Le Rwanda promeut le textile local et suspend les friperies importées

Redigé par IGIHE
Le 4 avril 2018 à 08:12

Les USA ont pris la décision de suspendre le Rwanda du programme de l’AGOA consistant à cibler certains produits devant entrer sur le terriroire américain avec un tarif privilégié, sans taxe. La position rwandaise observe que cette décision unilatérale rentre dans la volonté des USA car ce sont eux qui décident de la marchandise qui doit être exonérée de taxe pour entrer sur le marché américain.

Pour rappel, le Président Donald Trump a écrit une lettre au Congrès américain l’informant que son administration allait prendre dans soixante jours la décision de suspendre le Rwanda du Cadre AGOA au cas où il ne voudrait pas revenir sur sa décision de décourager les importations de friperies et du cuir usagé, que cette décision allait contre l’esprit du libre échange signé entre les USA et l’Afrique subsahérienne et que cela occasionne la perte énorme d’emploi et de manque à gagner dans le textile usagé américain.

Suite à cette démarche américaine, le communiqué émanant du Ministère rwandais du commerce et industrie précise que la décision de décourager l’importation des friperies des USA, de la GB ou du Canada a été prise dans le cadre de la EAC avec objectif de promouvoir les industries textiles locales en levant des taxes élevées sur les importations de ces friperies.

"AGOA est un programme de développement conçu pour l’Afrique dont le Rwanda par le biais de promotion de ses exportations. Suspendre le Rwanda de ce programme est du bon vouloir américain", continue plus loin le communiqué.

Dans un autre développement, un talk show de ce dimanche 1er avril à la TVR (Radio Télévision publiques rwandaises) où était invité M. Robert Opirah, DG près le MINICOM en charge du Commerce et Investissement, a déclaré qu’avec la mesure américaine, le Rwanda va perdre 2% de ses exportations qui passaient par le programme AGOA. "Pour un volume global entre 25 et 40 millions de dollars des exportations réalisées chaque année, seules 2% d’entre elles sont concernées par cet AGOA", a-t-il dit tentant de minimiser le choc de cette décision du gouvernement Trump ; une façon de dire que le Rwanda reste déterminé dans sa volonté politique de soutenir son nationalisme industriel.

"Ce n’est pas du tout la fin du monde", a dit Opirah montrant que le commerce normal entre les deux pays restera tel qu’il est.

L’enseignant chercheur Kayumba Christopher, lui aussi invité au talk show a montré son indignation face au diktat américain de sanctionner le Rwanda pour ne pas se conformer aux accords de libre échange à cause d’un seul item, les friperies.
En 2016, les pays membres de la Communauté de l’Afrique de l’Est ont pris la décision de décourager les friperies et le cuir usagés importés des USA, Canada, GB... pour pouvoir promouvoir les industries textiles, que cet exercice de découragement par l’élevation des taxes d’entrée, allait se poursuivre jusqu’à l’an 2019.

Cette décision a été suivie de près par les intervenant dans ce secteur aux USA et y ont vu un rétrécissement de leurs activités. Force est également de constater qu’outre le Rwanda qui est allé vite en besogne en appliquant à la lettre le contenu de cet engagement de l’EAC, les autres pays membres, le Kenya, la Tanzanie et l’Uganda, ont un problème à s’exécuter.


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