistes ne cachent plus leur impatience. Arrivés du monde entier, ils campent depuis déjà plusieurs jours devant la maternité londonienne où Kate est censée accoucher.
Sous un large parapluie qui fait office de parasol depuis que le beau temps est arrivé, Steven Padwick, de l’agence de presse britannique AP, devise (...)

C’est le bébé le plus attendu de Grande-Bretagne, en tout cas pour les médias, le premier enfant du prince William et de son épouse Catherine doit naître mi-juillet, mais les journalistes ne cachent plus leur impatience. Arrivés du monde entier, ils campent depuis déjà plusieurs jours devant la maternité londonienne où Kate est censée accoucher.

Sous un large parapluie qui fait office de parasol depuis que le beau temps est arrivé, Steven Padwick, de l’agence de presse britannique AP, devise tranquillement avec ses collègues, accoudé sur l’une des barrières en métal qui délimitent le périmètre alloué à la presse. « Je suis ici depuis le dimanche de la semaine dernière, je suis arrivé le premier, je trouve que c’est assez excitant, pour nous, pour toute la presse c’est un événement mondial ».

Les journalistes affluent d’ailleurs de toute part, des Etats-Unis, de Chine, d’Italie ou tout simplement de Westminster, et défendent leur petit territoire en face de l’aile Lindo de l’hôpital St Mary dans le quartier Paddington. Sur 150 mètres de trottoir, des bandes adhésives disposées en carrés délimitent l’emplacement de chaque caméra, trépied et autre échelle de photographe.

Des journalistes qui veillent désormais sans relâche. Roberto, un journaliste italien freelance achève stoïquement son tour de garde : « Jour et nuit, il y a toujours quelqu’un ici, car personne ne nous préviendra. Non, non, c’est toute la beauté de ce boulot : on s’assoit et on attend qu’il se passe quelque chose ! J’ai un caméraman avec moi et si quelque chose arrive c’est lui qui saute sur la caméra et doit tout filmer. En attendant, mon devoir à moi, c’est d’être la baby-sitter du trépied ! »

De l’autre côté de la rue, devant l’entrée de la maternité, une équipe de la chaîne en continu Sky News tourne un documentaire avec l’un des plus célèbres commentateurs royaux du moment, Alastair Bruce, un ancien soldat de la garde écossaise qui connaît bien la reine. Pour lui, l’événement n’est pas simplement « people », il a une importance historique : « Nous jugeons notre histoire en fonction de nos règnes passés. Aujourd’hui, nous assistons à la naissance d’un enfant qui sera un jour roi ou reine de ce pays et cela ouvre un tout autre chapitre dans notre histoire. C’est donc non seulement captivant de voir naître un enfant, mais c’est aussi merveilleux de connaître ainsi la future histoire de notre nation ».

Troisième dans l’ordre de succession

Il faut dire que le futur bébé garçon ou fille deviendra un jour monarque grâce à une modification très récente de la loi sur la succession au trône qui a mis fin à la primauté masculine. Il sera troisième dans l’ordre de succession, après son grand-père, le prince Charles, et son père, le prince William.

Néanmoins, il semble parfois que les sujets de Sa Majesté et leur presse vivent sur des planètes différentes. Les piétons qui passent devant ce lourd dispositif médiatique dans cette petite rue londonienne sont assez déroutés « Qu’est-ce qu’il se passe ? Ils attendent la naissance de qui ? », demande ce passant quinquagénaire qui avoue ne prêter qu’un intérêt très vague à l’arrivée du futur monarque. Un peu plus loin une Londonienne dit comprendre l’enthousiasme général, mais estime que la famille royale n’est plus adaptée aux temps modernes : « Ils subissent trop de pression médiatique, c’est impossible pour quiconque de résister à une attention 24h sur 24. Et d’ailleurs, Kate ne peut même pas aller se reposer avec son bébé chez ses parents, car le palais pense maintenant que c’est trop dangereux… »

Sur leur bout de trottoir, les reporters sont conscients de ce « cirque médiatique », certains ont d’ailleurs collé des post-it humoristiques sur leurs escabeaux. Sur l’un est écrit : « Prière de ne pas donner à manger aux photographes ». Et pour tromper l’attente, l’équipe de la chaîne américaine NBC et d’autres ont organisé leur propre petite maison de paris : « Regardez, regardez, sur le mur, là, on a mis les différentes dates, heures de naissance, garçon, fille, couleur des cheveux, on peut parier 5 livres, moi j’irai parier tout à l’heure pendant ma pause ! ».

Déjà 10 000 paris

Pendant ce temps, les vrais bookmakers, eux, ne chôment pas. Selon Rory Scott, de la maison Paddy Power, son agence a pris plus de 10 000 paris et espère faire 30% de plus que sur le mariage de Kate et William en 2011, avec des recettes proches des 350 000 euros. L’arrivée imminente du bébé est en effet prétexte à toute sorte de paris : « Nos paris vont du nom du bébé, sa date de naissance, son poids, la couleur de ses cheveux, au magazine qui publiera les premières photos, et même qui tiendra le bébé devant l’église… Ca, c’est pour le court terme ; à plus long terme, si vous avez plus de patience, vous pouvez parier sur l’université qu’il fréquentera, la carrière qu’il choisira, s’il représentera l’équipe britannique aux Jeux olympiques ; si vous avez une idée, nous pouvons parier dessus ».

Il est d’ailleurs possible de dresser un portrait-robot du futur bébé. D’après les derniers paris, l’enfant sera une fillette brune prénommée Alexandra, qui naîtra le 17 juillet au matin et pèsera 3,6 kg. En attendant, la majorité des Britanniques observent cette frénésie d’un regard amusé et s’apprêtent à accueillir avec bienveillance la nouvelle génération royale alors qu’un autre bébé s’annonce pour 2014 : celui de Zara Phillips, l’aînée des petites filles d’Elisabeth II qui vient de révéler qu’elle attend son premier enfant aux alentours du Nouvel An. La monarchie britannique vit décidément des années fastes.

RFI


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