Les Fdlr et manoeuvres de diversion autour d’un désarmement unilatéral annoncé

Redigé par Jovin Ndayishimiye
Le 26 mai 2014 à 11:52

Les Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) toujours commandées par des personnalités hautement soupçonnées d’avoir commis les crimes de génocide des Tutsi rwandais en 1994 et autres crimes contre l’ Humanité disent avoir finalement déposé les armes, ainsi que le rapporte un journal en ligne ugandais Chimpreports. Ce journal reprend en partie une lettre du 18 mai 2014 que ce mouvement aura écrite au Secrétaire Général des Nations Unies selon laquelle il se décide « unilatéralement de déposer (...)

Les Fdlr (Forces Démocratiques de Libération du Rwanda) toujours commandées par des personnalités hautement soupçonnées d’avoir commis les crimes de génocide des Tutsi rwandais en 1994 et autres crimes contre l’ Humanité disent avoir finalement déposé les armes, ainsi que le rapporte un journal en ligne ugandais Chimpreports.
Ce journal reprend en partie une lettre du 18 mai 2014 que ce mouvement aura écrite au Secrétaire Général des Nations Unies selon laquelle il se décide « unilatéralement de déposer les armes en vue de se concentrer à la lutte politique ».

Eviter une Mort politique

S’il reste une très petite marge de manœuvre à ce mouvement armé par le fait de l’évolution des géostratégies internationales dans la région des Grands Lacs, le Président congolais Joseph Kabila ayant de moins en moins de possibilités de le soutenir militairement du fait qu’il doit être combattu autant que l’a été le M23 par les forces de la Communauté internationale, ce mouvement ne sait pas remodeler son leadership pour l’épurer d’éléments ayant commis le génocide au Rwanda.

« Ces Fdlr doivent désarmer, être rapatriées pour la démobilisation ou alors elles doivent disparaître », avait alors déclaré Paul Kagame, Président du Rwanda profitant de la faiblesse qu’affiche ce mouvement dans la Communauté internationale au point que ses soutiens ne savent pas se déclarer tels officiellement.

Une façon de montrer que le gouvernement rwandais n’est pas du tout disposé de composer avec ce mouvement dont les combattants ont organisé et commis de cruels sévices inhumains sur les Tutsi au Rwanda en 1994, ont continué leurs forfaits dans l’Est du Congo Kinshasa sur les Congolais, rwandophones et autres, à l’accepter dans son arène politique.

Impossibles négociations

Dans sa lettre au Secrétaire général de l’ONU, les Fdlr souhaitent que les leaders de la région exercent une pression politique au Rwanda pour qu’il accepter de s’asseoir avec elles pour des négociations de paix.

« La présente lettre est une invitation pour venir et constater vous-même, (M. le Secrétaire général) en direct la remise de l’armement des Fdlr à la communauté internationale africaine, la SADC (Southern African developement Community) », lit-on dans la lettre les intentions des Fdlr qui jettent le doute sur les vraies motivations de ces dernières qui précisent que ce désarmement ne doit être fait que devant les forces de la SADC principalement tanzaniennes qui sont toujours stationnées dans l’Est de la RDC.

Des observateurs militaires trouvent dans cette procédure, un acte très incomplet de désengagement militaire car « Comment ces FDLR disent-elles désarmer et remettre leurs armes à des tierces parties alors que ces armes étant venues du Rwanda en 1994 devraient leur être remises par ces combattants qui acceptent de désarmer pour s’engager en politique ? », dit cet analyste militaire ayant requis l’anonymat montrant par là que les forces et autorités de la Communauté internationale opérant dans l’Est de la RDcongo devraient accompagner ce processus de désarmement avec des observateurs militaires rwandais qui s’assureraient du ferme engagement des commandants FDLR à désarmer.

« Ce désarmement des FDLR est une mascarade. Mieux, c’est une manœuvre de diversion pour que ces Fdlr puissent s’infiltrer au Rwanda où elles doivent avoir fait des caches d’armes pour mieux déstabiliser le pays », confie un haut officier rwandais qui suit de près les menées intérieures et activités politiques extérieures de ces FDLR où elles s’allient à des mouvements politiques des civils, principalement avec le RDI-Rwanda Dream Initiative de l’ex-Premier Faustin Twagiramungu et autres.

Une campagne politique des Fdlr

Les FDLR disent avoir choisi deux espaces de rassemblement pour désarmement, un à Buleusa/Katiku au Nord Kivu et un autre à Lubumba dans le Sud kivu. Chimpreports rapporte que ces « Fdlr demanderaient ainsi à la SADC une protection et les bons offices jusqu’à ce que le Rwanda soit forcé au ‘Dialogue inter rwandais hautement inclusif’ entre elles et les autres formations politiques de l’opposition d’une part et de l’autre, l’actuel gouvernement rwandais dirigé par le FPR inkotanyi ».

Du côté gouvernemental à Kigali, ce ne sont pas les Fdlr aux abois qui doivent imposer les conditions. Veulent-elles devenir des citoyens normaux ? « Nous faciliterons tout combattant Fdlr qui abandonnera l’idéologie génocidaire et désireux de rentrer au pays. Il n’y a pas d’autre alternative. Les rebelles devront désarmer, abandonner leur cruauté génocidaire ou périr », avait récemment déclaré le Gén. James Kabarebe, Ministre rwandais de la Défense à propos de l’avenir de ces Fdlr qui, pour lui, sont interdites de politique. Veut-il dire que ses membres jugés non criminels pourront rejoindre d’autres partis politiques au Rwanda ou créer les leur ?

Le Flou entretenu autour du désarmement des fdlr

Comme pour montrer l’impossibilité d’un dialogue avec les Fdlr vaincues et traquées de toute part par les forces qui obéissent à la volonté des multinationales concessionnaires minières actuellement actives dans l’Est de la RDC, « les FDLR seront hantées et traquées jusqu’à leur extermination pour les crimes de génocide qu’elles ont commis. Même le Pape serait incapable de les laver de ce crime contre l’humanité qu’elles ont commis », a dit Kabarebe à l’endroit de ces Fdlr chassées des puits miniers de la RDC où elles extrayaient des ‘minerais de sang’ pour ensuite lancer des opérations osées à l’intérieur du Rwanda avec, avancent certaines sources sûres dont les rapports onusiens, l’aval de “certains généraux de la RDC ».

Apparemment cette médiatisation du désarmement des Fdlr cache certaines sympathies à l’endroit des Fdlr de la part des pays membres de la SADC formant la FIN (Force Internationale Neutre), République Sud Africaine, Tanzanie et Malawi pour avoir été fortement et étroitement appuyée par ces FDLR lors de la solution finale contre les M23 fin 2013.

Le flou entretenu autour de ce désarmement annoncé, le fait que les autorités diplomatiques et militaires rwandaises ne sont pas associées, le fait que ces armes détenues par les Fdlr sont rwandaises mais non répertoriées et vérifiées en termes de qualité et de quantité pour être remises au Rwanda, tout ceci rend les autorités rwandaises méfiantes et pensent qu’il ne peut s’agir soit d’un coup médiatique suivi d’un changement de tactique de combat de la part de ces Fdlr et de leurs sponsors et amis qui veulent faire tomber par tous les subterfuges possibles le régime actuel rwandais qui les dérange.


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