Ils viennent principalement de la Ville de Kigali mais aussi de Huye, Muhanga, Rwamagana, Musanze ou Rubavu. Ils retrouvent sur place d’autres survivants de ce génocide qui a laissé de profondes séquelles dans cette contrée autrefois reputée pour avoir beaucoup de catholiques pratiquants.

Ce 29 Avril ils étaient nombreux à participer à la cérémonie de mémoire des 17 techniciens médicaux, infirmiers et autres malades massacrés dans l’hôpital de Mibirizi. Les Interahamwe ont violé ce sanctuaire de la santé et manifesté ainsi une sauvagerie sans bornes tuant pêle mêle les agents de santé qui les ont soignés depuis leur enfance et les malades alités dans cet hôpital.

"A vous les survivants du génocide de gagner beaucoup de force dans cet acte de mémoire des pires moments que vous avez vécus. Que cela décuple en vous la force et le courage de travailler, de produire beaucoup de richesses sociales pour avoir plus de confiance en vous même", a dit Rémy Ntamakemwa, Membre du Conseil d’Administration de IBUKA, développant un discours réconfortant à l’endroit de ces rescapés esseulés, ayant perdu leurs plus chers piliers de la vie.

Au cours du sermon de Mgr Rwakabayiza, Recteur du Grand Séminaire de Nyakibanda, qui disait la messe de ce matin du 30 avril 2018, celui-ci a montré la mission de l’homme sur la terre.

"L’homme a mission de construire et chercher des solutions (pacifiques) aux problèmes de la société. Il n’est pas sur terre pour détruire et apporter la mort", a-t-il dit résumant en quelques mots l’état de la société rwandaise dans deux charpentes de son histoire : avant et après 1994.

Après la messe, les survivants du génocide de Mibirizi sont passés à l’activité de descente des 3.731 corps transférés du petit mémorial de Rya Gacece, un peu plus au sud dans le même secteur Gashonga, dans les caveaux du Spacieux Mémorial du Génocide de Mibilizi faisant ainsi peupler le Mémorial de 13.082 corps des victimes du Génocide commis dans le seul secteur de Gashonga.

Chaque30 avril, les survivants du génocide perpétrés contre les Tutsi de Mibirizi refont le voyage de mémoire du Golgotha Mibirizi venant de plusieurs coins du pays pour, aussitôt y retourner après les cérémonies.

Verra-t-on le jour où le mouvement Come Back sera une réalité ? Il est difficile pour ces rescapés de psychologiquement comprendre et accepter ce qui leur est arrivé en 1994.
Pourront-ils développer des businesses dans leur patelin comme dans le temps ? Oui à force de persévérence de courage.